Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Et là, votre serviteur apprend qu’un jeu très en vogue a eu lieu en Europe à la fin des années 90 : la Chouette d’or… Isabelle Mayault a réveillé le trésor caché et déroule d’un long fil d’or et d’argent l’histoire de Claudia – journaliste à Genève – et de Beto, un Péruvien suspecté d’avoir caché la fameuse chouette. Lorsqu’elle apprend que Beto a été assassiné à Barcelone, elle file vers la capitale catalane pour éluder le double mystère. Dans la cité aux couleurs or et sang, les souvenirs reviennent et entraineront notre enquêtrice intrépide dans une ville française où certains songes sont encore présents.
Si certains romans démarrent lentement, Isabelle Mayault a le don de mettre dès l’incipit le lecteur en éveil. Pourtant, elle prendra son temps pour narrer cette sorte de road-movie à la sauce légèrement thrillesque entre Barcelone et une ville nommée La Sioule, ville qui ressemble fort étrangement à… Saint-Amand-Montrond dans le Cher malgré quelques petites différences géographiques ; vive la fantaisie qui sait se mettre au service de la création littéraire.
De personnages en personnages – un épicier, une directrice de musée, un libraire –, de rencontres en rencontres, du Barça aux bars de la Rambla, la romancière se transforme en guide pour arpenter les rues de la ville méditerranéenne et chacun pourra aisément s’y retrouver s’il a goûté au charme de cette cité qui sait aussi bien garder un aspect historique et jouer de la modernité. Noisette sur le livre, la plume a maintes fois été trempée, alimentée dans un encrier au contenu précieux : l’humour ! Avec quelques visions fantomatiques pour cet original jeu de pistes.
Le Domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2023/12/une-noisette-un-livre-la-chouette-dor.html
En 2008 on redécouvre, au Mexique, une valise – constituée en réalité de trois petites boîtes –, dont la trace avait été perdue depuis 1939. Ceci a provoqué un engouement considérable dans l’univers du photoreportage et de la recherche historique. Après plus de soixante-dix années de pérégrinations rocambolesques et de péripéties diverses, elle révélait son extraordinaire contenu : 4500 négatifs d’images de la guerre civile espagnole, prises entre 1936 et 1939 par Gerda Taro (compagne de Capa tragiquement disparue en 1937 pendant la bataille de Brunete) , David Seymour, dit Chim et Robert Capa.
"C’était comme un film – mes yeux parcouraient une image après l’autre tandis que je déroulais les négatifs des célèbres photographies de Capa, Chim et Taro : le camion en feu à Brunete, les soldats qui chargent à La Granjuela, une Basque en train de pêcher et une messe en plein air avant la bataille, les cadavres à Teruel, les exilés républicains dans les camps de concentration français. Même en négatif noir et blanc, les histoires de la guerre civile espagnole reprenaient vie dans ces longs rouleaux de pellicule, exactement comme les photographes les avaient découvertes. C’étaient les négatifs originaux qui étaient restés perdus durant près de soixante-dix ans, perdu dans la panique quand on avait fui Vichy, en France. Mais qu’allaient nous dire ces négatifs et que contenaient-ils au juste ?"
(Cynthia Young commissaire de l’exposition The Mexican Suitcase, New York, 2011)
Ce fait réel sert de trame au roman d'Isabelle Mayault. Elle (ré)invente le périple suivi par cette valise: de l'Espagne en passant par Lisbonne pour arriver au Mexique.
En réalité les négatifs ont été exfiltrés de Paris par un quatrième larron, Csiki Weisz. En 1940 alors que les allemands approchaient de Paris et que Chim et Capa avaient déjà fuit en amérique, il a fait Paris-Bordeaux à bicyclette avec l'idée d'embarquer pour le Mexique. Il a alors rencontré un Chilien dans la rue et lui a demandé de les déposer à son consulat pour qu'ils restent en sûreté. Ce dernier a accepté.
Le livre est divisé en chapitres, dédié à un des personnages réel ou fictif. Ceux qui m'ont le plus captivée sont ceux où l'auteure fait revivre Chim, sa relation avec le personnage d'Olivia, et donc de la guerre d'Espagne.
Ceux consacrés, entre autres au narrateur Luca, m'ont nettement moins enthousiasmée. J'y ai trouvé des longueurs, je me suis parfois ennuyée. Les personnages réels étaient d'une telle densité, qu'il a peut être été compliqué de créer des personnages de fiction pouvant tenir la comparaison.
Par contre, j'ai beaucoup aimé tous les aspects historiques, particulièrement bien documentés.
Il est également très intéressant qu'Isabelle Mayault soulève la question du fait que les Etats Unis se soient finalement appropriés ces documents, via l'ICP et Cornell Capa.
Le Mexique avait été un des rares pays à accueillir sans restriction les républicains espagnols et à ne pas reconnaître le gouvernement de Franco. La valise y avait été conservée, protégée toutes ces années.
Aucun des photographes, aucun des récipiendaires de la valise n'était américain. Sa trajectoire n'est jamais passée par New York. Quelle légitimité ont les Etats Unis pour détenir ces négatifs?
Il faut également noter que Capa et Chim, jusqu'à leur décès, n'ont jamais tenté de la retrouver. On peut se demander pourquoi.
La valise mexicaine
Mexico. A la mort de sa cousine, un homme hérite d’une valise contenant 4500 négatifs des photos de la guerre d’Espagne prises par Capa,Taro et Chim … Les décennies passent sans qu’il se décide à partager l’existence de cette valise ; réticent à l’idée de se séparer de ce qui constitue le dernier lien avec cette cousine, fantôme qui le hante dans un pays où l’on croit « à la porosité entre les vivants et les morts ».
Isabelle Mayault a construit un roman à partir d’un fait divers : la découverte en 2007 de ce qu’on appellera « la valise mexicaine » disparue à Paris en 1939. Une longue nuit mexicaine propose une version romanesque de cette disparition de 70 ans. L’histoire du narrateur-héritier et des précédents passeurs de la valise est donc purement fictive. Mais elle esquisse le portrait de femmes fortes : Greta, sa cousine, qui meurt dans un accident de voiture avec son amant ; Maria, sa tante qui se vengea d’un mari diplomate infidèle en ramenant cette valise au Mexique sans lui en parler ; Olivia, l’une des premières femme médecin mexicaine partie en Espagne pour aider les républicains…
Ce roman traite de la guerre civile espagnole, moins connue que les événements qui se déroulent ailleurs en Europe à la même période, photographiée par trois reporters de guerre juifs de surcroît… et parce qu’ils pressentent que « le têtard peut se transformer en crapaud difforme », décident de placer ce témoigne hors d’atteinte d’une Europe prise dans la folie de dangereux nationalismes (les Nazis marchent sur Paris).
Il met également en lumière les deux autres photographes moins « illustres » que Capa, notamment Gerda Taro, compagne de Capa, qui lui suggéra de prendre un pseudonyme qui sonnerait plus « américain » et contribua à lancer sa carrière… Elle est la première femme photographe à avoir trouvé la mort lors d’un reportage, en 1937 lors de la guerre d’Espagne.
Bref un premier roman passionnant !
Cette "longue nuit" est celle dans laquelle est restée cachée la "valise mexicaine", contenant plus de 4000 négatifs des photos prises par Robert Capa, Gerda Taro et David "Chim" Seymour pendant la guerre d'Espagne.
Autour des faits réels, l'auteure brode le récit vraisemblable des pérégrinations de cette fameuse valise, passée de mains en mains de Lisbonne jusqu'à Mexico, où le dernier propriétaire la garde secrète jusqu'en 2007. C'est l'occasion de retracer les histoires de celles et ceux qui ont contribué à la sauvegarde de ces documents inestimables et d'évoquer la guerre d'Espagne et ses conséquences.
L'idée de départ est passionnante et inspirante, mais son traitement m'a semblé bien ennuyeux. Si la biographie détaillée d'Olivia et de Chim m'a paru indispensable à la bonne compréhension du récit, celles de Greta et de Maria ne recelaient pas, pour moi, le même intérêt. Du coup, j'ai complètement perdu de vue l'importance de ces boîtes de négatifs pendant les trois-quarts du roman. J'ai regretté cette lenteur du rythme, que peu de dialogues animent, et ces descriptions de la vie de Luca, dernier détenteur des négatifs, à Mexico. Pour moi, le mélange entre fiction et réel ne se "tient" pas, car il me semble, que certains personnages, certains épisodes, n'ont que de très lointains et infimes rapports avec l'histoire qui nous est racontée. A mon avis, tout se passe comme si l'auteure n'était pas parvenue à choisir entre romanesque et documentaire et je le regrette bien car, encore une fois, le sujet se prêtait, je crois, à la flamboyance, à la tension et à une subtile réflexion sur le pouvoir des images.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...