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Jean-Laurent Poli

Jean-Laurent Poli

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Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « Peut-on aimer une morte ? » de Jean-Laurent Poli aux éditions Lc Christophe Lucquin Editeur

    Elizabeth Pianon sur Peut-on aimer une morte ? de Jean-Laurent Poli

    Peut-on aimer une morte ?
    Je n'en sais rien .
    C'est ce que fait cependant le narrateur.
    Un homme que j'ai trouvé passablement déglingué.
    Il tombe amoureux de Ludivine qu'il découvre morte au pied d'une falaise.
    Il quitte alors ses deux maîtresses, puis son boulot, pour vivre seul avec...
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    Peut-on aimer une morte ?
    Je n'en sais rien .
    C'est ce que fait cependant le narrateur.
    Un homme que j'ai trouvé passablement déglingué.
    Il tombe amoureux de Ludivine qu'il découvre morte au pied d'une falaise.
    Il quitte alors ses deux maîtresses, puis son boulot, pour vivre seul avec elle.
    L'isolement, puis la folie.
    Un fait indéniable, l'écriture est belle et originale.
    Quant au fond, j'avoue ne pas avoir été convaincue.
    Je n'ai terminé le livre que parce qu'il était court.

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    Couverture du livre « Je nagerai jusqu'aux premiers rapides » de Jean-Laurent Poli aux éditions Lc Christophe Lucquin Editeur

    Yv Pol sur Je nagerai jusqu'aux premiers rapides de Jean-Laurent Poli

    JL Poli est un écrivain qui a déjà commis l'excellent Peut-on aimer une morte ?, c'est donc avec beaucoup d'impatience que je me plonge dans son dernier livre, sans rien en savoir si ce n'est le titre. Totalement surpris par le thème, j'ai été un peu déstabilisé pendant les premières pages, ne...
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    JL Poli est un écrivain qui a déjà commis l'excellent Peut-on aimer une morte ?, c'est donc avec beaucoup d'impatience que je me plonge dans son dernier livre, sans rien en savoir si ce n'est le titre. Totalement surpris par le thème, j'ai été un peu déstabilisé pendant les premières pages, ne comprenant pas pourquoi le narrateur enfilait une combinaison le limitant dans ses mouvements. Une fois tout cela expliqué, on entre dans un livre sombre, douloureux, pas facile. C'est une lecture assez exigeante et de grande qualité, qui bouscule, mais la littérature ce n'est pas reposant, ça doit faire réagir. JL Poli s'attaque à un thème souvent tu. Rares sont ceux d'entre nous qui parlons de la déchéance des personnes âgées qui nous entourent. Le narrateur, fils unique, se retrouve loin (à Paris alors que ses parents vivent à Lyon) et seul à s'occuper d'eux. Il engage des associations, va voir les médecins, tous les intervenants auprès de ses parents, s'investit réellement dans la prise en charge : "Les désagréments que connaissent ceux qui accompagnent des mourants sont plus pénibles quand il s'agit de ses propres parents, mais tous les connaissent. [...] Je n'aurais jamais pensé, jeune homme, que cette voie m'obligerait à jouer les garde-malades. C'est le lot commun, mais comme les personnes qui doivent subir une opération on croit son cas unique.[...] Après, la culpabilité travaille. Comme une pieuvre découverte par le plongeur dans l'anfractuosité du rocher, elle s'agrippe de toutes ses tentacules." (p.57/58)
    Un livre qui ne se contente pas d'aligner les difficultés à prendre en charge des personnes aussi lourdement atteintes, mais qui alterne des pages du journal malhabile du jeune homme que fut ce fils, Journal d'un fils unique, les rapports d'expérience concernant le projet seniorita, les difficultés à se sentir vieillir. Il ajoute aussi quelques beaux souvenirs d'enfance, d'autres moins gais lorsqu'il allait voir ses parents avec sa jeune compagne et que sa mère acariâtre voulait imposer ses principes au mépris des goûts des autres. A petites touches, il parle aussi de la douleur de cette femme, intellectuelle, ancienne professeure, qui s'est vue décliner tant physiquement qu'intellectuellement.
    C'est un livre qui parle à chacun d'entre nous, car chacun a été confronté à la maladie d'un proche, à une relation qui n'est plus celle espérée, et chacun espère surtout ne pas faire subir cela à ses propres enfants.
    Madame Yv qui travaille en maison de retraite auprès de personnes en fin de vie s'est trouvée fort intéressée, mais ne l'a pas encore lu. Néanmoins, plus fine que moi, elle a parcouru la quatrième de couverture, une simple citation, qu'elle pourrait bien, en vous citant cher Jean-Laurent, replacer dans un rapport ou un travail écrit parce que cette citation -qui va suivre- est à la fois poétique, imagée et claire :
    "Le temps de l'agonie est un fleuve qui prend sa source en terre inconnue et croise de multiples affluents. Ce fleuve, j'ai commencé à en remonter le courant, de ses eaux paisibles jusqu'aux premiers rapides."
    Ne vous laissez pas impressionner par le thème de ce livre, vous voyez juste au-dessus que l'auteur a une très belle plume qui n'attend plus que vos yeux pour la découvrir.

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    Couverture du livre « Peut-on aimer une morte ? » de Jean-Laurent Poli aux éditions Lc Christophe Lucquin Editeur

    Yv Pol sur Peut-on aimer une morte ? de Jean-Laurent Poli

    On sent la folie du jeune homme monter lentement mais inévitablement. L'auteur est dans sa tête et dans toutes ses pensées, ses souhaits son exprimés. Parfois quelques paroles d'autres personnes (on ne sait jamais réellement qui) s'intercalent dans ses propos, comme ceux d'un médecin ou de...
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    On sent la folie du jeune homme monter lentement mais inévitablement. L'auteur est dans sa tête et dans toutes ses pensées, ses souhaits son exprimés. Parfois quelques paroles d'autres personnes (on ne sait jamais réellement qui) s'intercalent dans ses propos, comme ceux d'un médecin ou de membres de la famille au chevet d'un malade.
    Jean-Laurent Poli écrit très bien, certains passages sont un plaisir à lire tout haut, tout bas aussi, jouant avec les assonances, les mots, les matières, les sensations. Tiens, par exemple celui-ci (je rassure les lecteurs sur la santé mentale de l'auteur -encore que- c'est un cauchemar du narrateur): "Mes pieds sont transformés en épouvantables animaux, petits rampants gluants, vers rigides, qui glissent sur cette paroi, effrayants de ce que je les sens détachés de mon corps, doués d'une vie propre, comme vivants pour eux-mêmes, animés de desseins indépendants de ma volonté, libres comme des adolescents... [...] Mes pieds soudainement se mettant à donner du "Yes I am", du "So am I", infâmes rosbifs onglés, tapotant pareils à des coussinets de chat, un sol noir étale, portant de toute leur tessiture, des sons de tête, stridulants, avides d'agacer, s'ensachant tantôt du drap qui les recouvre pour satisfaire je ne sais quel désir puéril d'imitation, grimaçant (autant qu'il est possible pour eux de le faire) s'éloignant les uns des autres, les mollahs et les découverts, se distinguant de nobles mouvements de phalanges, mes pieds, là, devant le bois, faisant des gestes de chef d'orchestre..." (p.50/51)
    Ce petit roman (90 pages) est un beau texte d'un homme qui court vers une folie certaine même si apparemment rien ne l'y prédestinait. D'un homme seul, par choix, qui préfère la vie avec une morte qu'avec les vivants (c'est vrai que c'est sans doute la seule femme qui ne le contredira pas et que ne l'embêtera pas pour des broutilles féminines que nous les hommes-on-s'en-fiche : bon, je sais c'est un peu facile et misogyne, mais je me dois de soigner tous mes -fidèles et nombreux, euh, euh- lecteurs machistes.
    Vous en avez un peu marre des romans qui vous racontent toujours la même rengaine, la même histoire ? N'hésitez plus, vous avez là un bon moyen de changer pour un roman profond, tendre, ironique, drôle, décalé et original et de qualité !
    Deuxième lecture des jeunes éditions LC que je vous invite à aller découvrir.

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