Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Le combat de deux hommes, l'un Congolais, l'autre Belge, pour la reconstruction physique des femmes et filles victimes de viols de guerre à l'est du Congo (RDC)
Mais aussi, le combat pour la reconstruction morale de ses femmes, symbole de la honte pour leur famille et rejetées de leur milieu et pour leur devenir dans ce pays.
Un combat qui a conduit à la construction d'un havre de paix, dans un pays où des hommes, uniquement guidés par la cupidité, commettent des horreurs sur les femmes et filles pour s'emparer d'un bout de terrain.
Des infamies qui continuent de nos jours et sont passées sous silence par les médias... 6 millions...
Un livre dur sur deux grands humanistes et des victimes à la résilience incroyable.
"Partout dans le monde, une personne de sexe féminin anesthésiée sur un billard est appelée une patiente. Ici, nous l'appellerons une victime."
De par ces mots qui signent l'amorce de ce récit, nul doute que l'horreur se trouve au détour de chaque page, mais pas que et heureusement. Témoignage des engagements, des vocations, mais surtout d'un humanisme salvateur, "Réparer les femmes" de Denis Mukwege et Guy-Bernard Cadière, édité chez Harper Collins, est un livre ô combien dur, mais néanmoins nécessaire.
Avec pour sous-titre "un combat contre la barbarie", ce récit tend non seulement à exposer les agressions sexuelles dont sont victimes les femmes du Kivu au Congo, mais expliquer le contexte géopolitique dont nous sommes malgré nous complices. Je ne vous cache pas qu'il y a du dégoût et de la rage à lire le mal des hommes, mais qu'il est bon de savoir que la générosité, l'amour et la bienveillance ne se monnaye pas pour certains d'entre eux. Un récit fort et engagé à partager.
Coup de cœur !
Lien blog : http://bookncook.over-blog.com/2020/11/podcast-reparer-les-femmes-un-combat-contre-la-barbarie-denis-mukwege-guy-bernard-cadiere.html
Le Congo n’a pas connu de paix réelle depuis plus de deux siècles et depuis la fin des années 90 c’est une guerre, voire un quasi génocide qui se déroule dans cette partie du continent africain. Contrairement à d’autres conflits, pas de charniers, pas d’images de combats, ce sont des milliers de tombes solitaires, des exactions, des massacres à petite dose mais dont le résultat est assourdissant : quatre millions de déplacés, six millions de morts et des milliers de vies anéanties par une arme devenue redoutable : le viol ! Des centaines de milliers de femmes ont le corps brisé, leur féminité envolée car non seulement il y a viol mais tout est étudié pour que l’appareil génital féminin soit entièrement détruit. Double peine pour ces femmes, ces jeunes filles, ces nourrissons (oui vous lisez bien) car après être victime des pires des cruautés, ces êtres sont rejetés très souvent par les autres car plus aucune procréation ne sera possible.
Au milieu de ce pandémonium, un homme extraordinaire a décidé de vouer sa vie à non seulement réparer le corps des femmes mais aussi de les accompagner dans leur renaissance, un programme médical holistique pour apporter toute l’humanité dont ces victimes ont besoin. Il s’appelle Denis Mukwege. Menacé, plusieurs fois la cible de tentatives d’assassinat ou d’intimidation, il continue son chemin et nombre de personnes l’ont rejoint dans ce combat de tous les instants. Parmi eux, un autre médecin, Guy-Bernard Cadière, l’un des précurseurs de la chirurgie par laparoscopie (appelée également cœlioscopie). Il a établit un hôpital à Bukavu qui fait figure de précurseur tant pour les soins fournis que pour toute la logistique mise en place pour accompagner chaque patiente, c’est-à-dire, non seulement l’opérer mais lui proposer un parcours où elle pourra renaître de l’obscurité, certaines sont d’ailleurs devenus infirmières. Car il ne suffit pas de soigner, il faut apporter un soutien psychologique et matériel. Denis Mukwege est non seulement un médecin des corps mais aussi un médecin des âmes.
Ce nouveau livre permet de découvrir à nouveau le travail plus que méritoire du médecin congolais mais aussi de s’imprégner de ses convictions, lui l’homme qui ne recule devant rien et dont le discours est sans ambages. Il raconte brièvement son histoire mais s’attarde surtout sur son métier et sur la géopolitique de son pays. Car cette guerre que l’on ne nomme pas est le fruit de sombres ententes entre multinationales, dirigeants nationaux et internationaux… et bandes armées : tous veulent au moindre coût toute la richesse du sous-sol qui regorge de minerais dont le fameux coltan qui est devenu indispensable pour la fabrication de tous les équipements électroniques. Mais pour s’accaparer de ce nouvel or noir, on intimide la population du Kivu (région du Congo où il est le plus présent), on réduit les travailleurs en esclaves des temps modernes, on sème la peur. Et le meilleur moyen est de cibler les femmes pour les réduire au néant et au rejet. Mais les hommes sont aussi victimes de ces « dragonnades » car s’ils résistent ils sont exécutés dans des atrocités sans nom.
Si Guy-Bernard Cadière se destinait au départ pour la musique (il est saxophoniste), l’idée de se consacrer à la médecine a pris le dessus et surtout l’humanitaire ; il a été, entre autres, au Cambodge sous la bannière de Médecins sans frontières, puis il a rejoint au début du XXI° siècle son collègue lors d’opérations communes à l’hôpital de Panzi, épaulé d’ailleurs par son fils. Guy-Bernard Cadière sait parfaitement ce que lutter pour sa propre vie signifie, il a été atteint d’une leucémie et après une allogreffe il a retrouvé progressivement la voie de la santé. Des parcours qui forcent l’admiration.
Un livre incontournable pour essayer de sensibiliser au maximum le monde sur ces crimes de guerre qui, hélas, sont présents dans d’autres parties du globe. Ces médecins, et l’ensemble du personnel qui œuvrent à l’hôpital de Panzi doivent recevoir le maximum de soutien et d’encouragements, ces derniers sont bien faibles au niveau des hautes instances internationales, l’actualité de ces derniers jours le rappelant : les Etats-Unis, la chine, la Russie ont vidé de sa substance le projet de l’ONU d’un tribunal pour les viols comme armes de guerre.
Pourtant, quoi de plus noble que d’apaiser la souffrance (souffrance extrême vu les sévices horribles) de ces femmes, de ces petites filles, d’un peuple. Et quoi de plus beau que de permettre une renaissance après une descente aux enfers. Les sourires retrouvés de ces femmes en disent long, très long sur l’amour du prochain porté par ces médecins héros.
Blog : https://squirelito.blogspot.com/2019/04/reparer-les-femmes-uncombat-contre-la.html
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