"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout commence quand l’horloge biologique d’une femme fait des siennes et lui ordonne d’enfanter. Ce désir est irrépressible et toute sa vie va en être bouleversée. Avant de continuer ma chronique, je me dois une nouvelle fois de vous conseiller de ne pas lire la quatrième de couverture. Faites-moi confiance ! Ainsi, vous vous rendrez compte que « Mère absolument » n’est pas un énième roman sur la maternité. Il est bien plus que ça ! L’autrice vous emmènera sur des pistes beaucoup plus complexes que vous l’imaginiez.
L’histoire est découpée en trois parties, qui mélangent le temps et qui sont racontées par les trois principaux protagonistes. Mise bout à bout, elles représentent les pièces d’un même puzzle. Grâce à ses points de vue divergents, l’autrice nous offre les différentes versions de ces destins liés.
Le premier roman de Ketty Rouf avait été une énorme claque pour moi. Elle abordait la féminité de manière directe, sans concession et nous donnait une autre vision de la femme. Je suis content d’avoir retrouvé cette liberté d’écriture dans ce nouvel ouvrage. En s’attaquant à des thèmes assez tabous, cette écrivaine ne cherche pas à faire du politiquement correct. Sans concession, elle s’intéresse à la réalité cachée et nous ouvre les yeux sur des faits que l’on ne veut pas voir.
Ce livre fait appel à l’empathie du lecteur en nous installant à la place des personnages. Dans cette position d’impuissance, j’ai souvent grincé des dents devant la tournure des évènements. Je suis passé par toutes les émotions face aux injustices subies par les acteurs de ce drame.
Ketty Rouf prouve que la littérature est aussi là pour nous bousculer. Avec ce roman intimiste, elle nous offre une histoire moderne qui questionne autant qu’elle dérange. Je valide donc la première impression qu’elle m’avait laissée ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/02/29/917-ketty-rouf-mere-absolument/
Une belle manière d'apprendre à aimer son corps, à s'aimer. Une belle manière de faire tomber les barrières. Mélange de dépravés et d'intellectuels. Mélange du monde de la nuit et de la philosophie le jour. Je retiendrai "vivre, ce n'est pas vouloir mourir"
Joséphine est prof de philo dans un lycée de ZEP. Quotidien dénué de plaisir où la morosité de ses collègues rivalisent avec le désintérêt de ses élèves. Se fondre dans la masse, ne pas faire de vague (surtout !), telle est l’obsession qui rythme les journées de Joséphine. Pourtant, quand cette dernière décide de s’inscrire à un cours d’effeuillage (rien à voir avec un atelier de fleuriste ! On parle bien là de se déshabiller), c’est le coup de foudre. Premier pas vers un échappatoire où Joséphine laisse place à son double noctambule Rose Lee. Au sein d’un night club où les femmes dansent nues, Rose Lee vit, enfin !
Grâce à On ne touche pas, Ketty Rouf obtient le prix du Premier roman 2020, prix amplement mérité pour ce roman singulier qui bouscule.
Par le biais de cette héroïne et de sa double vie, l’auteure interroge sur le rapport au corps et l’image de la femme dans la société. Femme respectée, femme moquée, femme désirée, femme puissante... Corps imparfait qu’on n’assume pas, corps raillé qu’on préfère cacher, corps désiré avec qui on se réconcilie, corps aimé, esprit apaisé.
Ce roman trouble par sa vérité crue. Je ne m’attendais pas vraiment à ce ton, cette ambivalence entre le quotidien morne de Joséphine et les nuits délurées de Rose Lee. Moi qui aime être surprise, c’était donc une très belle découverte.
Une belle lecture pour moi, un contemporain qui me faisait de l'œil depuis sa sortie et que je me suis enfin décidée à le prendre. On y découvre Joséphine professeur de philo dans un lycée, complétement engourdie par son quotidien, peu à peu au fils des pages nous découvrons en même temps qu'elle le monde de la nuit, de la danse sensuelle et l'effeuillage, peu à peu elle se construit Rose-Lee et rééquilibre son quotidien.
Ce n'est pas une lecture coup de cœur, mais j'ai aimé beaucoup de choses: Joséphine change beaucoup, elle prend confiance en elle et en son corps grâce à la danse et l'effeuillage. J'ai trouvé qu'il y avait de belles touches de poésies dans les scènes de danses, les gros plans sur le corps étaient magnifiques, l'ivresse qu'y découle d'etre en position de pouvoir est décrit avec beaucoup de justesse et de beauté. Finalement à la fin du livre nous avons l'impression d'avoir assisté à un moment de sa vie, une parenthèse qui l'a changé.
D'un autre côté j'ai trouvé certains moments maladroits, cru sans que ce soit vraiment nécessaire, les danses privés par exemples m'ont semblées un peu long à la fin. Cependant j'ai terminé ce livre avec une impression d'espoir, il existe un lien fort entre les femmes que Joséphine rencontre et avec qui elle partage ses nuits, une certaine libération du corps et acceptation de ses désirs. La plume est parfois légère, parfois philosophique, souvent humoristique, parfois crue et agréable à lire en fin de compte.
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