"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Habituée à lire et à regarder des récits sur Shoah, j’avais jusqu’à présent été très marquée par le roman de Primo Levi Si c’est un homme, par la bande dessinée Maus d’Art Spiegelman, par le court-métrage Nuit et Brouillard d’Alain Resnais et enfin le documentaire Shoah de Claude Lanzmann.
Je vais donc pouvoir ajouter à ces références, Vivre et Mourir à Auschwitz de Dietmar Reinhard.
Précision chirurgicale, voici les deux mots qui me sont tout de suite venu à l’esprit après avoir terminé cette lecture assourdissante.
Ce récit ressemble à un document officiel, comme savait si bien les rédiger l’administration nazie. Mais l’auteur a illustré avec minutie toutes les informations qui nous sont exposées.
Et pour que cela soit encore plus glaçant, Dietmar Reinhard a choisi d’utiliser des couleurs froides, afin de nous faire encore mieux ressentir l'indicible que les déportés ont vécu à Auschwitz.
Le fil conducteur de cet album est un homme ! Enfin si on peut encore qualifier d’homme le tortionnaire que fut Rudolf Höss, le commandant de ce camp tristement célèbre.
Dès les premières pages, le ton est donné puisqu’on assiste à la pendaison du bourreau sur les lieux mêmes de sa participation au génocide juif de la Seconde Guerre mondiale.
Quelques jours avant sa mort, alors qu’il était emprisonné, le prisonnier couchait sur le papier les raisons de sa participation à la solution finale.
L’Obersturmbannführer se disait devoir être un exemple au yeux de ses hommes. C’est pour cela qu’il s’était lancé dans un “travail acharné et inlassable” “pour “obtenir la plus grande satisfaction de ses supérieurs”.
Il explique froidement comment il a créé, à partir d’une caserne désaffectée, le camp d’Auschwitz en 1940, puis celui de Birkenau, le deuxième camp de ce complexe concentrationnaire.
Plus d’un million de personnes y trouveront la mort avant que ce camp ne soit libéré par l’Armée rouge le 27 janvier 1945.
Le titre Vivre et mourir à Auschwitz résume parfaitement bien ce que fut le quotidien de toutes ces personnes passées par l’Enfer sur Terre. Avant que les rescapés de ce camp ne puissent survivre, parce que peut-on vivre à nouveau quand on a connu Auschwitz ?
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !