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En 1941, sur la base de Scofield à Hawaï, quelques soldats vivent l’ordinaire d’une existence militaire rythmée par les corvées, les exercices et les virées en ville dans les bars et les bordels les jours de permission. Originaire d’une petite ville minière du Kentucky, Robert Lee Prewitt naquit presque avec une guitare entre les mains. Mais il s’en désintéressa vite au profit de la boxe où il obtint de beaux succès avant d’en être complètement dégoûté, puis du clairon, sa nouvelle passion qui le mena jusqu’à la gloire, interpréter une sonnerie aux morts au cimetière d’Arlington. Son grand-père étant décédé de mort violente, son père en prison et sa mère morte de la tuberculose, il n’a eu d’autre opportunité en dehors d’une descente dans la mine que de s’engager dans l’armée américaine à l’age de 17 ans et trois jours. Il y a bien réussi comme clairon. Puis au moment de rempiler, il opte pour Hawaï. Suite à une altercation, il finit par se faire muter dans une section où il doit repartir à zéro. Il se retrouve face à Milton Warden lequel tentera en vain de lui éviter toutes les corvées et humiliations qu’il se voit infliger pour l’obliger à enfiler à nouveau les gants de boxe…
« Tant qu’il y aura des hommes » est un récit militaire d’un réalisme saisissant. Ce pavé de plus de 600 pages en petits caractères se lit encore agréablement, car le style de l’auteur est très vivant. Il repose en grande partie sur des dialogues tout à fait percutants et qui sentent le vécu. La vie de cette brochette de pauvres gars qui n’ont pour dérivatifs que l’alcool, le jeu et les prostituées et pour horizon qu’une attaque japonaise imminente est parfaitement rendue dans toute sa dimension dramatique et misérable. Le lecteur s’attache au destin des deux héros principaux, Prewitt dans son interminable descente aux enfers (la description des châtiments de la colonie pénitentiaire est à déconseiller aux âmes sensibles) et Warden, le meneur d’hommes en dépit d’un grade peu élevé, dans ses amours illicites avec Karen, l’épouse infidèle du terrible commandant « Dynamite Holmes ». L’intrigue un peu lente à démarrer au début, prend vite de l’ampleur, monte en puissance et s’achève en véritable drame digne de l’antique. Attention, chef-d’œuvre indémodable !
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