Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Après la catastrophe de Tchernobyl, un couple, Léonie et Galia, revient s'installer dans sa ferme. Ne se préoccupant pas de la mort invisible que sont les radiations, ils cultivent leurs terres. Mais la femme décline tout doucement, une jument met au monde un petit qui semble horrifier l'homme, et qu'on découvrira un peu plus tard.
Puis c'est un retour en arrière, avec un autre couple, Vladimir et Anna, le gendre et la fille des précédents, à Pripiat. Ils sont jeunes, attendent un deuxième enfant, ont la vie devant eux. Ça se passe quelque temps avant l'inauguration du parc d'attraction, peu de temps avant l'explosion.
Ensuite, focus sur Youri et Tatiana, les enfants de ce jeune couple, qui reviennent comme en pèlerinage à Pripiat pour découvrir l'annihilation de ce qui fut la vie de leurs parents et les débuts de la leur.
Cette BD au graphisme sobre qui m'a beaucoup plu n'est pas bavarde. Il y a très peu de texte et ce n'est pas pour me déplaire. Les images se suffisent à elles-mêmes, bien souvent, mais pas toujours. On comprend car on connaît l'histoire, mais qu'en serait-il si on ne savait rien ? Néanmoins on voit ces pauvres gens obligés de partir de chez eux. Ils ont subi l'indicible mais au fil des villages qu'ils traversaient, personne ne les voulaient. Ils étaient les pestiférés de l'atome.
À la fin, Youri nous raconte en quelques pages comment ça s'est passé et le sentiment d'abandon que les habitants ont ressenti. J'ai trouvé cette partie là totalement oppressante et glaçante. le peu d'intérêt que L'URSS témoignait à la vie humaine est terrifiant. Tant de monde à été sacrifié. Mais pourquoi ?
L'épilogue m'a fait très mal, pourtant comme tout le monde je connais l'histoire. Zone d'exclusion, ce terme épouvantable qui nous dit que des hommes, quelque part sur Terre, ont rendu un site immense impropre à la vie pour des milliers d'années. Un désert mortifère où des gens se rendent malgré tout, pour fleurir des tombes, ou pour y vivre, car, où aller ? Là-bas, c'est chez eux.
Ce roman graphique a été réalisé en 2011, soit vingt-cinq ans après la catastrophe. Nous sommes maintenant trente-huit ans après ce drame. Il me semble cependant que l'émotion de cette tragédie ne s'éteindra jamais, du moins pas tant que des contemporains seront vivants.
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