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Une exploration horrifique et fantastique du deuil
Une forêt, une maison isolée, un vieux cahier retrouvé dans le grenier, un deuil impossible à faire et une mystérieuse mare... Voilà les ingrédients retenus par Erik Kriek pour cette bd. En découle un scénario sans grande originalité... y compris au niveau des dialogues.
Le thème central de l'ouvrage est celui du deuil de l'enfant. Avec cette question : pour une mère, est-il possible de laisser reposer les morts ? La folie prend place, à moins que ce soit le lieu qui ne soit maudit.
Dès les premières planches, l'ambiance est lugubre, inquiétante. La colorisation en aplat s'étale sur plusieurs teintes et varie en fonction de la trame narrative et de ses enjeux. Elle apporte une véritable atmosphère en lien avec l'histoire qu'elle enveloppe.
De leur côté, les décors sont très bien travaillés. Il s'agit d'ailleurs d'un des atouts de l'album. Certaines "faiblesses" graphiques sont néanmoins présentes par rapport aux personnages, tant dans leurs mouvements que dans les expressions du visage.
Il en reste un album qui reprend les codes classiques du genre sans apporter de grand renouvellement.
Sara et Huub Kuylder viennent de quitter Amsterdam pour emménager dans une vieille maison à la campagne. Celle-ci appartenait au grand-oncle de Huub et se trouve entourée par une forêt. Ce changement de vie devrait faire du bien à ce couple dévasté par la perte de son enfant, six ans auparavant. Ruben a été fauché par une voiture devant la galerie où se déroulait le vernissage de l’exposition de peintures de sa mère.
Depuis cet horrible accident, Sara a sombré dans une terrible dépression et n’arrive plus à peindre. Huub s’est quant à lui plongé dans son travail d’architecte. Les relations dans le couple sont à présent distendues. Mais ce changement de vie, voulu par chacun d’eux, devrait permettre à Sara de se remettre à peindre puisqu’elle a prévu de transformer la remise de la maison en atelier.
D’ailleurs sentant qu’elle va mieux depuis l’emménagement, Sara décide d’arrêter ses séances chez sa psychologue et ses médicaments. Mais ses nouveaux rêves l’entraînent vers la mare qui se trouve dans la forêt, sans qu’elle sache pourquoi. La découverte de symboles nordiques inscrits sur plusieurs arbres, ainsi que sur des carnets trouvés dans le grenier, vont l’amener à s’interroger sur leur signification.
Mais quel étonnant album que La mare ! Comment ne pas être surpris par les dessins d’Erik Kriek et leur colorisation en vert et rose saumon. Les planches sont vraiment très marquées par le noir omniprésent comme pour accentuer une certaine tension. À moins que ce ne soit une tension certaine, qui va aller crescendo en avançant dans le récit et dans les bois.
Le comportement de Sara va rapidement poser question et surtout nous interroger sur ses faits et gestes qu’on ne comprend pas. Ou plutôt qu’on espère ne pas être ceux qu'on n'ose imaginer.
La mare est un album qu’on a du mal à catégoriser tellement il est difficile à identifier. Un beau récit d’horreur, voilà quelle pourrait être la bonne définition. Avec à la clé, l’immense plaisir de découvrir l’incroyable travail et surtout le talent d’Erik Kriek.
Huub et Sara déménagent. Ils s'installent à la campagne, dans une maison au milieu d'une forêt, avec l'espoir de repartir de l'avant après le décès de leur fils Ruben. Mais les lieux semblent chargés de souvenirs et de légendes. D'étranges dessins sont gravés sur les arbres au bord d'une mare...
Après "L'exilé", un récit de vengeance viking, Erik Kriek sème le trouble avec ce drame aux frontières du réel. Deuil, résilience, couple, psychose, l'histoire de Huub et Sara abordent différents sujets au travers de situations dans lesquelles le fantastique côtoie l'épouvante. Sara sombre peu à peu dans un monde parallèle, attirée par cette mare à l'eau noire...
Erik Kriek propose un environnement graphique très réussi, sombre et oppressant avec un spectre de couleurs restreint. La belle couverture, qui fait penser à celles de Charles Burns, plante le décor: une forêt épaisse et pesante et une femme au bord du précipice.
"La mare" est une excellente lecture pour ceux qui aiment les récits où oscillent les frontières avec le réel. Une narration maîtrisée, un univers graphique impressionnant et un très beau livre, dos toilé !
Après le très réussi "l'exilé", déjà chez Anspach, Erik Kriek revient avec son second roman graphique.
Cette fois ci, nous voilà avec un album d'un tout autre genre. En effet, à travers ces pages, il va être question de deuil, de maladie mentale, d'un soupçon d'ésotérisme et d'un poil d'horreur. Ce savant mélange échafaudé par l'auteur hollandais se révèle être une fois encore une séduisante et agréable lecture.
Graphiquement, son séduisant trait se marie une fois encore à merveille avec son usage de la bichromie. De ce sublime travail graphique se détache une atmosphère sombre et austère en parfaite harmonie avec ce glacial récit.
En bref, même dans un autre style Erik Kriek poursuit son sans faute chez les éditions Anspach !
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