J’ai toujours eu un faible pour les œuvres inachevées, particulièrement en peinture (car l’inachevé fait partie de l’œuvre donnée par l’artiste : cf. par exemple les bouts de toile non recouverte chez Cézanne,…).
La magie de l’inachevé n’a pas vraiment opérée dans cet embryon de pièce de théâtre « Monsieur Phosphore » car il n’y a réellement qu’une partie (1er acte et quelques scènes du deuxième) de ce que Queneau envisageait. Grande frustration donc.
D’autant que le texte et les fac smillés du brouillon du plan de la pièce sont intéressants et font partie de compléments à l’œuvre laissée par Queneau.
Les thématiques du « mal », de la vie, de la dévotion à Dieu et d’une certaine résistance (en l’occurrence de Lucifer… ), la création divine et la place de l’homme naissant - de son rapport à Dieu, … au travers de ces échanges des anges (pas encore déchus) en train de jouer aux cartes pouvaient laisser attendre un texte fort … dans le contexte de la seconde guerre mondiale (pièce de 1940).
L’ouvrage garde un intérêt (même s’il est frustrant !) d’autant qu’il est illustré de dessins de Jean-Marie Queneau qui peuvent se suffire par eux-mêmes … et apportent quelques « compléments » à la pièce.
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