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Une écriture délicate, des personnages tout en finesse : Chevalier le “héros” un peu sauvage, dont on ne connaitra jamais le prénom, sa mère peu aimante, son ami Ségur (Gervais), son vieux voisin Meune, Claudie son amour secret, Flavio son rival, et Salomé dont il sauvera la vie lors d’un accident de voiture … Une histoire qui n’en est pas vraiment une et qui se déroule sur quelques jours … Joli premier essai, même si je n’en sors pas vraiment conquise …
L'auteur, Francois Bugeon, conseiller en communication d'un centre de recherche scientifique doit avoir l'habitude de faire parler les scientifiques autistes ;) Dans ce livre, un taiseux prend la parole et il nous dit bien des choses...
https://cahiersvarisetplumenacre.wordpress.com/cahier-des-lectures/
« Le monde entier » est un roman très fluide où la vie s’écoule malgré ses aléas.
Il se lit vite : l’histoire commence le samedi soir ; l’avant dernier chapitre se déroule le mercredi. Tout s’enchaine. Au début, on se demande si on va être dans un roman policier : un accident, des blessés sauvés, un personnage semble avoir disparu mais finalement la situation se rétablit rapidement.
En fait, ce sont quelques jours de la vie de Chevalier : une courte période mais beaucoup d’émotions. Chevalier travaille dans une usine, il vit à la campagne, il parle peu mais est attaché à ses amis d’enfance. Ces liens très forts iront jusqu’à faire basculer son existence. Toutefois, la toute fin du livre nous laisse sur une grande incertitude puisqu’on a l’impression que finalement rien n’est terminé. Ce point-là m’a déçue parce que je n’aime pas les « fins ouvertes » dans les romans mais c’est juste affaire de goût !
De jolies figures de style ponctuent l’ensemble de ce roman que j’ai trouvé très agréable à lire. « Il la regarda partir elle aussi, coiffée du casque sans visière, trop rond, trop grand, qui la transformait en une sorte d’extra-terrestre juché sur un insecte bleu. » (p 113)
En conclusion, un bon moment de lecture pour moi.
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Personnage principal du roman de François Bugeon, Chevalier travaille à l’usine et s’est toujours contenté de peu. Il s’en satisfait pleinement, trouvant son bonheur essentiellement dans le fait que l’on ait besoin de lui et qu’on le lui fasse sentir. Un soir en rentrant chez lui à mobylette, il sauve presque par réflexe trois personnes en les extrayant d’une voiture accidentée. Il se blesse en dégageant la voiture, est conduit à l’hôpital, mais en repart aussitôt, c’est un taiseux sauvage et solitaire qui ne se sent bien que chez lui. Il aura juste le temps d’apprendre que les secours ont trouvé non pas trois, mais deux blessés. Or il en est certain, il a sauvé trois personnes. Puis les événements vont s’enchainer, disparition puis réapparition de sa mobylette, réapparition de la mystérieuse troisième personne, une jeune fille qui s’installe chez lui pour quelques jours. Dans sa vie, il y a également Ségur son ami réputé volage ; les voisins, lui, taciturne et peu causant, elle, qui l’épie de sa fenêtre ; Sidonie, la patronne du bistrot, lieu de rendez-vous du village ; et Claudie, l’amie d’enfance dont il aurait certainement été amoureux si seulement…
Description de vie banale, mais pages qui tournent seules car le lecteur est intrigué par cet homme si ordinaire et ce « monde entier » tout autour de lui, ce Chevalier capable de se blesser par altruisme, de tout quitter par amitié, et qui pourtant semble parfois ne vivre qu’à moitié. Il y a une grande justesse de sentiments, de situations, de vie, dans les lignes attachantes et poétiques de François Bugeon.
Livre étonnant que je n’aurais jamais ouvert s’il n’avait pas été sélectionné par les 68 ! Je n’aimais pas du tout cette couverture austère et triste qui me laissait présager un récit conforme à cette image. Il est d’ailleurs resté bien longtemps sur ma table de chevet. S’il ne nous emporte pas dans un univers insolite et irréel, mais au contraire nous ancre dans un quotidien et une réalité palpables, d’une grande banalité finalement, il est également d‘une grande poésie et tout en finesse. En particulier dans la description des sentiments, de la vie, des habitudes, des solitudes, des amitiés, non-dits, beuveries, causeries de villages, dans une réalité du quotidien que l’on occulte souvent, mais qui est pourtant bien réelle pour la plupart d’entre nous.
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