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Vivre et mourir à Auschwitz

Couverture du livre « Vivre et mourir à Auschwitz » de Dietmar Reinhard aux éditions Nouveau Monde
Résumé:

Non, tout n'a pas encore été dit, écrit, montré sur Auschwitz...
Dans Maus, Art Spiegelman avait mis en images des scènes de la vie quotidienne dans les camps, osant ainsi quelque chose de nouveau. C'est également ce qu'a réalisé Dietmar Reinhard : Mon objectif était le suivant : mon roman... Voir plus

Non, tout n'a pas encore été dit, écrit, montré sur Auschwitz...
Dans Maus, Art Spiegelman avait mis en images des scènes de la vie quotidienne dans les camps, osant ainsi quelque chose de nouveau. C'est également ce qu'a réalisé Dietmar Reinhard : Mon objectif était le suivant : mon roman graphique devait montrer ce qu'était Auschwitz, sous tous ses aspects.
En adéquation avec le vocabulaire froid de la bureaucratie nazie, Dietmar Reinhard dessine ses personnages de manière dépouillée, d'un trait fin et régulier. Chaque détail est très précis : les insignes à tête de mort sur les uniformes, les fissures dans les murs, les noeuds dans les barbelés. Sur les visages, chaque ride, même la plus subtile, est visible. Les couleurs pâles traduisent le monde glacial qu'était Auschwitz, même en été.
Le texte, à l'image du dessin, est ciselé, sobre... sans concession.L'auteur (dessinateur et scénariste) Premier roman graphique de Dietmar Reinhard, il réalise ici le scénario, le dessin et les couleurs. Il a d'abord travaillé aux Pays-Bas et en Allemagne pour des agences de publicité et en tant qu'illustrateur indépendant dans le domaine éditorial. Son travail se concentre sur l'illustration conceptuelle, le portrait et une certaine forme de caricature, notamment des grands dirigeants internationaux. Il a travaillé pour des publications telles que Stern, Zeit Magazin, Transatlantik, etc. Il vit aujourd'hui à Francfort.
Il a reçu plusieurs prix pour ses illustrations (New York, 2013, 2014 ; classé parmi les 100 meilleurs illustrateurs en 2012 et 2016, etc.).

Journaliste et biographe, Olivier Mannoni a dirigé la publication des oeuvres complètes de Günter Grass et de Manès Sperber. Avec plus de 250 ouvrages au compteur en 40 ans de parcours, il est à la fois un bourreau de travail, un passionné, et un des meilleurs traducteurs littéraires actuels. Tombé tout jeune amoureux de la langue allemande, il a été amené à travailler sur des textes hétéroclites, mais restera dans l'histoire pour avoir osé se confronter avec Mein Kampf. Il vient de sortir Traduire Hitler, un brillant essai publié aux éditions Héloïse d'Ormesson.

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Avis (1)

  • Habituée à lire et à regarder des récits sur Shoah, j’avais jusqu’à présent été très marquée par le roman de Primo Levi Si c’est un homme, par la bande dessinée Maus d’Art Spiegelman, par le court-métrage Nuit et Brouillard d’Alain Resnais et enfin le documentaire Shoah de Claude Lanzmann.
    Je...
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    Habituée à lire et à regarder des récits sur Shoah, j’avais jusqu’à présent été très marquée par le roman de Primo Levi Si c’est un homme, par la bande dessinée Maus d’Art Spiegelman, par le court-métrage Nuit et Brouillard d’Alain Resnais et enfin le documentaire Shoah de Claude Lanzmann.
    Je vais donc pouvoir ajouter à ces références, Vivre et Mourir à Auschwitz de Dietmar Reinhard.

    Précision chirurgicale, voici les deux mots qui me sont tout de suite venu à l’esprit après avoir terminé cette lecture assourdissante.
    Ce récit ressemble à un document officiel, comme savait si bien les rédiger l’administration nazie. Mais l’auteur a illustré avec minutie toutes les informations qui nous sont exposées.
    Et pour que cela soit encore plus glaçant, Dietmar Reinhard a choisi d’utiliser des couleurs froides, afin de nous faire encore mieux ressentir l'indicible que les déportés ont vécu à Auschwitz.

    Le fil conducteur de cet album est un homme ! Enfin si on peut encore qualifier d’homme le tortionnaire que fut Rudolf Höss, le commandant de ce camp tristement célèbre.
    Dès les premières pages, le ton est donné puisqu’on assiste à la pendaison du bourreau sur les lieux mêmes de sa participation au génocide juif de la Seconde Guerre mondiale.
    Quelques jours avant sa mort, alors qu’il était emprisonné, le prisonnier couchait sur le papier les raisons de sa participation à la solution finale.

    L’Obersturmbannführer se disait devoir être un exemple au yeux de ses hommes. C’est pour cela qu’il s’était lancé dans un “travail acharné et inlassable” “pour “obtenir la plus grande satisfaction de ses supérieurs”.
    Il explique froidement comment il a créé, à partir d’une caserne désaffectée, le camp d’Auschwitz en 1940, puis celui de Birkenau, le deuxième camp de ce complexe concentrationnaire.
    Plus d’un million de personnes y trouveront la mort avant que ce camp ne soit libéré par l’Armée rouge le 27 janvier 1945.

    Le titre Vivre et mourir à Auschwitz résume parfaitement bien ce que fut le quotidien de toutes ces personnes passées par l’Enfer sur Terre. Avant que les rescapés de ce camp ne puissent survivre, parce que peut-on vivre à nouveau quand on a connu Auschwitz ?

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