"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comme il s’agit d’un roman policier je ne m’étendrai pas sur l’intrigue pour ne rien dévoiler
Mais je vous encourage à lire ce livre original. La traduction respecte un style fluide et des descriptions de personnages complexes. On est agréablement surpris.
Son épouse a bien du mal à comprendre, à imaginer son mari coupable de meurtre. Elle est relativement entourée, mais à y regarder de près, il s’agit surtout d’un noyau dur familial, dont certains membres sont un peu trop collants, ou pas vraiment aimant. Ce noyau se résume à la famille ; une sorte de rempart qui isole Carol, l’épouse. Jusqu’au jour où elle reçoit la visite d’une femme convaincue de l’innocence de William.
Comme dans le précédent roman de l’auteur, cet opus est une décortication minutieuse de chacun des personnages évoluant autour du couple, de ses faits et gestes, et évidemment ses petits secrets.
Il règne une ambiance de huis-clos dans cet opus, où chacun se révèle bien plus tordu qu’il n’y parait. Le rythme y est lent, l’action réduite à sa plus simple expression. Un thriller anglais sur toute la ligne. Si j’avais été agréablement surprise et séduite lors de la lecture de son précédent roman Une confession, celui-ci sans me paraître désagréable, m’a laissé un peu sur ma faim.
Voilà un vrai polar.
Ce nouveau titre de John Wainwright rassemble tous les ingrédients nécessaires pour un roman du genre, et le résultat est bien au-delà de ce que l’on peut en général trouver dans ce registre.
Tout repose sur les protagonistes et sur l’ambiance qui entoure l’intrigue, et à la lecture des Aveux, on se rend compte que pour certains auteurs particulièrement talentueux, il n’en faut pas plus pour nous offrir une excellente histoire.
Herbert Grantley se présente un matin au bureau de l’inspecteur Lyle pour avouer le meurtre de sa femme, Norah.
Mais Lyle doute. Pour lui, quelque chose cloche.
Et bien que Grantley maintienne qu’il a empoisonné son épouse, le policier, lui, décide de profiter de cette déposition spontanée pour faire toute la lumière sur cette affaire qui n’en était pas une.
L’histoire débute ainsi, deux hommes qui s’affrontent dans un face à face aussi déroutant que surprenant pour l’un comme pour l’autre.
Pourquoi ce policier refuse-t-il de croire cet homme ?
Pourquoi Grantley vient-il subitement s’accuser d’un meurtre qui n’a absolument pas l’air d’en être un ?
Quels sont les secrets camouflés derrière le rideau opaque de ce couple de petits bourgeois ?
Alors, non, il n’y aura ni course poursuite, ni coups de feu. Pas de prise d’otages ou autres scènes d’action spectaculaire.
John Wainwright n’a aucunement besoin de tous ces artifices pour nous prendre dans sa toile.
Ni pour nous y maintenir fermement jusqu’à la dernière ligne.
Et pourtant, malgré cette absence d’actions, le roman défile à une allure folle.
Le lecteur, tout comme le pharmacien ou l’inspecteur, est pris dans cette confrontation comme s’il y assistait.
La pression augmente page après page, de façon régulière et sans jamais faiblir.
Pour arriver à un final en apothéose.
Les Aveux est clairement un excellent polar. Un polar parfait même, de ceux que l’on oublie pas, de ceux dont on fait des films qui restent très longtemps en mémoire.
Un polar « à l’ancienne », tout en subtilités et en nuances, comme on en voudrait plus.
Une de mes meilleures lectures du genre, sûrement même LA meilleure de cette année dans cette catégorie.
À lire sans hésiter !
A cinquante ans, John Duxbury devrait être un homme heureux. A la tête d'une petite imprimerie en pleine expansion, il possède une vaste demeure, est marié à une femme qu'il aime et est père d'un fils dont il est très fier. Alors pourquoi éprouve-t-il le besoin de coucher ses états d'âme sur le papier ? Pourquoi garder une trace écrite de cette vie tranquille, sans heurts ni coups d'éclat ? Pour raconter, expliquer à son fils Harry ce que personne ne voit derrière la façade de son mariage paisible. Car si John Duxbury a l'impression d'avoir raté sa vie, c'est à cause de Maude. En vieillissant, sa femme est devenue amère, aigrie, acariâtre, dominatrice et John supporte tout en silence, par respect des liens du mariage, par souci des apparences. Jusqu'à quand ? Il ne le saura jamais...Alors que le couple profite d'un week-end en bord de mer, Maude tombe d'une falaise et se tue. Un terrible accident, un drame atroce pour les Duxbury, père et fils, qui pleurent une épouse et une mère. Sous le choc mais enfin libéré du despote qui régissait ses moindres faits et gestes, John croit pouvoir profiter de sa liberté retrouvée, mais c'est sans compter avec le témoignage des Foster. Ils observaient les oiseaux au moment de la chute fatale et si madame n'a rien vu, monsieur est sûr et certain d'avoir vu John pousser Maude dans le vide. La police, qui avait conclut à un accident, rouvre l'enquête et c'est l'inspecteur Harker qui est en charge de faire la lumière sur cette affaire où la parole de l'un s'oppose à la parole de l'autre.
Attention coup de cœur ! Alors que le roman commence tranquillement avec les tourments d'un quinqua malheureux en ménage, très vite l'histoire tourne au drame tortueux où mensonges, manipulations, secrets et turpitudes viennent bousculer, interroger et perdre le lecteur. Grâce à une construction inventive, John Wainwright parvient à bousculer nos convictions et nous faire douter de tout et de tous. John Duxbury a-t-il poussé Maude ou est-il la victime d'un faux témoin menteur, malintentionné et revanchard ? Etait-il vraiment sous la coupe d'une femme castratrice ? Son journal est-il la stricte relation des faits ou un tissu de mensonges visant à le disculper ?
Les réponses et la vérité crue viendront d'un policier obstiné et fin observateur de ses contemporains. Grâce à son travail de fourmi, l'inspecteur Harker viendra à bout des énigmes et des tentatives de dissimulation. Avec lui, pas de faux-semblants, pas de souci des apparences. Il débusque les failles, il fouille l'intimité, il bouscule la respectabilité.
Pour savoir si Maude a glissé, il faudra lire jusqu'au bout ce petit chef-d'oeuvre de la littérature policière qui date de 1984 mais n'a pas pris une ride. Du beau travail !
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