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À la mort de sa cousine sur la route du Pacifique, au Mexique, un homme hérite d'une valise.
Il découvre qu'elle contient des milliers de négatifs des photos de la guerre d'Espagne prises par Capa, Taro et Chim. Et se retrouve dans l'embarras. Faut-il par loyauté se taire et s'en faire le nouveau gardien ? Ou en dévoiler l'existence ?
Pour en décider, il remonte la piste des propriétaires successifs de la valise et reconstitue, près de 80 ans après, la longue nuit, pendant laquelle l'héroïsme, la discrétion, l'audace de quelques hommes et femmes ont sauvé ces précieux clichés.
A lui, désormais, d'en imprimer le nouveau destin.
En 2008 on redécouvre, au Mexique, une valise – constituée en réalité de trois petites boîtes –, dont la trace avait été perdue depuis 1939. Ceci a provoqué un engouement considérable dans l’univers du photoreportage et de la recherche historique. Après plus de soixante-dix années de pérégrinations rocambolesques et de péripéties diverses, elle révélait son extraordinaire contenu : 4500 négatifs d’images de la guerre civile espagnole, prises entre 1936 et 1939 par Gerda Taro (compagne de Capa tragiquement disparue en 1937 pendant la bataille de Brunete) , David Seymour, dit Chim et Robert Capa.
"C’était comme un film – mes yeux parcouraient une image après l’autre tandis que je déroulais les négatifs des célèbres photographies de Capa, Chim et Taro : le camion en feu à Brunete, les soldats qui chargent à La Granjuela, une Basque en train de pêcher et une messe en plein air avant la bataille, les cadavres à Teruel, les exilés républicains dans les camps de concentration français. Même en négatif noir et blanc, les histoires de la guerre civile espagnole reprenaient vie dans ces longs rouleaux de pellicule, exactement comme les photographes les avaient découvertes. C’étaient les négatifs originaux qui étaient restés perdus durant près de soixante-dix ans, perdu dans la panique quand on avait fui Vichy, en France. Mais qu’allaient nous dire ces négatifs et que contenaient-ils au juste ?"
(Cynthia Young commissaire de l’exposition The Mexican Suitcase, New York, 2011)
Ce fait réel sert de trame au roman d'Isabelle Mayault. Elle (ré)invente le périple suivi par cette valise: de l'Espagne en passant par Lisbonne pour arriver au Mexique.
En réalité les négatifs ont été exfiltrés de Paris par un quatrième larron, Csiki Weisz. En 1940 alors que les allemands approchaient de Paris et que Chim et Capa avaient déjà fuit en amérique, il a fait Paris-Bordeaux à bicyclette avec l'idée d'embarquer pour le Mexique. Il a alors rencontré un Chilien dans la rue et lui a demandé de les déposer à son consulat pour qu'ils restent en sûreté. Ce dernier a accepté.
Le livre est divisé en chapitres, dédié à un des personnages réel ou fictif. Ceux qui m'ont le plus captivée sont ceux où l'auteure fait revivre Chim, sa relation avec le personnage d'Olivia, et donc de la guerre d'Espagne.
Ceux consacrés, entre autres au narrateur Luca, m'ont nettement moins enthousiasmée. J'y ai trouvé des longueurs, je me suis parfois ennuyée. Les personnages réels étaient d'une telle densité, qu'il a peut être été compliqué de créer des personnages de fiction pouvant tenir la comparaison.
Par contre, j'ai beaucoup aimé tous les aspects historiques, particulièrement bien documentés.
Il est également très intéressant qu'Isabelle Mayault soulève la question du fait que les Etats Unis se soient finalement appropriés ces documents, via l'ICP et Cornell Capa.
Le Mexique avait été un des rares pays à accueillir sans restriction les républicains espagnols et à ne pas reconnaître le gouvernement de Franco. La valise y avait été conservée, protégée toutes ces années.
Aucun des photographes, aucun des récipiendaires de la valise n'était américain. Sa trajectoire n'est jamais passée par New York. Quelle légitimité ont les Etats Unis pour détenir ces négatifs?
Il faut également noter que Capa et Chim, jusqu'à leur décès, n'ont jamais tenté de la retrouver. On peut se demander pourquoi.
La valise mexicaine
Mexico. A la mort de sa cousine, un homme hérite d’une valise contenant 4500 négatifs des photos de la guerre d’Espagne prises par Capa,Taro et Chim … Les décennies passent sans qu’il se décide à partager l’existence de cette valise ; réticent à l’idée de se séparer de ce qui constitue le dernier lien avec cette cousine, fantôme qui le hante dans un pays où l’on croit « à la porosité entre les vivants et les morts ».
Isabelle Mayault a construit un roman à partir d’un fait divers : la découverte en 2007 de ce qu’on appellera « la valise mexicaine » disparue à Paris en 1939. Une longue nuit mexicaine propose une version romanesque de cette disparition de 70 ans. L’histoire du narrateur-héritier et des précédents passeurs de la valise est donc purement fictive. Mais elle esquisse le portrait de femmes fortes : Greta, sa cousine, qui meurt dans un accident de voiture avec son amant ; Maria, sa tante qui se vengea d’un mari diplomate infidèle en ramenant cette valise au Mexique sans lui en parler ; Olivia, l’une des premières femme médecin mexicaine partie en Espagne pour aider les républicains…
Ce roman traite de la guerre civile espagnole, moins connue que les événements qui se déroulent ailleurs en Europe à la même période, photographiée par trois reporters de guerre juifs de surcroît… et parce qu’ils pressentent que « le têtard peut se transformer en crapaud difforme », décident de placer ce témoigne hors d’atteinte d’une Europe prise dans la folie de dangereux nationalismes (les Nazis marchent sur Paris).
Il met également en lumière les deux autres photographes moins « illustres » que Capa, notamment Gerda Taro, compagne de Capa, qui lui suggéra de prendre un pseudonyme qui sonnerait plus « américain » et contribua à lancer sa carrière… Elle est la première femme photographe à avoir trouvé la mort lors d’un reportage, en 1937 lors de la guerre d’Espagne.
Bref un premier roman passionnant !
Cette "longue nuit" est celle dans laquelle est restée cachée la "valise mexicaine", contenant plus de 4000 négatifs des photos prises par Robert Capa, Gerda Taro et David "Chim" Seymour pendant la guerre d'Espagne.
Autour des faits réels, l'auteure brode le récit vraisemblable des pérégrinations de cette fameuse valise, passée de mains en mains de Lisbonne jusqu'à Mexico, où le dernier propriétaire la garde secrète jusqu'en 2007. C'est l'occasion de retracer les histoires de celles et ceux qui ont contribué à la sauvegarde de ces documents inestimables et d'évoquer la guerre d'Espagne et ses conséquences.
L'idée de départ est passionnante et inspirante, mais son traitement m'a semblé bien ennuyeux. Si la biographie détaillée d'Olivia et de Chim m'a paru indispensable à la bonne compréhension du récit, celles de Greta et de Maria ne recelaient pas, pour moi, le même intérêt. Du coup, j'ai complètement perdu de vue l'importance de ces boîtes de négatifs pendant les trois-quarts du roman. J'ai regretté cette lenteur du rythme, que peu de dialogues animent, et ces descriptions de la vie de Luca, dernier détenteur des négatifs, à Mexico. Pour moi, le mélange entre fiction et réel ne se "tient" pas, car il me semble, que certains personnages, certains épisodes, n'ont que de très lointains et infimes rapports avec l'histoire qui nous est racontée. A mon avis, tout se passe comme si l'auteure n'était pas parvenue à choisir entre romanesque et documentaire et je le regrette bien car, encore une fois, le sujet se prêtait, je crois, à la flamboyance, à la tension et à une subtile réflexion sur le pouvoir des images.
Un livre haletant, à l’écriture hypnotique, dont le personnage principal est une petite valise, dans laquelle s'entasse depuis plus de soixante-dix ans,
une multitude de négatifs retraçant la guerre d'Espagne.
Plus qu'un thriller, moins qu'un roadmovie, l'auteure reconstitue l'histoire de ce bagage qui a bravé les conflits et franchi les frontières.
La part belle est faite aux femmes qui sans recherche de gloire et de lauriers ont permis a ces clichés de survivre et de parvenir à nous aujourd'hui.
Un roman que j'ai eu du mal à abandonner, tant son histoire vous saisit le cœur et les tripes.
Ils s’appelaient Capa, Taro et Chim, photographes et précurseurs du journalisme de guerre. Avec génie et audace, ils ont fait transiter plus de 4.000 négatifs relatant la guerre d’Espagne dans une petite valise, pour permettre aux générations futures de savoir ce qui s’était passé. Des clichés plus personnels pour certains, beaucoup censés émaner du célèbre Robert Capa, Endre Friedmann de son vrai nom, alors qu’ils étaient pour un grand nombre de sa non moins célèbre compagne Gerda Taro, qui trouvera la mort sous les chaînes d’un char d’assaut en 1937 en Espagne. Cette valise passera de main en main pour arriver jusqu’à Luca, «l’héritier », qui les conservera de nombreuses années, sans savoir quoi faire de ces photos revenues de l’Enfer.
Isabelle Mayault retrace le chemin parcouru par cette valise, en décrivant chacun des protagonistes qui ont joué un rôle dans cet acheminement explosif. Un roman presque historique, narré avec talent et émotion par cette écrivaine dont j’ignorais le nom. Le sujet ne me parlait pas, la guerre d’Espagne n’a jamais été d’un grand intérêt pour moi, mais ce livre est tellement magnifiquement écrit que malgré les longueurs, je n’ai pu renoncer à le laisser sans en connaître la fin et une certaine vérité.
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