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Marianne Brun

Marianne Brun
Marianne Brun est née en France en 1973. Après des études à la Sorbonne, elle est chargée de développement cinéma puis devient scénariste. Left foot right foot (2014), de Germinal Roaux (3 Quartz du Cinéma suisse dont Meilleur photographie) ; L'Enfance d'Icare (2011), d'Alex Iordachescu avec Guil... Voir plus
Marianne Brun est née en France en 1973. Après des études à la Sorbonne, elle est chargée de développement cinéma puis devient scénariste. Left foot right foot (2014), de Germinal Roaux (3 Quartz du Cinéma suisse dont Meilleur photographie) ; L'Enfance d'Icare (2011), d'Alex Iordachescu avec Guillaume Depardieu et Carlo Brandt; et consultante littéraire, L'Enfant d'en haut (2011), d'Ursula Meier (Ours d'Argent, Berlin 2012), La Petite Chambre (2010) de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond (Quartz Meilleur film et Meilleur scénariste suisse 2011).

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    Couverture du livre « Fondre » de Marianne Brun aux éditions Gope

    Joëlle Guinard sur Fondre de Marianne Brun

    https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2019/11/fondre-de-marianne-brun.html

    Ce roman est inspiré de l'histoire de Samia Yusuf Omar, jeune athlète somalienne qui participa aux Jeux Olympiques de 2008 à Pékin et qui, envers et contre tous, voulu participer à ceux de Londres en 2012.

    Samia,...
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    https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2019/11/fondre-de-marianne-brun.html

    Ce roman est inspiré de l'histoire de Samia Yusuf Omar, jeune athlète somalienne qui participa aux Jeux Olympiques de 2008 à Pékin et qui, envers et contre tous, voulu participer à ceux de Londres en 2012.

    Samia, une jeune somalienne qui courait depuis toujours comme une gazelle, a été repérée par les membres du comité olympique en 2007. A l'âge de dix-sept ans elle fait partie de la délégation somalienne composée de seulement deux athlètes et en tant que plus jeune participante aux épreuves, Samia devient l’icône des Jeux, symbolisant la femme africaine, noire et musulmane. La compétition tourne au drame pour Samia obligée par le chef de la délégation à courir le 200 m alors qu'elle s'est entraînée pour le 800 m. C'est l'échec et l'humiliation pour la jeune fille qui, d'ambassadrice de son pays, incarne subitement le déshonneur de son pays. En fait les athlètes somaliens étaient envoyés aux Jeux pour l'image, pour que le monde entier s'apitoie sur le sort du pays frappé par la famine et le terrorisme islamique. Samia avait été instrumentalisée...

    Pas question ensuite pour elle d'être autorisée à poursuivre une carrière sportive car il est impensable pour le comité somalien de reprendre une athlète qui a perdu.

    Dans ce pays où " Une femme ne doit pas courir. Une femme ne doit pas se montrer ", ce pays où les visas sont bloqués, Samia, va bénéficier de très rares soutiens, dont une journaliste d'Al Jazeera qui prépare un livre sur les athlètes somaliennes. Samia va se mettre en tête de participer aux Jeux de 2012 à Londres et parcourir à pied 5000 kms, seule dans le désert, pour atteindre la frontière tunisienne, point le plus proche de l’île de Lampedusa pour rejoindre un entraîneur italien. C'est ainsi que Samia s'est retrouvée sur un bateau de migrants où elle a trouvé la mort.

    Marianne Brun analyse finement le contexte qui a pesé sur le destin de Samia. Dans ce pays trop pauvre pour développer ses talents, ce pays dont la configuration géographique n'offre pas des conditions d'entrainement pouvant rivaliser avec l’Éthiopie et le Kenya, ce pays ravagé par la misère, la guerre civile et le terrorisme islamique, Samia va lutter contre le déterminisme social en courant en cachette toutes les nuits et en accomplissant un exploit pour rejoindre un bateau qui devait la conduire en Italie. Un magnifique portrait d'une femme d'une extraordinaire ténacité dans son combat pour la liberté, un formidable exemple de dépassement de soi pour accomplir son rêve, un effroyable destin...
    Ce texte très documenté, servi par une écriture vive, nous plonge au plus près des sensations de l'athlète, illustre très bien la condition féminine en Afrique et met un visage sur le drame des migrants. Un texte court mais très fort. Une lecture passionnante et très émouvante.

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    Couverture du livre « La nature des choses » de Marianne Brun aux éditions Contemporains

    Sophie Gauthier sur La nature des choses de Marianne Brun

    C'est au début de l'été 82 que l'univers de Gabrielle, la narratrice, bascule dans la confusion et l'opacité de l'inconnu. Elle doit suivre sa mère qui quitte le domicile familial pour aller s'installer provisoirement chez l'oncle Riton, dans le quartier des abattoirs. Gaby vit la séparation des...
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    C'est au début de l'été 82 que l'univers de Gabrielle, la narratrice, bascule dans la confusion et l'opacité de l'inconnu. Elle doit suivre sa mère qui quitte le domicile familial pour aller s'installer provisoirement chez l'oncle Riton, dans le quartier des abattoirs. Gaby vit la séparation des ses parents comme un arrachement auquel elle seule peut remédier. Et elle s'y emploie sans relâche en inventant des plans maladroits pour retrouver son père et raccommoder les déchirures qu'elle pressent sans pour autant les considérer comme irréversibles. Sa rencontre avec Jonas et Solange, vieux couple voisin de l'oncle, lui laisse entrevoir un chemin de traverse qui amortira le choc de la réalité.
    L'air de rien, avec ce récit plein d'énergie et de tendresse, Marianne Brun décrit les prémices de la prise de conscience du temps, de ce qu'il apporte, de ce qu'il efface, par une petite fille de "9 ans presque et demi". Le ton mêle espièglerie et gravité pour évoquer les diverses formes que peut prendre l'amour et les métamorphoses qu'implique le passage du temps sur les choses, les êtres et les relations. En quête de "la nature profonde des choses" et du "sens de la vie", Gabrielle tente avec les moyens de son âge de mettre de l'ordre dans le chaos soudain que provoque la rupture d'une cellule familiale et la découverte de ce qui fait l'âge adulte : mensonges, compromissions, culpabilité... Entre sourire et larmes on l'accompagne dans son appréhension (au double sens du mot) du monde tel qu'il est en cet été 1982 où les évènements de l'actualité entrent en résonance avec ce qu'elle vit. Ce joli roman initiatique met délicatement, subtilement, en évidence le douloureux apprentissage de "l'irrémédiable" et de la signification du "jamais plus". La mélancolie affleure sous l'énergie vitale de l'écriture et des personnages, souvent désarmés face aux méandres de l'existence. Un roman juste dont la simplicité gracieuse cache une réelle profondeur.

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