"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman tiré de faits réels, dans un contexte décrit par un auteur qui le connaît bien.
Le roman se passe entre Paris et la Bosnie-Herzégovine principalement, sur une période allant des années 1990 aux années 2020.
L'histoire est intéressante, dommage que l'écriture ne soit pas au top.
Davantage qu’une enquête, l’auteur nous propose de suivre cette traque. Alors que les chapitres suivent différents personnages et alternent passé et présent, dans un récit complexe au cœur d’un phénomène tristement d’actualité. La plume très fluide de l’auteur, la construction bien ficelée du récit, les rebondissements, la découverte des ramifications complexes qui se cachent derrière le braquage de départ, la mise en avant d’un héros torturé, coincé dans l’étroitesse des procédures et ordres à suivre, rendent ce roman vraiment intéressant. Si l’intrigue met un peu de temps à se mettre en place, le rythme est rapide et le récit est empli d’action, jusqu’à un final qui ne laissera personne indifférent. Les personnages de Rhino, David et Julie sont attachants, alors que d’autres, comme Dragan, ne peuvent laisser indemnes. Leur psychologie est bien travaillée avec une double temporalité efficace qui permet de découvrir les souvenirs de Rhino et de maintenir le suspense tout au long de sa traque.
Néanmoins, je ressors un peu mitigée de ma lecture. Même si j’ai apprécié ce témoignage de la bravoure des hommes qui luttent contre les crimes de guerre et la plume de l’auteur, j’ai trouvé la lecture très éprouvante avec les descriptions très détaillées des exactions commises pendant les conflits et leur violence inimaginable. La multitude de personnages, l’accumulation de faits et de détails, les sigles et abréviations expliqués en bas de page ont rendu ma lecture un peu laborieuse.
Au-delà d’une très bonne mais très (trop ?) complexe histoire, l’auteur nous propose une réflexion sur l’actualité, sur la nature humaine et sur ce qu’elle a de plus noir. Malgré tout, « quand l'abîme te regarde, alors tourne-toi vers la lumière », nous susurre tout au long des quelques 600 pages du roman Rhino. Face à l’inhumanité, peut-être que garder la foi en l’Homme et en sa capacité à faire le Bien est-elle le meilleur moyen de survivre.
Pour conclure, même si ce roman est trop complexe et compact à mon goût, il reste agréable à lire et prenant. Je ne peux que saluer le travail documentaire d’Eric Emeraux qui, mêlé à son expérience en tant qu’ancien chef de l’OCLCH, nous offre une course-poursuite effrénée qui nous plonge dans le quotidien de ces unités spéciales méconnues et nous éclaire sur le contexte géopolitique actuel.
Merci aux éditions Récamier Noir et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
Après avoir été en mission en Bosnie-Herzégovine en 1994, pendant la guerre, le colonel Michel Rinocci, surnommé Rhino, est devenu chef de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH). Un mystérieux cambriolage à Paris le remet sur les traces de Vuk, chef de guerre, trafiquant d'armes, auteur d'atrocités lors de la guerre en ex-Yougoslavie, que tout le monde pensait mort.
La traque qui s'ensuit fait remonter le souvenir des horreurs vécues en 1994, dont le récit éclaire les situations de 2021. Cette alternance de temporalités met en scène de très nombreux personnages, gravitant dans les sphères officielles, militaires, privées, mafieuses, familiales, françaises et étrangères et dans des intrigues qui se ramifient en un enchevêtrement sur les deux époques, et sur plusieurs pays.
Vous l'aurez compris il m'est difficile, voire impossible, de résumer ce gros roman qui décortique de façon très détaillée des organisations, officielles ou non, dont les rouages, rôles et rivalités restent hermétiques aux non-initiés.
Hélas ! Mon intérêt s'est rapidement effiloché face à la complexité des intrigues et à la multiplication pléthorique des personnages et de leurs interactions. Cependant je crois que c'est surtout l'écriture qui m'a agacée. Appliquée, sage, d'un académisme sans surprise, elle ne laisse aucune place à l'implicite. Ce souci, louable en soi, d'expliquer précisément les forces et enjeux en présence est énoncé d'une manière didactique qui a généré chez moi un profond ennui. J'ai grande honte à l'avouer mais j'ai lu en diagonale certains passages par trop stériles, à mon sens. Je regrette que tout l'appareil informatif ne soit pas quelque peu écrémé et surtout qu'il ne s'intègre pas de manière plus fluide à la narration. Tout se passe comme si l'auteur, en voulant partager sa réelle expérience du terrain et sa fine connaissance des enjeux géopolitiques, avait choisi de TOUT dire et expliquer en un seul roman, si bien que cela me laisse l'impression d'un ouvrage touffu mais sans aspérités, compliqué mais sans ambivalences.
J'en suis désolée mais "Quand l'abîme te regarde" n'est décidément pas un roman pour moi car les choix narratifs qui le construisent ne correspondent pas à ce que j'attends d'une lecture.
Je ne doute pas, cependant, qu'il trouvera son public et que d'autres lecteurs y trouveront ce que j'ai été incapable de découvrir.
Alors je peux résumer ce livre en un et seul mot : waouh ! Il m’a fallu près d’une semaine pour m’en remettre et pouvoir écrire cette chronique. J’ai, littéralement, tout adoré dans ce thriller : le rythme soutenu, l’histoire, les personnages, la plume. Bref, un vrai coup de cœur !
Éric Emeraux s’était déjà essayé à l’écriture, en 2020, avec une autobiographie consacrée à son métier « La traque est mon métier ». Cette fois-ci, il a choisi la fiction et il a véritablement bien fait.
S’inspirant de sa carrière professionnelle, Éric Emeraux met son expérience en tant qu’ancien chef de l’OCLCH (Office Central de Lutte contre les Crimes contre l’Humanité et les Crimes de Haine) dans un bouquin qui se vit à 100 à l’heure. Son personnage principal, Michel Rinocci alias Rhino, est d’ailleurs le chef de cet office. Émaillé par des cicatrices du passé, ce personnage est attachant par ses failles.
Ayant étudié le droit et m’étant spécialisée dans le droit pénal international notamment, j’avais d’ailleurs consacré mon mémoire de fin d’études aux crimes internationaux que constituent les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre, les génocides et les crimes d’agression. C’est donc un sujet qui me parle énormément. Mais je ne pense pas que c’est la seule raison qui ait fait que j’ai dévoré ce livre.
L’écriture est soignée et précise. Les chapitres défilent et le lecteur est littéralement pris entre les griffes de l’auteur. Maniant les codes du thriller avec brio, Éric Emeraux propose une histoire bien huilée où l’on tremble avec des personnages charismatiques. Page-turner comme j’apprécie tant, l’action et le suspens sont bel et bien au rendez-vous.
Je vous invite à aller écouter le podcast, auquel je participe, du Club Sang de Bepolar de ce mois de juin car l’ami Jean-Michel de la page Facebook « Romans noirs et plus si affinités » vous en parle de manière passionnante.
A l’aube de cet été, si vous vous demandez ce que vous pourrez bien lire, que ce soit en vacances ou pas, je n’ai qu’à vous conseiller très vivement de vous procurer ce livre car vous n’en serez pas déçu !
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