"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Laurel, jeune golden boy, décide de rejoindre dans la mort Eléonore, l’amour de sa vie. Il est contacté par la police qui vient de retrouver le téléphone de sa compagne. Un livreur l’a vu disparaitre dans les eaux de l’océan sans rien pouvoir faire pour l’aider. Anéanti par cette nouvelle, il décide de mettre fin à ses jours et s’enfonce dans l’océan qui lui a pris Eléonore. Mais au lieu de mourir noyé, le voilà qui rouvre les yeux et se retrouve dans un monde parallèle et inconnu, sur une étrange île mécanique flottante sur laquelle a été construite une cité digne de l’imagination de Jules Verne. Bunkerville a été construite au XIXème siècle par un industriel qui voulait offrir une vie normale à son fils, déficient mental. Il a donc créé un monde clos peuplé d’habitants à l’image de son fils, tous déficients mentaux.
Pour cet album qui nous plonge dans un univers onirique et mécanique, Vincent Bazalno propose de magnifiques dessins en aquarelle au style éthéré. Il apporte un soin tout particulier aux couleurs et aux teintes afin de coller parfaitement aux ambiances assez sombres du récit.
Cet album au scénario très succinct est avant tout contemplatif. Il est nécessaire de prendre son temps pour apprécier l’univers de cette cité steampunk crasseuse et figée dans le XIXème siècle.
Pascal Chind en co-écriture avec Benjamin Legrand nous propose un voyage singulier et déroutant dans une cité qui ne connaît ni la démocratie ni le sentimentalisme, et pourtant, on navigue entre poésie et onirisme. À la frontière entre Jules Vernes ou Burton, selon nos refs, on se perd inconsciemment dans cet univers.
Univers steampunk qui prend divinement vie avec le crayon de Vincenzo Balzano. C’est la 3ème fois que je me perd dans ses aquarelles, et le charme opère à nouveau avec une level de plus ! Les teintes enivrent autant qu’elles glacent dans les moments opportuns. Je dis bravo !
Un one shot qui mêlent philo et meca, beauté onirique et sombres rêves… si la folie de passer la frontière de Bunkerville vous prend, laissez vous porter avec la certitude d’une claque graphique.
Appelé par la police, Laurel se rend au bord de l'eau où sa compagne, Eléonore, vient de disparaître. Les recherches n'aboutissent à rien et la culpabilité envahit le jeune homme.
Il ne comprend pas. Il ne veut pas.
Alors, il entre dans l'eau à son tour...
Mais au lieu de périr dans les eaux froides du lac, il passe de l'autre côté.
Dans un monde étrange, une île de métal prête à exploser, à la population créée pour satisfaire les errances d'un dictateur dément.
Laurel est en danger, mais il cherche à comprendre, à se sauver. À sauver Eli...
Attention, claque magistrale !
On reprend le shaker magique et cette fois on y met du Jules Verne, une dose d'Alice au pays des merveilles (plutôt côté Burton), une bonne rasade de Delicatessen, et une histoire d'amour à la pureté d'un diamant brut.
Servir frais dans un nuage de vapeur.
Le nom du cocktail : Bunkerville.
Si les histoires de deuil et d'amour ont souvent fait de bons films, force est de constater qu'elles font aussi de bons albums.
Prévu d'ailleurs au départ pour le cinéma, je me réjouis de son issue sur papier glacé, laissant le don de Vincent Balzano délivrer une œuvre magistrale d'onirisme sombre et vaporeux ou chaque page délivre ses ombres et lumières intimes d'une beauté envoûtante.
Des verts de gris aux yeux ourlés d'un velour poétique, tout est sublime.
Quelle élégante façon d'illustrer cette histoire d'amour, ce passage (tiens, chantez donc Pense à moi de Francis Lalane, ne me remerciez pas), cette course en suspend où chacun sera libre d'interpréter la quête de Laurel.
Parti chercher l'amour de sa vie dans les limbes, passé lui même de l'autre côté refusant de vivre sans elle, dérive de l'esprit face à une perte insurmontable...?
C'est une course ni pour ni contre la vie, mais dans un flottement, un refus, une douleur un espace un peu absurde, effrayant, où les montgolfières délivrent les corps de la bassesse des fous, où on peut perdre la tête sans Reine de cœur, ou les enfants sont grands dedans.
Cauchemar ? Rêve ? Les deux ?
Somptueux...
Voilà un bien particulier voyage auquel nous convient Chind et Legrand. Ce projet prévu au départ pour le cinéma va pour notre plus grand bonheur voir le jour en Bande-dessinée.
Ce récit nous embarque dans les pas d'un jeune Golden Boy prêt à tout pour retrouver son amour perdu. En s'enfonçant dans l'océan, notre héros plonge vers un univers parallèle pour un incroyable voyage onirique.
Laurel va mystérieusement se retrouver à Bunkerville une cité bloquée dans une bulle temporelle au XIXe siècle. Au fil de sa quête et à mesure des obstacles se trouvant sur son passage, il va prendre la mesure de cette utopique ville et ses rouages.
Ce One-Shot à la pagination généreuse m'aura happé d'entrer pour finalement ne desserrer son étreinte qu'à l'ultime planche. Par son scénario étonnant et accrocheur comme à travers ses personnages loufoques, les auteurs nous proposent un incroyable moment d'évasion.
Petit plus, j'ai apprécié cette impression de retrouver un peu le 1984 de George Orwell par le biais de cet anxiogène régime traquant notre héros.
Graphiquement il fallait un dessin à la hauteur pour accompagner un tel scénario. Force est de constater que Bolzano a bien pris la mesure du récit imaginé par ses comparses. Ses aquarelles aux teintes sombres nous envoutent et jouent admirablement leur rôle pour nous plonger avec brio dans ce récit fantasmagorique.
En bref voilà un récit atypique qui transportera l'espace d'un #instantbd le lecteur dans un magnifique univers onirique !
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