Né à Vienne en 1925, Ernst Jandl est appelé à 18 ans sur le front, d'où il s'enfuit, se constituant prisonnier des troupes américaines. Après la guerre, il étudie l'allemand et l'anglais qu'il enseignera par la suite. Il commence à publier ses premiers recueils de poésie, il écrit des pièces radi...
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Né à Vienne en 1925, Ernst Jandl est appelé à 18 ans sur le front, d'où il s'enfuit, se constituant prisonnier des troupes américaines. Après la guerre, il étudie l'allemand et l'anglais qu'il enseignera par la suite. Il commence à publier ses premiers recueils de poésie, il écrit des pièces radiophoniques et donne des représentations publiques, notamment avec des musiciens de jazz. Il sera accompagné dans sa vie durant dans sa démarche de création, d'abord par ses parents (sa mère Luise écrivait de la poésie et son père « favorisait l'art ») puis par sa compagne et complice en poésie Friedrericke Mayröcker, elle-même poète renommée.
À partir de 1956, il abandonne les poèmes « réalistes » pour « avancer en terrain non balisé ». Il marche sans discontinuer sur le chemin expérimental, ce qui veut dire que toutes les méthodes pour construire, à partir de la langue, une uvre d'art, sont essayées, abandonnées puis essayées de nouveau. Délaissant à certains moments les règles de la grammaire et de l'orthographe, il produit des fragments visuels ou sonores dont la poésie ressort non pas amputée ou insensée, mais renforcée (à la manière des peintres de l'ancienne Chine recherchant l'« unique trait de pinceau »).