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Pas facile de présenter ce roman , faute d'intrigue bien définie .
L'action tourne autour de trois personnages principaux : Elias, Léa, Matthieu qui se croisent, font un petit bout de chemin ensemble, se séparent pour ensuite se retrouver, rencontrant en route d'autres personnages, secondaires, qui viennent faire trois petits tours et puis s'en vont …....
A quoi se raccrocher alors ?
Au titre et au terme : naufrages, qui connote la perte , l'échec et dont le pluriel laisse entendre toute l'importance que cette notion prendra dans l'oeuvre .
Elle s'ouvre d'ailleurs sur une scène puissamment dramatique où Elias, assiste de loin à la noyade d'un homme sans se rendre compte qu'il s'agit de son fils. Dès lors, Elias vivra « sur des cendres ». Revenu en Bretagne sur les lieux de la noyade pour y exorciser son mal et se délivrer du passé, il lui semble parfois, au contraire, que « tout concourt à le ligoter »
Cette mer, qui a englouti Pierre, Jeanne Labrune en donne une image quasi hugolienne « un ventre monstrueux, agité de soubresauts, une gueule écumante de salive, une masse obscure où sévissait une guerre brutale et constante » . La côte qui la borde, elle choisit d'en montrer le caractère changeant, sauvage et mystérieux.
Mais des naufrages, le roman en présente d'autres, d'un autre ordre. Celui de Matthieu, en particulier . On suivra les différentes étapes de sa descente aux enfers, on plongera en apnée au milieu de ses malaises, au cœur de ses visions où il se sent « écrasé, promis à un éternel supplice »
.
On rencontrera aussi régulièrement, en cours de lecture, des descriptions de scènes sanglantes ; celle de l'attentat terroriste de la gare de Bologne par les Brigades Rouges, celle des massacres de Tien An Men, et puis cette histoire de main coupée qu'on transporte d'un lieu à un autre ( et qui, à mon sens, n'éclaire rien mais embrouille plutôt l'esprit du lecteur.)
Précisons malgré tout, sans rien révéler de précis, que les personnages trouveront en fin de roman une forme d'apaisement, plongés dans une activité où ils sembleront se ressourcer.
Je dois avouer que j'ai eu, moi aussi, à la lecture du roman, l'impression de faire naufrage …...J'ai failli le laisser tomber en route, mais je me suis raccrochée à quelques impressions, quelques scènes qui m'ont permis de garder la tête au dessus de l'eau et j'ai fini par arriver à bon port.
Je garde finalement le souvenir d'un ouvrage assez déstabilisant mais comportant quelques jolies parenthèses .
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