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Voilà un ouvrage qui n'a pas tenu sa promesse avec moi. En demande-je trop? je ne sais pas. L'histoire est poignante, elle ne le pourrait être plus dans la mesure ou cet adolescent est parti le matin travailler durant la seconde guerre mondiale à Budapest, ne reverra jamais sa belle-mère. Il sera arrêté sur le chemin du travail, confiné, puis envoyé en camps.
Cependant, l'écriture me gène et m'éblouis à la fois. C'est écrit avec un tel détachement, qu'on en vient à douter du récit. Cependant lorsqu'on se rend compte que c'est la voix d'un ado qui s'exprime, on comprends. L'adolescence n'est elle pas la période ou on est auto centré sur soi-même! Savoir que l'auteur a su retranscrire ce qu'il a vécu avec la voix qu'il avait à l'époque est grandiose. Ceci étant, je n'ai pas été transcendée. Bref, une lecture qui ne me laissera pas de gros souvenirs, malgré tout le respect dû au fait qu'il s'agit d'un témoignage.
Imre Kertesz est un auteur qui a eu le prix Nobel de littérature en 2002. Etre sans destin est un récit autobiographique qui raconte sa vie pendant la seconde guerre mondiale. Il est a ce moment là, un ado juif hongrois. Il se fait rafler et part dans les camps. J’ai été très très mal à l’aise face au parti prix de l’auteur mais c’est aussi ce qui rend ce texte puissant. Le récit est raconté avec une candeur extrême, on est à la limite d’un discours fait par « l’idiot du village ». C’est d’un optimiste déroutant. Il annonce tout, même le pire sur le ton qu’on prend pour parler de la pluie et du beau temps. Tout est normal, il n’y a jamais de soucis, tout est comme ça. Il accepte, se réjouit du moindre petit rien. C’est assez compliqué à lire mais pas de la façon habituelle quand on lit un récit sur les camps de concentration, quand on aborde l’horreur. Là il y a un tel contraste entre la façon dont il raconte et ce qui se passe réellement que c’en est vraiment déroutant, malaisant.
On ne s’attend pas à quelque chose de limite joyeux et pourtant c’est ce que l’auteur nous propose. Je suis très contente de l’avoir lu, c’est un texte marquant. Ce qui m’en restera c’est définitivement le contraste entre le ton et l’histoire et une phrase à la fin qui explique le choix de ce ton.
Être sans destin est l'ouvrage que je préfère sur les camps de concentration. Ce livre est très profond et touchant alors que Imre Kertesz n'avait que 15 ans lors de ce drame.
Un récit qui porte un regard différent sur la vie dans les camps de concentration. C'est bouleversant mais loin de tout misérabilisme ou sensationnalisme. Au contraire, le ton est détaché et une distance est prise face à l'horreur.
Un livre remarquable, souvent troublant, parfois déroutant mais toujours très impressionnant.
On reste hanté par ce livre longtemps après sa lecture.
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