"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un éditeur reçoit le début d'un manuscrit qui le laisse sur sa faim. le narrateur y évoque le meurtre de Wieder, un psychiatre célèbre, assassiné en 1983. Serait-il possible que le narrateur connaisse réellement le meurtrier ? le crime est resté en effet impuni.
L'enquête commence alors pour l'un de ses amis journaliste qui n'hésite pas à mettre sur les roues un ancien policier à la retraite et qui avait lui-même enquêté sur l'affaire à l'époque.
De découverte en découverte, on finit par découvrir la vérité, les mensonges mais aussi les erreurs d'interprétation commises à l'époque, chacun se reflétant dans son propre miroir.
Un roman passionnant mais certainement pas un chef d'oeuvre de la littérature. Merci quand même aux éditions les Escales grâce auxquelles j'ai gagné le livre et ai pu passer un agréable moment.
Ce roman nous raconte une enquête revenue dans l’actualité suite à un projet de livre dont on ne connaît que le début. On commence donc par la version de l’auteur de ce manuscrit inachevé. Puis on enchaîne sur celle d’un journaliste chargé de retrouver le reste du manuscrit ainsi que les protagonistes de l’histoire. Puis arrive l’enquête menée par un ancien policier, aujourd’hui à la retraite, qui, après sa rencontre avec le journaliste, décide de tout reprendre à zéro dans cette histoire qu’il estime avoir bâclée 20 ans plus tôt…
Un roman en trois parties donc, où les suppositions se succèdent, les contradictions se multiplient, et on arrive presque à la fin du livre en se demandant quel scénario est le vrai.
Un roman assez bavard car fouillé dans les explications successives mais on se laisse prendre au procédé narratif à multiples versions.
Il ne faut pas s’attendre à un livre novateur car dans la forme il est d’une facture très classique.
Toutefois l’écriture est fluide et les divers scénarios sont intéressants, ainsi que le décryptage des mécanismes de la mémoire.
A découvrir donc, mais sans s’attendre à de l’inédit.
Lors de sa sortie, le livre « Mémoire brisée » avait été assez bien sous les feux des projecteurs, tout comme le premier de l’auteur E.O. Chirovici, « Jeux de miroirs ». Pour moi, c’était une plongée totale dans l’inconnu car même si ces deux livres m’avaient bien tentée par leur quatrième de couverture, j’avais été assez frileuse de me perdre dans un esprit aussi tortueux.
Étant membre du jury du Grand Prix des Lecteurs de l’Actu Littéraire, j’en ai eu enfin l’occasion. J’étais assez contente qu’il soit retenu dans la sélection car, à côté des romans de littérature générale, « Mémoire brisée » semblait plus appartenir à mon genre de prédilection, c’est-à-dire les thrillers, polars et romans noirs.
On y suit le quotidien de James Cobb dont la réputation dans le milieu n’est plus à faire et qui s’est spécialisé dans l’hypnose et les souvenirs enfouis. Un jour, à la sortie d’une de ses conférences, il est apostrophé par un richissime homme d’affaires, Joshua Fleisher, en phase terminale. Ce dernier souhaiterait se souvenir d’une nuit lors de laquelle il s’est réveillé près du corps d’une jeune femme, sans pouvoir se rappeler ce qui a bien pu se passer. Pour James, commence alors un retour en arrière de quarante ans, parmi des bribes de souvenirs où les interprétations de chacun sont différentes. Comment démêler le vrai du faux? Qui ment? Qui dit la vérité? Cette quête prendra alors une importance sans commune mesure pour ce psychologue qui compte bien faire la lumière sur ce funeste événement.
Manipulations, faux-semblants, apparences trompeuses sont les maîtres-mots de ce thriller psychologique, finement travaillé. L’auteur joue avec ses lecteurs et les emmène devant mille et une fausses pistes, accompagnées de petits rebondissements où il faut. J’ai trouvé ce roman à suspens très attrayant dans sa façon de revenir sur cette nuit qui a modifié beaucoup de choses entre Joshua, Abe et Simone. En parallèle à cette quête de la vérité, le héros principal, James Cobb, se retrouve confronté à ses propres démons, à la suite de la mort d’une de ses patientes.
J’ai aimé l’idée d’avoir choisi un psychologue comme protagoniste principal afin d’enquêter sur le passé de Joshua Fleisher et de ses amis, lors de cette nuit à Paris. Les deux « enquêtes » en parallèle tiennent le lecteur en alerte. Peut-être qu’au niveau déontologique, cela pourrait poser problème dans la vraie vie, mais cela ne m’a pas dérangé.
La plume d’E.O. Chirovici est assez particulière mais elle m’a beaucoup plu tant elle est fluide et les phrases ne sont pas alambiquées. Même si « jouer » avec les souvenirs des personnages est un jeu qui peut être dangereux pour un auteur, j’ai trouvé l’ensemble cohérent.
Joshua Fleischer assiste à une conférence donnée par le docteur James Cobb sur la mémoire, les souvenirs refoulés qui peuvent remonter au cours d’une séance d’hypnose. Agé de soixante-quatre ans, attient d’une leucémie, il est hanté par une nuit passé à Paris, où il s’est retrouvé en présence d’une jeune femme morte. L’a-t-il tuée ? Il n’a aucun souvenir de cette fameuse nuit, mais traîne depuis une immense culpabilité.
Au seuil de la mort, il veut comprendre et demande à James Cobb de venir chez lui et tenter de faire comprendre ce qui a pu se passer durant cette fameuse nuit. Les deux séances l’épuisent et il n’y a rien à en tirer, cependant il raconte au psy ses souvenirs de l’époque, et comment lui et son copain Abe se sont retrouvés à Paris, et comment s’est terminée cette amitié….
Lorsque Josh meurt, le docteur Cobb veut avoir et se lance sur la trace de tous ceux qui ont pu croiser ces jeunes gens à l’époque et résoudre l’énigme. Voilà pour le pitch qui est tentant et laisse présager une enquête intéressante.
Une enquête menée par un psychiatre pourquoi pas ? Sur le plan déontologique, c’est quand même curieux, après tout le patient ne lui a pas demandé d’enquêter, d’autant plus que notre psy n’est pas tout à fait au-dessus de tout soupçon : une de ses patientes, devenue sa maîtresse tout en restant sa patiente s’est suicidée…
L’histoire est un peu capillotractée, avec moults rebondissements, des réflexions intéressantes sur l’hypnose, les souvenirs, vrais ou faux, la mémoire etc. Seulement, il y a trop d’invraisemblances, dans le but probable d’entretenir le suspense, ce qui n’a pas véritablement fonctionné : je me suis même endormie sur ma liseuse…
L’écriture de E.O. Chirovici est sympathique mais il y a une tendance certaine au ronronnement. Le Daily Telegraph promettait un roman « terriblement efficace », mais je suis passée complètement à côté de ce « thriller psychologique » …
Je remercie NetGalley et les éditions Les Escales qui m’ont permis de découvrir ce roman et cet auteur dont le premier roman « jeux de miroirs » semblent avoir eu du succès.
#MémoireBrisée #NetGalleyFrance
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