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Simones à bâbord !
Pour son deuxième roman, Fabienne Burtin nous emmène à Belle-Île, au large de Quiberon, aux côtés de personnages touchants, qu’il est difficile de quitter.
C’est le cas de Laura/Mathilde, une jeune femme qui, un matin, au lieu de prendre le chemin de son bureau, continue sa route jusqu’à l’océan où elle embarque pour Belle-Ile. Elle est perdue, elle tente de reprendre le contrôle de sa vie : peut-être là, presqu’au bout du monde, le visage fouetté par les vents marins… Mais elle fait une mauvaise chute et est recueillie par Yvon, un vieux loup de mer, un peu bourru. Yvon lui propose de s’installer dans le gîte attenant à sa maison, en échange, elle devra préparer les repas… Une certaine routine s’installe entre ces deux êtres malmenés par la vie jusqu’à l’arrivée de Soizic, la sœur d’Yvon, et sa troupe de chanteuses Les Simones à bâbord, débarquent, telle une tornade !
J’ai beaucoup aimé ce roman qui fait la part belle aux femmes (mais pas que), qui permet d’en apprendre un peu sur l’histoire de l'île (le bagne d’enfants et la grève des sardinières en 1923) et qui délivre un subtil message d’espoir.
L’écriture de Fabienne Burtin sensible est au service d’une histoire bien construite.
J’ai particulièrement apprécié le fait que le parcours de vie de Mathilde nous soit dévoilé peu à peu, et j’ai été très touchée par le thème grave qui sous-tend le roman.
Loin d’être triste, c’est un roman joyeux où on se surprend à fredonner avec les Simones, et qui donne envie de visiter Belle-Ile en Mer.
Je remercie Mathieu des éditions Librinova qui m’a donné l’opportunité de cette lecture.
Les maîtresses d’école
Dans ce premier roman Fabienne Burtin nous propose de rencontrer deux femmes, Jeanne et Mélanie, toutes deux institutrices dans la petite école de Dampierre en Yvelines, l’une au début du vingtième siècle, et l’autre de nos jours.
Avant d’être maitresse d’école, Jeanne tenait la petite épicerie-café du village, comme sa grand-mère et sa mère l’avaient fait. Un lieu de rencontres, où les femmes faisaient quelques courses et où les carriers venaient boire un coup après leur dure journée passée à extraire le grès dont on faisait les pavés des rues parisiennes. Aujourd’hui, c’est un restaurant, tenu par David, dont Jeanne était une arrière arrière parente.
Dans la famille de Mélanie, la bretonne, on est instit de mère en fille, le choix de s’orienter vers ce métier est tout naturel en somme… Et c’est pour être avec son amoureux Baptiste, charpentier qui travaille sur le chantier de restauration du château, qu’elle postule au poste d’institutrice dans la petite école de Dampierre. Après sept ans dans un établissement classé en zone d’éducation prioritaire, c’est un tout autre défi qui l’attend, une classe de triple niveau. Dans le cadre d’un projet pédagogique, Mélanie découvre l’histoire des carriers de Dampierre, et dans le même temps, celle de Jeanne, dans le journal intime qu’elle a écrit, entre 1899 et 1936. Comment et pourquoi Jeanne est-elle devenue institutrice en 1913 ? Comment a-t-elle traversé presque la moitié du vingtième siècle où tant de changements ont eu lieu dans la société ?
Je me suis vite laissée prendre par ce roman très bien écrit. La construction est habile : en racontant l’histoire de Jeanne par l’intermédiaire de son journal, l’auteure gomme la distance qui nous sépare du personnage. Par son journal on pénètre dans son intimité, on connait ses pensées, on vit avec elle les moments importants de sa vie, on suit son combat pour le droit des femmes (ce qui nous permet de nous rendre compte que si des progrès ont été fait depuis les années 1910-1920, rien n’est acquis).
Ce sont deux portraits de femmes très réussis : si c’est le personnage de Jeanne qui m’a le plus intéressée, Mélanie une jeune femme bien dans son époque, engagée, est également attachante. D’ailleurs je souhaiterais que tous les enfants aient la chance d’avoir une institutrice aussi investie et inspirante !
Une petite remarque concernant la couverture : pourquoi avoir choisi cette illustration qui ne reflète absolument pas la teneur du roman… et du coup, peut ne pas donner envie d’ouvrir le livre… Ce qui serait fort dommage.
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