"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je suis avec attention les parutions d’Elizabeth Day et je n’ai donc pas hésité une seule seconde à lire La pie voleuse. Nous rencontrons Marisa, une jeune femme à l’enfance malheureuse et aux rencontres amoureuses désastreuses. Un jour, elle fait la rencontre de Jake et la vie semble enfin lui sourire. Les amoureux emménagent et rêvent rapidement de fonder une famille. Mais voilà que les salaires du couple ne suffisent plus à rembourser le prêt de la maison et qu’ils décident d’en louer une partie. Leur locataire, Kate, semble parfaite pour vivre avec eux. Mais au fil des jours, tout se gâte… Vous l’aurez compris, La pie voleuse est un thriller domestique qui se déroule presque exclusivement en huis-clos, pour notre plus grand plaisir. Elizabeth Day joue avec les apparences et nous réserve de nombreux retournements de situations. C’est ce qui me plaît particulièrement avec ce genre de récit, on ne sait jamais comment cela va se terminer ! Outre le suspense très bien entretenu, j’ai aimé les thématiques du récit à savoir la notion de couple, le désir d’enfant ainsi que la Gestation Pour Autrui (GPA). Si vous aimez les thrillers psychologiques et domestiques, ce roman est fait pour vous !
Jake et Marisa ont tout pour être heureux. Ils filent le parfait amour, viennent de s’installer dans une belle maison et préparent l’arrivée de leur premier enfant. Mais un grain de sable vient bientôt enrayer la belle machinerie lorsqu’ils décident de prendre un locataire pour financer une partie de leur loyer. Car le locataire est en fait une locataire. Et l’intrusion de Kate dans la vue de Marisa et Jake va totalement perturber l’équilibre du jeune couple. Qui est réellement Kate ? Et Marisa ? Que fait Jake entre ces deux femmes ? Qui dit la vérité ?
A la lecture des premières pages, on se dit qu’on va lire une énième variation d’une intrigue du genre “La main sur le berceau”. Puis au fil des pages on s’aperçoit que la trame psychologique du sujet est totalement différente.
Difficile de parler de ce livre sans en dévoiler les principaux ressorts et déflorer l’intrigue. On dira donc simplement qu’il s’agit ici de savoir qui manipule qui, qui est réellement chacun des membres du trio et quels objectifs les animent.
C’est assez habilement mené et écrit dans une langue relativement dynamique et dépourvue d’artifices qui convient bien au mode thriller qu’a choisi l’auteure pour traiter de son sujet. Elle y aborde par ailleurs la thématique de la gestation pour autrui et toutes les difficultés qui peuvent y être associées, tant sociales que psychologiques, pour les deux parties.
On se laisse facilement embarquer par le suspens et par la tension du récit mais on est aussi bien obligé de noter quelques bémols à la lecture du roman. Tout d’abord, le revirement vient très (trop) tôt dans le récit ce qui le condamne immanquablement à tourner un peu en rond sur la seconde partie. Ensuite, et le premier bémol explique sans doute le second, le rôle de la belle-mère acariâtre et intrusive semble parfois superflu et n’avoir été créé que pour relancer de l’intérêt dans une intrigue qui s’essouffle. Et pour finir cette phrase improbable : « Pour l’occasion, elle avait mis une robe de satin bleu et des talons plus hauts que d’habitude ; après tout, c’était sa fête, elle avait le droit de s’habiller comme une salope si elle en avait envie ». Euh... Vraiment ? Mettre une robe et des talons vous fait passer direct dans le camp des “salopes” ? Ne pourrait-on pas revoir cette description et sa conclusion ?
Au final, un roman qui se lit rapidement avec quelques bonnes trouvailles mais des réserves qui ne le font pas passer du côté des bonnes lectures.
J'ai découvert cette auteure en 2018 avec ce qui était alors son dernier roman, "L'invitation"; j'avais aimé description d'une certaine société britannique, le suspense, les personnages particulièrement bien fouillés psychologiquement et les liens qui s'établissaient entre eux. J'ai donc voulu voir si cette appréciation serait la même avec un deuxième roman. Ce fut le cas.
Nous sommes à Londres, Marisa, 28 ans, illustre des livres pour enfants et cherche son prince charmant car elle veut fonder, de façon presque obsessionnelle, une famille et avoir des enfants pour combler le vide qu'a créé le départ de sa mère, avec sa petite sœur encore bébé, alors qu'elle n'avait que 7 ans. Ce sentiment d'abandon a été amplifié quand son père, perdu, l'a mise en pension. Elle a rencontré, quelques mois, auparavant, Jake, 39 ans, consultant à la City, qui semble cocher toutes les cases et dont elle est tombée éperdument amoureuse; ils se sont très vite installés ensemble et essayent d'avoir un bébé. Le couple, ayant des difficultés financières, décide de prendre une colocataire. Ce sera Kate, qui travaille dans la publicité. A partir de là, tout déraille, amplifié par l'hostilité d'Annabelle, la mère de Jake.
Ce roman pose la question "que signifie être mère". Chacun des 3 personnages féminins incarne une réponse. Je ne sais pas si Elizabeth Day avait un compte à régler avec une belle-mère mais le personnage d'Annabelle est particulièrement gratiné. Elle est odieuse, manipulatrice et ne peut accepter de voir son fils chéri lui être enlevé par une autre femme. Elle mène une guerre des nerfs à sa belle-fille, fait comme si elle n'existait pas, la rabaisse. Kate et Marisa symbolisent deux autres façons d'être mère, que je ne peux pas expliciter plus avant, au risque de divulgâcher. Les 3 personnages sont très fouillées psychologiquement, dans leurs excès mais aussi dans leurs peurs, leurs faiblesses.
Ce roman aborde, par ailleurs, un sujet peu traité en littérature, du moins pour ce que j'en sais : la GPA (gestation pour autrui); il est traité du point de vue de tous les protagonistes : la mère porteuse, les futurs parents, les grands-parents, l'entourage professionnel et amical. La GPA n'est présentée ni d'un point de vue technique, ni d'un point de vue juridique mais à travers le prisme des obsessions, des espoirs, des peurs, de l'attente, des questions des acteurs de cette relation intime à 3.
On retrouve également dans ce roman, un élément qui était central dans "L'invitation", la différence de classe qui s'immisce de façon insidieuse entre les personnages et qui peut pervertir les relations humaines, qu'elles soient entre amis ou au sein d'un couple.
L'auteure installe habilement une tension palpable dès le début du roman, qui culmine dans un incroyable retournement de situation au milieu de roman; la tension continue à croître autour du combat que se livrent, à fleurets mouchetés, les 3 personnages féminins principaux.
Un thriller domestique, domicilié à Londres et riche en surprises !
Marisa est ravie du tour que prend sa vie, jusqu’alors plus sous le signe de la malchance que de la réussite. Mais les rencontres sur Internet ne sot pas toujours vouées à l’échec, et elle semble avoir trouvé le compagnon idéal en la personne de Jake, délicat, attentionné, séduisant, riche et partageant les mêmes attentes sur la question des enfants. Certes la belle-mère est un peu revêche mais on fait avec.
Les espoirs de Marisa sont rapidement exaucés, elle attend un enfant. Avec cette nouvelle qui devrait la combler, apparaissent une série de doutes, qui, mêlés aux bouleversements hormonaux de la grossesse, perturbent la sérénité de la jeune femme, en particulier au sujet des liens de son compagnon avec leur colocataire, Kate, un peu envahissante à son goût.
Un total retournement de situation viendra faire exploser les certitudes acquises….
Outre l‘interêt d’une histoire à rebondissements qui maintient le lecteur dans une situation de questionnement permanent, et ce jusqu’à la fin, ce roman a aussi le mérite d’aborder un thème de société très actuel, la gestation pour autrui. Légale en Angleterre , elle n’est cependant pas simple à mettre en oeuvre, d’autant que la mère porteuse reste la mère légale jusqu’à ce que les parents d’intention aient obtenu une ordonnance parentale.
L’aspect abordé dans le roman tourne plus autour des risques encourus lors du choix de la mère porteuse, risques majorés par le dispositif légal sous-tendu.
Il n’en reste pas moins que le roman est prenant, angoissant à souhait et tout à fait addictif.
Merci à Netgalley et aux éditions Belfond.
352 pages Belfond 7 avril 2022
#LaPievoleuse #NetGalleyFrance
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