Genre : Littérature contemporaine
Avis : GÉNÉREUX
Ce roman m’a interpellée dès la deuxième page avec la première phrase qui m’a scotchée, celle que j’ai mise en première citation. Comment peut-on écrire cela sur ses propres enfants me suis-je dit... Et puis, j’ai compris que l’on a le droit de penser que l’on veut être seule sans vouloir du mal à nos proches. Mais c’est aussi que l’on voudrait tout avoir en permanence, or grandir c’est perdre ET gagner. J’ai compris aussi que j’allais avoir affaire à un texte percutant, perturbant, différent.
Différent, j’ai su pourquoi à la fin de ma lecture. Parce que l’on ne sait toujours pas si c’est une autobiographie, une autofiction ou le récit d’une aventure amoureuse racontée par une autrice à fleur de peau. Différent car il n’utilise aucun code des genres cités. Tout est mélangé comme enfiévré, comme une réalité entre fantasme et crudité des situations. En tout cas, il mérite le détour et reste dans ma tête à tourner quelques jours après avoir lu le mot FIN.
Cette histoire nous emmène dans un ailleurs passion que tout homme ou toute femme souhaite vivre une ou plusieurs fois dans sa vie, elle ne cache rien des moments d’extase et de tous les autres pour payer les minutes volées.
L’écriture est belle, le rythme est adapté, les changements de police accompagnent le suivi de la lutte interne menée par le personnage principal. C’est impudique à souhait, enivrant de connivence, horripilant d’enfantillages, émouvant de réalisme. Il faut passer la sensation de voyeurisme face à un journal intime pour se laisser prendre par l’intelligence de l’autrice qui raconte.
Il me semble qu’il n’y a rien à retoucher dans le texte, en revanche la mise en forme pour le livre devra respecter les respirations qu’il faut laisser au lecteur. Cette lecture était prenante, déroutante. Ce qui en fait la force c'est le déroulé des actions et le scalpel dans les dialogues pour disséquer non-dit et mensonge. La faiblesse est qu'on se dit que n'importe qui pourrait l'écrire. Ce qui est faux et redevient une force quand on se rend compte que la construction est choisie et assumée.
Les personnages ont de l’épaisseur et les petites touches de connaissance que l’on a au fur et à mesure de la lecture nous les rendent attachants. Même Alex qui semble être plus proie que prédateur ! Quant à ELLE, énervante souvent par l’égoïsme forcené qu’elle s’octroie comme un droit, elle nous devient sœur quand nous reconnaissons en nous l’envie et le besoin d’exister autrement.
Qui veut découvrir les tourments d’une passion coupable sera bien inspiré de lire ce livre dont le titre et la magnifique couverture attirent l’attention, attention qui ne se démentira pas, je vous le garantis à la lecture.
Je remercie très sincèrement Chiara qui m’a fait l’honneur d’être l’une de ses premières lectrices en 2021, je suis heureuse qu’une maison d’édition l’accompagne pour porter loin ce roman si différent. Il est à noter que vous ne paierez pas de frais d’envoi si vous commandez auprès de la maison d’édition.
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