"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1954 en Grande Bretagne, le corps de Jean Townsend est découvert. La jeune femme a été étranglée. A l’époque des faits, l’auteur est encore enfant mais il se souvient de l’onde de choc que cela avait provoqué et de ses propres sentiments. Obsédé par ce meurtre non élucidé, il se lance dans une enquête personnelle pour essayer de comprendre ce qui est arrivé à la jeune styliste de cinéma et pour découvrir la vérité sur cet assassinat.
La base de ce récit, à savoir le meurtre de Jean Townsend, est pour l’auteur l’occasion de dresser le portrait de la société anglaise de l’immédiate après-guerre. Une société qui oscille entre pudibonderie et grande liberté, notamment dans certains milieux liés au monde de la nuit et du showbiz. Libertinage, homosexualité assumée ou non, bars clandestins, grand banditisme, personnages sulfureux, alcool et drogues sont les ingrédients de ce microcosme dans lequel a gravité la jeune femme et peut-être à cause duquel elle a perdu la vie.
Fred Vermorel remonte le temps et la piste des témoins de cette époque pour tenter de lever le voile sur cette mort qui reste un mystère.
Toutefois, on perd très souvent le fil de l’histoire de Jean au profit d’une vision plus large de la vie en Angleterre dans les années 50. Ce qui donne parfois l’impression de lire deux livres parallèles qui parfois s'imbriquent et parfois s’éloignent. Le livre est en plus très (trop ?) riche en notes de bas de page et légendes de photos très longues ce qui a tendance à faire perdre de vue l’intrigue principale, la pauvre Jean passant au second, voire au troisième plan.
Mais le travail journalistique et quasi policier est absolument admirable, les reconstitutions passionnantes, les témoignages intéressants. On se sent véritablement plongé dans cette époque.
Peut-être que le livre gagne aussi à être lu en version papier et pas en liseuse car il est finalement assez malaisé de naviguer entre les notes, le texte, les photos sur ce type de support. A lire donc pour le côté reconstitution d’époque et historique du récit.
Ce livre n’est pas un roman policier mais un travail de synthèse sur l’assassinat d’une jeune anglaise dans les années 50. Fred Vermorel est un biographe anglais qui a entre autre écrit sur les Sex Pistols, Vivienne Westwood et Kate Moss. Adolescent à l’époque du meurtre de Jean Townsend, il se passionne sa vie durant pour ce fait divers et livre soixante sept ans plus tard un compte-rendu scrupuleusement détaillé de l’affaire, dans lequel il rassemble témoignages, documents d’archives, hypothèses et pistes suivies pour élucider ce crime.
En 1954, Jean Townsend, une jeune styliste anglaise de 21 ans, vivant à Ruislip dans le comté du Middlesex, est retrouvée étranglée avec son propre foulard sur un terrain vague. Les circonstances du meurtre restent obscures et la police ne parvient pas à identifier son agresseur. Diverses pistes ont pourtant été suivies: les soupçons se portent dans un premier temps sur des militaires américains basés dans une station aérienne voisine, puis sur un éventuel tueur en série ayant déjà sévi en Allemagne… Mais ces pistes sont écartées. Le lien est également établi avec les milieux de la nuit londonienne que fréquentait la jeune styliste. On pouvait y croiser à cette époque des personnalités du grand banditisme mais également du show-biz et de la politique, telles que l’actrice Joan Collins, Sarah Churchill ou encore le prince Philip. Dans ces clubs, la débauche sexuelle, la drogue et l’alcool forment un univers impitoyable pour des jeunes filles naïves. Jean Townsend en a t-elle été la victime, ou a t-elle été témoin de quelque chose qu’elle ne devait pas voir ?
Le cas peut se rapprocher de celui du Dahlia Noir où de nombreux suspects potentiels pouvaient être les auteurs d’un crime non résolu survenu dans un milieu huppé… On peut aussi évoquer à une toute autre époque Jack l’Eventreur, resté non identifié mais pour lequel on soupçonne également des liens avec la famille royale… Outre le fait « d’égratigner le gratin » en rappelant chacune des pistes possibles pour résoudre ce meurtre, témoignages, documents et photographies à l’appui, ce livre établit le portrait d’une époque, d’un milieu particulier en disséquant des mœurs et mentalités parfois surprenantes. C’est ce que je retiendrai de ce livre et ce qui m’a d’ailleurs permis d’aller jusqu’au bout, plutôt que l’enquête proprement dite sur le meurtre de Jean Townsend, car l’auteur a une grande propension à la digression et l’on peut facilement se perdre au milieu des nombreuses personnes évoquées.
A lire si l’on se passionne pour les grandes affaires criminelles ou si l’on s’intéresse de près aux années 50! Je remercie les éditions Sonatine via NetGalley pour cette lecture.
True Crime
En septembre 1954, le corps de Jean Townsend est retrouvé dans un terrain vague. Elle a été étranglée avec son foulard.
Fred Vermorel a alors 8 ans.
Plus de soixante ans plus tard, il revient sur cette affaire, placée sous embargo jusqu'en 2031, délai inhabituellement long.
L'enquête menée par Fred Vermorel est complète et minutieuse, il cite ses sources, documente énormément son propos, s'appuie sur des photos, des articles de journaux, des conversations qu'il a pu avoir avec des personnes ayant connu Jean Townsend.
Il passe au crible l'entourage de la jeune femme, de son patron Michael Whittaker au gérant du club dont elle était membre d'honneur, George Baron, personnalité sulfureuse s'il en est.
Au-delà de l'excellent true crime, c'est une radiographie des "longues fifties" que nous offre La dernière balade de Jean Townsend.
L'attention se porte sur les milieux de la nuit, dans lequel Jean évoluait, et en particulier sur les bars gays, où les excès étaient loi, et tranchaient avec le conservatisme ambiant.
J'ai beaucoup aimé l'aspect sociologique de cette enquête, hautement intéressant et finement traité.
Ce livre n'est pas un roman mais une enquête minutieuse menée pendant des dizaines d'années par Fred Vermorel autour du meurtre d'une jeune femme prénommée Jean Townsend en banlieue londonienne dans les années cinquante .Une affaire comme bien d'autres, classée et jamais élucidée.
L'auteur fait œuvre à la fois de journaliste, d'investigateur privé rassemblant patiemment des milliers de documents dont il a tiré ce livre . Il épluche inlassablement toutes les pistes qui pourraient mener vers un possible ou probable coupable. À grands renforts de témoignages oraux, d'album- photos, d'archives de l'enquête , d'émissions télévisées qui ont été consacrées à ce fait divers meurtrier, l'auteur construit sa contre-enquête.
Au-delà de cette fouille détaillée des faits passés ou supposés comme tels, c'est aussi un travail d'historien que mène Fred Vermorel. Il nous offre un cliché quelque peu suranné des fifties en Angleterre et plus particulièrement à Londres, dans ces cabarets dans lesquels se côtoient figures du show biz, filles de petites vertues,des nobles qui s'encanaillent ou des gangsters à la petite semaine à la recherche de sensations fortes.
Un livre qui intéressera sans doute certains lecteurs d'outre-Manche voire quelques historiens du dimanche mais qui ne m'a guère passionné.
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