"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'aime l'univers d'Emily St John Mandel.
Une nouvelle fois, j'ai aimé cette lecture pas tant pour l'histoire (4 époques, la terre, les colonies lunaires, les aéronefs, les dômes...) que pour les personnages toujours aussi singuliers, l'ambiance feutrée et le style de la romancière.
L'écriture est mélancolique, un peu hypnotique.
Un roman sensible, touchant et agréable.
L'autrice de "Station Eleven" dresse un roman teinté de fantastique sous forme de puzzle inspiré de l'affaire Madoff. Avec une logique implacable elle tisse une mosaïque poétique et riche d'âmes errantes. Un éblouissant enchevêtrement narratifs. Le récit débute par un immense compte à rebours débutant par sa fin avec une chute connu d'avance comme certains événements annoncés. Une lecture dans un décors glacial canadien qui nous emporte, les pages défilent rapidement. Un livre non linéaire à tiroir par les points de vues, les perspectives, les décors.
"Vous savez ce que j'ai appris au sujet de l'argent ? Quand j'ai essayé de comprendre pourquoi ma vie à Singapour me semblait plus ou moins identique à celle que j'avais à Londres, c'est là que j'ai réalisé que l'argent est un pays en soi."
"Le plus frappant, dans la cour, s'est son incurable fadeur : herbe verte quadrillée d'allées en ciment conçues de telles sortes que les détenus puissent marcher le plus efficacement possible entre les bâtiments durant les promenades."
La canadienne Emily St. John Mandel avait déjà frappé très fort avec son chef d’oeuvre apocalyptique « Station Eleven », traduit en une trentaine de langues. Elle se réinvente dans « L’Hôtel de verre », un roman façon puzzle qui s’inspire de la fameuse affaire Madoff, le scandale financier qui avait défrayé la chronique - et les marchés - en 2008.
Une femme, Vincent, tombe de nuit d’un porte-conteneurs malmené par la tempête. Treize ans plus tôt, elle travaillait avec son frère Paul à l’hôtel Caiette, un luxueux établissement isolé sur l’île de Vancouver.
Son destin basculait le soir où, juste quand le milliardaire new yorkais Jonathan Alkaitis pénétrait dans l’hôtel, un mystérieux et inquiétant tag apparaissait sur la façade vitrée : « Et si vous avaliez du verre brisé ». Des événements qui n’ont - en apparence - aucun lien, et pourtant…
Tel un château de cartes patiemment échafaudé qu’une petite pichenette vient détruire, ce roman raconte le destin bouleversé de plus d’une trentaine de personnes reliées entre elles par l’audace crapuleuse d’un seul et même homme, Jonathan Alkaitis.
Assemblée avec la précision d’une montre suisse, cette intrigue promène son lecteur durant 35 ans (1994-2029) sur les océans du globe et les ruisseaux financiers en compagnie de pas de moins de 35 personnages qui découvrent que les rendements financiers extraordinairement réguliers et profitables sur lesquels toute leur vie repose ne sont finalement que du vent et qu’un destin peut, à tout instant, être brisé.
Ce récit inspiré par l’escroquerie de Bernard Madoff et le principe de la pyramide de Ponzi est avant tout une chronique de notre époque entrelaçant de manière fragmentée et acérée, les excès scandaleux de la finance aux questionnements sur nos choix de vie : ceux que nous aurions pu faire lorsqu’il était encore temps, questionnements particulièrement douloureux, les vies parallèles possibles qui s’en suivent, ainsi que tous les fantômes qui nous habitent du fait de nos choix.
« L'hôtel de verre » est donc un édifice qui, lorsque nous le regardons bien, réserve plein de lectures possibles, plein de pièces cachées. Un casse-tête, un puzzle en trois dimensions inséré dans un récit non linéaire, dans lequel l'auteure saute d'une époque, d'un personnage, d'un continent à l'autre, d'un point de vue à l'autre, sans effort, avec une étonnante souplesse, permettant à la forme d'épouser le fond.
Ce roman est un puzzle vertigineux, magnifiquement composé. Enchevêtrements narratifs, multiplication des points de vue, ellipses, il emporte le lecteur par sa virtuosité et l’envoûtement de sa langue. Et fascine par ce qu’il met en avant : l’extraordinaire fragilité de notre monde.
Une lecture agréable et surprenante, l'intrigue mêle SF, Paranormal, Historique et fantastique. On retrouve de la poésie et de la mélancolie. Un étrange phénomène qui semble se produire à diverses époques et toujours de la même façon ? Des potentielles OVNI, hallucination ? Un récit hypnotique, des pièces d'un puzzle qui s'imbrique, voyage dans le temps revisité d'une belle manière, percutant et enchanteur. Une chronique de notre monde, imagination ou réelle, de nombreux questionnement.
"Cela fait un choc de se réveiller dans un monde et de se retrouver dans un autre à la tombée de la nuit, mais en réalité la situation n'est pas tellement inhabituelle. Vous vous réveillez mariée, et votre conjoint meurt dans le courant de la journée, vous vous réveillez en temps de paix, et à midi votre pays est en guerre, vous vous réveillez dans l'ignorance et, le soir venu, il est clair qu'une pandémie est déjà là."
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !