"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bienvenue à Zamazon, une entreprise où tout le monde se dit bienveillant, où il y a un vrai travail de cohésion d'équipe, où l'on trouve des phrases positives sur les murs, où la hiérarchie est horizontale ("nous sommes tous des associates" ! Parce que c'est notre PROJET ! Ah non merde je m'égare...)... mais où nous nous rendons compte (enfin vous le savez autant que moi je pense), que tout ça n'est que façade et paroles en l'air.
Lénaïc Vilain a travaillé quelques temps dans une boîte très connue. Il nous raconte donc tout ce qu'il y a vécu, et ce serait plutôt poilant, si ce n'était pas d'un autre côté assez révoltant. Mais, ne nous leurrons pas, les conditions de travail en usine et entrepôt sont rarement au top. Enfin, on peut même généraliser cela à presque toutes les conditions de travail dans notre société actuelle. Capitalisme quand tu nous tiens...
Bref, revenons à nos moutons en peluche livrés par Zamazon !
L'auteur a ainsi préparé des commandes dans cet entrepôt. Que dis-je... ce grand...ce gigantesque... ce monstrueux entrepôt !
En temps de Covid en plus ! Franchement, ça fait rêver !
Attention à la distance de 2m à respecter !
Ah non monsieur, là c'est un sens unique ! Ben oui, mais je ne connais pas d'autre chemin moi ; je vais me paumer !
On ne fume pas ici ! Dehors n'est pas suffisant, faut aller de l'autre côté du parking pour ça !
Souriez vous êtes filmez ! Si t'as rien à faire, fais au moins semblant !
Heureusement y a des anges qui vous remettent dans le droit chemin... Vous ne me croyez pas ? Z'avez qu'à lire la BD !
En 2014, Lénaïc Vilain et sa compagne entreprennent un voyage en Iran, pays qui s'ouvre tout juste au tourisme. Leur périple les mène de Téhéran à Ispahan et Chiraz.
Quinze jours pour découvrir un pays, c'est court mais Lénaïc Vilain réussit tout de même l'exploit d'en rapporter quelques souvenirs dignes d'être consignés sur papier. En vrac : Téhéran est une ville laide et polluée. En Iran, il n'y a pas moyen de se bourrer la gueule entre amis dans un pub. Les femmes y sont voilées malgré des températures caniculaires. Facebook est censuré. Les chambres d'hôtel sont toutes pourvues d'un tapis de prières et d'un Coran. L'Islam régit la vie quotidienne, etc, etc.
On pourrait dire que l'ouverture d'esprit n'étouffe pas le bédéiste qui a par contre le sens critique en éveil. Tout y passe, des programmes télé aux affiches touristiques, quand bien même en visitant l'Iran, il devait supputer qu'il n'allait pas se promener au pays de la liberté d'expression et des droits de l'Homme. Une façon de dénoncer certains clichés ? Peut-être, mais les gags tombent à plat et sont parfois très limites. Voulant à tout prix se démarquer du touriste de base, Vilain en adopte pourtant les travers les plus criants : méfiance vis-à-vis des locaux, hantise de se faire arnaquer, ironie face à certaines coutumes, comparaisons incessantes avec son mode de vie habituel. En bref, il ne veut pas jouer les touristes ordinaires mais se plaint du manque d'envergure touristique du pays !
Restent les dessins d'Ispahan et des ruines de Persepolis, villes dont la seule évocation fait déjà rêver. Et aussi l'effort louable pour dénoncer les contradictions et l'hypocrisie d'un régime religieux aussi détestable qu'indéboulonnable.
Intéressant mais surtout décevant.
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