"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur nous fait partager quelques souvenirs vécus avec son grand-père. Cela nous permet d'avoir un aperçu de l'homme qu'il était. Il retrace aussi quelques moments de la guerre 14-18, à laquelle son grand-père a participé. On ne tarit pas d'éloges envers les anciens combattants mais ceux-ci n'ont fait qu'obéir aux ordres et ce n'est pas de gaieté de coeur qu'ils ont répondu à l'appel. Son grand-père a fait comme les autres, il a suivi. Dans la postface, l'auteur se demande qui est réellement prêt à mourir pour ses idées. En même temps, les hommes ne peuvent s'empêcher de prendre plaisir à voir le sang couler...
Le père de Frédéric Roux est à l’agonie.
Un père à la vie hors norme. Un homme touche à tout. Un homme peu commun : fantasque, rebelle, imaginatif, anar, gueulard.
Mais surtout, jamais aimant, cassant, en rivalité permanente avec son fils.
Et cette longue agonie, qui dure, qui dure, sans que jamais les mots attendus ne soient dits. Jamais.
Les rapports père/fils sont rarement simples.
Je t’aime et je te déteste.
J’attends toujours que tu m’aimes
Ce livre est un réquisitoire, mais en même temps un bel hommage.
Un livre où l’auteur se défoule, règle ses comptes, avec lucidité, mais surtout avec tellement d’humour et tellement d’amour.
De tous les sports la boxe est sans doute celui qui fascine le plus les écrivains, sans les inspirer pour autant. Les chefs-d\'uvre sont rares dans ce domaine, ils se comptent sur les doigts d\'une main...
Quand on demande à Frédéric Roux, écrivain qui se frotte au sujet depuis longtemps, après avoir arpenté les rings, il cite peu de titres mais se souvient de Fat City de Gardner, un roman américain édité chez 10/18 et totalement introuvable. On murmure du bien des écrits de la frêle Joyce Carol Oates (éditée chez Tristram), on connaît Norman Mailer qui hanta longtemps les coulisses, Budd Schulberg est plus difficile à dégoter, Craig Davidson a bien fait parler de lui : bref, littérature et noble art se fréquentent mais de loin. Heureusement le dénommé Roux cité plus haut ne désarme pas. Cet auteur, bordelais d\'origine, entretient depuis près de trente ans une plume qui a résisté à l\'acide dans laquelle il la trempe. Il a raconté les affrontements avec son père dans le superbe Mal de père (Flammarion), ceux avec sa mère (Et mon fils avec moi n\'apprendra qu\'à pleurer, Grasset), il s\'est frotté au monde de l\'art, aux baleines du pacifique, mais c\'est dans sa thématique pugilistique qu\'il est le plus reconnu. On se souvient de son Mike Tyson. Il faudra désormais compter sur Alias Ali qui vient d\'être publié par Fayard et se place d\'emblée parmi les grandes réussites du genre.
Il est rare de dire d\'un livre qu\'il ne ressemble à aucun autre, c\'est bien le cas de celui-ci : pas de narrateur, pas de chapitre, un héros qui se tait alors qu\'on l\'aurait imaginé prolixe puisqu\'il s\'agit du plus célèbre sportif du XX° siècle, un mythe (donc un inconnu) : Cassius Clay alias Mohamed Ali. Les six cents pages qui composent ce qui ne devrait pas avoir le nom de roman (mais pour lequel aucun terme générique ne conviendrait vraiment) forment un patching work de vingt ans de la vie des États-Unis fait d\'extraits, de citations de personnalités ayant connu l\'athlète (amis, parents, journalistes, témoins, rivaux, ennemis, alliés, etc...) et dont sont saisis des bribes de réflexion, des remarques, des jugements, des calomnies, des faits qui ainsi emboîtés forment un carrousel stupéfiant qui donnerait vite le tournis si Frédéric Roux ne maîtrisait parfaitement sa narration et les différents fils biographiques. Son propos n\'est rien moins que saisir la personnalité ambiguë de ce champion, idiot pour les uns, génial pour les autres, la nature de son charisme fou, la singularité de son parcours de vedette et de symbole (qu\'on se souvienne comment il fut acclamé en Afrique dès son titre), la particularité de sa boxe, légère et aérienne qui lui permit de se jouer des poings monstrueux d\'un Sonny Liston, de la puissance d\'un Frazier. Mais plus riche encore, cet épais livre restitue la puissance du déchirement de la société américaine qui à partir de la fin des années 50 amorce sa mue raciale et voit s\'effriter son modèle d\'apartheid. Cassius Clay en est le symbole lui qui fut l\'ami de Malcom X, lui dont un islam fort peu orthodoxe fit son héraut, lui qui vécut la gloire d\'être un champion au risque forcené de la perdre. Vous aimez la boxe ? Lisez Alias Ali, ce livre est pour vous. Vous ne supportez pas la boxe ? Raison de plus, lisez Alias Ali, c\'est un des grands livres de l\'année.
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