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En cet été 1670, à l’extrémité de Digne, autour de Notre-dame-du-Bourg, entre deux tombes, une jeune fille d’à peine treize ans se recueille et pleure la mort de deux êtres chers, sa grand-mère et sa marraine emportées à quelques semaines d’intervalle par la fournaise caniculaire.
N’ayant plus aucune famille, le cimetière est devenu pour Antonine, sa seconde maison. Prostrée et plongée dans ses prières à la Vierge-Marie, c’est alors qu’elle entend une voix étrange, et, levant les yeux, elle voit un grand et beau papillon bleu. Le lépidoptère l’invite à prendre place dans le bleu de ses ailes, au côté de ses âmes défuntes et à se laisser guider dans le lointain pays de l’imaginaire.
La magie du papillon, dixième roman de Daniel Berthet fait partie de la collection « Les Foudres du Ciel », faisant suite à Au nom de notre bonne foi, L’anneau de Saint-Jérôme et Ercilie d’Ourène, baronne de Saint-Jérôme. Il peut se lire indépendamment de ces derniers, sans aucun problème. Prenant source dans la Haute Provence, comme les précédents, celui-ci nous entraîne une nouvelle fois dans la grande Histoire des Maîtres du Monde par le biais de la petite histoire des gens du peuple, mais cette fois sous la forme d’un conte et quel conte !
Le superbe papillon va conduire l’héroïne, Antonine dans le labyrinthe de l’imaginaire, et lui faire rencontrer ses porteurs de rêves.
C’est un voyage dans le passé, un retour sur le seizième siècle, des années 1560 aux années 1615, que l’auteur nous offre à travers le chagrin de cette jeune orpheline et cet envol du réel à l’imaginaire.
Quatre parties composent le roman – quatre saisons – quatre couleurs : le bleu flamboyant de l’été en Provence, le rouge sang de l’automne coquelicot, le blanc royal de l’hiver solitude et le vert galant printemps d’espoir. C’est une véritable symphonie de couleurs qui nous est offerte, malheureusement d’un rouge sanglant atroce lorsqu’elle revisite cet événement tragique qu’a été la nuit de la Saint Barthélémy.
La magie du papillon m’a permis, outre ce terrible massacre, d’assister auparavant au mariage de Henri de Navarre avec la princesse Marguerite de France puis aux luttes royales qui ont suivi.
Roman historique, conte, cet ouvrage est également une véritable ode à la nature. Les animaux comme les végétaux sont des personnages à part entière et Daniel Berthet n’hésite pas, et cela m’a vraiment enchantée, non seulement à leur donner la parole mais à les faire interagir avec les humains.
Pour parfaire ce retour dans le passé qui s’apparente souvent à de véritables scènes cinématographiques tant l’auteur a su faire vivre et agir ses personnages dans de spectaculaires décors, l’inclusion de termes médiévaux pour les tenues vestimentaires comme le vertugadin, les souquenilles, ou pour d’autres objets comme la hart ou encore l’androne ou le calame apportent un supplément d’âme au récit.
La magie du papillon, ce roman qui nous emmène dans le passé et dans lequel la poésie est omniprésente est empreint de fantastique et de beaucoup de sensualité, l’éveil du plaisir sensuel chez Antonine est particulièrement bien narré. Il est également porteur de liberté en ce sens qu’il nous enseigne qu’avec le rêve, il est possible de lâcher prise et de partir où l’on veut.
Après cette lecture, je ne peux que souscrire à l’avis de Patrice Saunier, auteur de la préface : « Comme moi, vous ne verrez plus les papillons de la même façon après avoir lu ce conte. Ils vous emporteront aussi loin que les rêves peuvent nous emporter. »
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/11/daniel-berthet-la-magie-du-papillon.html
Dans l'accompagnement d'une enfant qui doit affronter le deuil de ses aïeules, l'auteur nous transporte dans l'imaginaire du passé à travers quatre rêves successifs. Quatre rêves liés aux quatre saisons auxquelles l'auteur associe quatre couleurs qui font lien avec le réel.
Véritable conte pour divertir le deuil, chaque saison apporte son grain de sable pour permettre aux enfants orphelins que nous sommes tous de retrouver sourire et espoir en admettant que les âmes des défunts continueront, si nous le voulons bien, à nous accompagner dans notre vie.
Reprenant les principaux personnages des romans précédents de la collection « Les Foudres du ciel » - Au nom de notre bonne foi !, L’anneau de Saint-Jérôme et Ercilie d’Ourène, baronne de Saint-Jérôme -, Daniel Berthet jongle habilement entre l’imaginaire et le réel.
La magie du papillon qui se lit sans problème indépendamment des trois autres, débute en plein été de l’an 1670, à Digne, avec Antonine, une jeune fille qui n’arrive pas à se remettre des décès simultanés de sa grand-mère, Emerande Parpaillot, et de sa marraine, Ercilie d’Ourène. Toutes les deux, elles ont été victimes de la canicule… déjà !
Antonine se réfugie dans la prière à la Vierge-Marie et va régulièrement prier sur les tombes de ses êtres les plus chers. Elle n’a que 13 ans et a hérité de la vieille maison où elle vivait avec sa grand-mère, Emerande. Avec cela, elle possède aussi maintenant le château d’Oyse où vivait sa Belle Marraine, Ercilie mais elle n’y séjourne pas.
C’est dans ce cimetière de Digne que la magie opère pour la première fois quand un grand et beau papillon bleu, Morpho, se met à lui parler. Antonine délaisse alors ses vaines prières pour se laisser prendre par le rêve, l’imaginaire.
C’est là, qu’en tant que lecteur, je dois lâcher prise pour suivre Antonine dans ses rencontres avec celles et ceux qui ont vécu avant elle. C’est magique et Daniel Berthet sait parfaitement conter cela en utilisant souvent un langage adapté à cette fin du XVIIe siècle, mots oubliés et pourtant souvent percutants comme « Vertudieu » et « Mordieu » ou, en langage plus soutenu : « le houppier du chêne » ou « béjaune », un jeune homme niais et sans expérience.
L’auteur ne néglige pas non plus l’humour lorsqu’il fait intervenir un chevalier dont l’amure grince. Pourquoi ? Parce qu’elle est rouillée, bien sûr… depuis tout ce temps et parce qu’il a été enterré avec !
Me captivant encore plus, Daniel Berthet pousse plus loin le retour dans le passé quand il nous livre les souvenirs d’un charretier. Cette partie étant intitulée « Rouge sang », je pense que ça va se gâter et c’est un coquelicot qui s’invite pour évoquer ce passé terrible avec le massacre de la Saint-Barthélémy.
Pourtant, tout semble bien commencer avec un mariage fastueux de la fille de Catherine de Médicis, la princesse Margot, avec Henri de Navarre. À sa manière, avec une écriture très imagée, l’auteur me replonge dans un épisode terrible de notre Histoire. C’est un bon rappel montrant que ces religions, au lieu d’apaiser, divisent et attisent les haines, comme on le constate toujours aujourd’hui. C’est bien raconté. C’est haletant et angoissant.
Enfin, Daniel Berthet affirme un autre de ses talents quand il fait partager des scènes d’une sensualité, d’un érotisme agréables ramenant un peu d’amour sans la moindre exclusive.
Ce printemps de l’espoir est bienvenu car il mêle encore les vivants aux morts, prouvant une fois de plus que le rêve et la poésie sont capables d’adoucir notre vie sur Terre, loin de ces violences meurtrières qui phagocytent l’actualité et font tant de victimes innocentes.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/10/daniel-berthet-la-magie-du-papillon.html
Quel plaisir de retrouver la plume ensorcelante de Daniel Berthet !
Il est un auteur sans pareil pour nous faire voyager dans le passé, en l’occurrence dans ce dernier roman, au cœur du 17ème siècle, en toute simplicité et en toute réalité.
Le troisième tome de la collection Les foudres du ciel, après Au nom de notre bonne foi et L’anneau de Saint Jérôme, s’intitule Ericile d’Ourène, Baronne de Saint-Jérôme.
Il peut être lu indépendamment, mais à l’issue de sa lecture, vous n’aurez qu’une hâte, lire les deux premiers pour approfondir votre connaissance d’Ercilie et de ses parents et le contexte historique dans lequel ils ont vécu. Car, oui, l’histoire de la vie d’Ercilie est étroitement liée à la grande histoire et c’est tout ce qui fait le charme de ce roman.
L’auteur, durant la pandémie, « cette longue épidémie de peste qu’on croyait à jamais oubliée », comme il la définit, s’est confiné dans un rêve et a retranscrit ce que la femme au beau prénom, Ercilie, retirée dans son château d’Oyse sur les hauteurs de Digne, confiait à sa dame de compagnie Antonine, pour occuper les longues soirées glaciales de l’hiver 1670.
Quatre parties composent le roman, la première intitulée Le roi est mort.
Ercilie débute en effet le récit de ses souvenirs à partir des années 1610, année où Henri IV fut assassiné et année de ses vingt ans.
Grâce au talent de l’auteur, nous sommes transportés dans un siècle tout aussi terrifiant que les précédents où, au nom d’une religion, pour des ambitions personnelles ou pour des ambitions politiques, des atrocités sont commises.
À travers le destin d’Ercilie, ce sont les intrigues de cour, la religion, la guerre, la peste noire, l’exploitation des paysans corvéables à merci qui sont racontés avec moultes détails.
Difficile de ne pas faire certains rapprochements avec l’époque actuelle…
Mais à ces sombres tableaux s’opposent de nobles sentiments comme l’amitié, l’amour et la solidarité. Beaucoup de sensualité, de magnifiques scènes d’amour qui s’affranchissent de la morale bien-pensante éclairent, embellissent et donnent force et dignité au roman.
Les vrais héros de ce livre et de la vie ne sont pas ceux qui combattent pour gagner un bout de territoire ou quelques âmes mais ces petites gens qui n’ont rien de petit, qui tentent de survivre et ceux qui se battent pour les défendre en fermant les yeux parfois pour moins les pénaliser…
J’ai été subjuguée par la force de l’héroïne Ercilie, qui, de mendiante et de proscrite est devenue baronne d’Ourène. Elle n’a jamais oublié son enfance, ses parents, ses amies. Les mauvais et cruels moments de sa vie, tous comme les bons, l’ont aidée à « grandir » et à faire face à l’adversité. C’est en pensant aux dures épreuves qu’elle a vécues qu’elle tentera au mieux de venir en aide, une fois baronne, aux plus démunis.
De même, la fin de ses pérégrinations avec le retour à ses racines est très émouvant.
Je n’ai pu m’empêcher de penser à l’une des si belles chansons du regretté Jean Ferrat : Nul ne guérit de son enfance…
Cette étonnante histoire de vie avec de nombreux rebondissements au cœur de cette belle fresque historique qui m’a personnellement beaucoup appris sur la situation désastreuse de la Franche-Comté après la guerre de Dix Ans, guerre peste et famine ayant dévasté la région m’ont absolument conquise et enchantée.
De même, j’ai été ravie de faire connaissance avec quelques termes de vocabulaire d’époque telle cette ancienne mesure qu’était la canne ou le vertugadin, l’armature pour faire bouffer la jupe autour des hanches de ces dames…
À noter l’excellente préface de Patrice Saunier.
Je remercie chaleureusement et sincèrement Daniel Berthet pour m’avoir offert son neuvième roman, cette magnifique « mémoire d’une vie », Ercilie d’Ourène, Baronne de Saint-Jérôme.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2022/05/danier-berthet-ercilie-d-ourene-baronne-de-saint-jerome.html
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