"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cheryl Strayed est surtout connue en France pour son roman autobiographique « Wild » dans lequel elle racontait la randonnée de 1.700 km qu'elle a effectuée seule.
« le chemin du beau » dont j'ai choisi de vous parler aujourd'hui, est un recueil de citations, plus inspirantes les unes que les autres, que Cheryl Strayed a choisi de partager avec nous pour qu'à notre tour nous permettions à nos âmes de grandir.
Il est difficile d'en choisir quelques-unes à titre d'exemple car toutes sont absolument formidables. Mais en voici quand même deux, afin de vous donner envie de le lire :
« Personne ne va mener votre vie à votre place. Vous devrez vous débrouiller tout seul, que vous soyez riche ou pauvre, fauché ou blindé, héritier d'une immense fortune ou victime d'une terrible injustice. Et vous devrez y arriver indépendamment de la réalité ou de la difficulté des choses. Malgré tout ce qui aura pu vous arriver d'inacceptable, de triste ou de décevant. L'apitoiement sur soi-même est une impasse. Personne ne vous oblige à vous y engager. C'est à vous de décider si vous voulez rester garé là ou faire demi-tour. »
« Avant, chaque fois que j'entendais le mot « métamorphose », je m'imaginais un papillon. Mais la vie m'a appris que je faisais erreur. La métamorphose, c'est ce qui précède le moment où le joli petit insecte déploie ses ailes. C'est le cocon sombre dont on est prisonnier et dont on s'extrait en luttant. C'est la tâche pénible consistant à faire le tri entre bonheurs et épreuves, désirs et doutes, contretemps et drames, actes et accidents, erreurs et succès, afin de pouvoir devenir un être nouveau ».
Je vais garder ce livre à portée de mains afin de pouvoir en ouvrir une page au hasard régulièrement.
La marche est-elle une thérapie ?
Oui si l'on en croit Cheryl Strayed, qui décrit, dans ce roman autobiographique, son expérience de marche sur le Pacific Crest Trail, en solitaire, à l'âge de 26 ans.
Elle raconte comment et pourquoi elle a pris cette décision un peu folle, la préparation de cette randonnée de l'extrême, et surtout les trois mois de cette aventure, ces 1700 km de marche dans des conditions très dures.
Son corps est mis à très rude épreuve, son moral aussi. Elle est déterminée mais jusqu'où est elle prête à souffrir ?
Cheminer aux côtés de Cheryl est une belle expérience. Elle est impressionnante, porte un regard sans concession sur elle même, se découvre et apprend tellement.
A lire en montagne ou n'importe où, ça fait terriblement du bien.
Traduction Anne Guitton
Terminer "Wild" de Cheryl Strayed, c’est se retrouver fourbue mais heureuse au bout du chemin – et quel chemin – que l’on vient de parcourir à ses côtés. La littérature américaine n’est pourtant pas dans mes habitudes de lecture, mais la présentation du roman, assurée par Léa lors du petit-déjeuner littéraire organisé par la librairie "Fiers de Lettres" à Montpellier le 22 juin dernier, fut tellement passionnée que je n’ai pu résister… et je n’ai pas eu à le regretter.
Cheryl perd sa maman, encore jeune, d’un cancer du poumon. Elle divorce de son mari Paul, qu’elle continue d’aimer pourtant. Plus rien n’a de sens dans sa vie. Elle souhaite se retrouver, oublier son passé où la drogue avait une trop grande place, se transformer peut-être, se découvrir en tous les cas. Alors, elle décide de "tailler la route"…"Il y avait eu la première fois où je m’étais dit, sans vraiment réfléchir, que je pourrais le faire… Ensuite il y avait eu les premiers pas sur le chemin… Enfin, il y avait eu la vraie vie au jour le jour sur le PCT. La volonté de rester et de continuer envers et contre tout."
C’est ainsi que l’auteur nous entraîne, dans des chaussures trop petites, affublés d’un sac à dos trop lourd, les poches souvent vides, dans le froid, l’humidité ou une chaleur hors du commun, au milieu des serpents à sonnette, ours et autres coyotes, sur le Pacific Crest Trail, le PCT pour les intimes, qui court de la frontière mexicaine à la frontière canadienne sur… 1700 km…. Aux confins du road movie, du dépliant touristique, du précis de botanique, du manuel sur l’introspection, et de l’étude de l’Homme en milieu hostile, ce roman a toutes les qualités d’un récit que l’on ne peut oublier une fois la dernière page tournée.
Cheryl nous raconte ses rencontres, nous parle des amitiés nées de l’adversité, de ses souffrances physiques et de ses réflexions intimes et, petit à petit de sa renaissance. Elle nous démontre que la marche libère la pensée, permet la réflexion, réflexions sur sa mère et ses défauts "Finalement, mourir à quarante-cinq ans n’était que la pire des erreurs commises par ma mère. Mentalement j’ai dressé la liste de toutes les autres.", réflexions sur son beau-père "…j’avais la quasi-certitude que sans lui, je ne serais pas partie sur le PCT. Et la boule douloureuse qui me serrait la gorge… a commencé à me faire un peu moins mal." La langue est simple et alerte et les mots toujours bien choisis. A la fois profond et léger, sérieux mais saupoudré de saillies humoristiques, le récit est équilibré et ne permet jamais à l’ennui de s’immiscer. J’ai continué et continué encore, impatiente de savoir, à mettre mes pas dans les siens, à refaire mon sac chaque matin jusqu’au point d’arrivée.
Véritable hymne à la nature et au courage tant physique que mental, cet ouvrage, très fort, ne peut que séduire les amateurs de randonnée et tous les autres.
https://memo-emoi.fr
" WILD " de Cheryl Strayed, traduit par Anne Guitton
J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture communes du groupe Facebook #PicaboRiverBookClub ayant pour thème "Les héroïnes de la littérature nord-américaine". Le choix de ce livre a été évident car j'adore le nature writing ainsi que les récits de randonnée ou de voyage (Tesson, Bouvier, Bryson, Tchekov à Sakhaline, Rufin et St-André sur le chemin de Compostelle, ...). Et cerise sur le gâteau, ce livre divise LéaTouchBook (qui a adoré) et mon amie Christelle (qui n'a pas aimé parce que, selon elle, l'héroïne pleurniche un peu trop) et c'est donc à moi que revient le meilleur rôle, celui de l'arbitre
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