Les conseils de la librairie "Obliques" sont autant de pépites littéraires...
Pour ce nouvel épisode de Ma Librairie, nous voici pour la première fois à Auxerre... mais nous sommes quand même "en territoire connu" puisqu'en poussant la porte de la librairie "Obliques" nous sommes accueillis par Grégoire Courtois, membre du jury du Prix...
Les conseils de la librairie "Obliques" sont autant de pépites littéraires...
Des textes qui vous sont adressés et seront ajoutés ici dès que nous les recevrons (Article mis à jour le 8 juillet 2020)
Le jury, présidé par Jean-Christophe Rufin, membre de l’Académie française est composé de 15 membres dont 6 auteurs et 2 libraires
Rentrée littéraire janvier 2017 éditions L’arbalète Gallimard
Roman chorale court, sensible, un périple entre Lyon et la Suisse dans un trajet en famille, un voyage entre larme et rire. Une leçon de vie et de liberté. Une intrigue qui resonne et questionne. Famille, Amour, Tendresse, Liberté et ode à la vie. Un roman qui se lit rapidement mais celui-ci est intense. En prend quelques minutes pour reprendre son souffle en terminant les dernières pages.
Sur les pas d’une famille, autour d’une mère, Édith, frappée par une maladie incurable, Carole Fives (Tenir jusqu’à l’aube, Térébenthine) mène un roman choral riche d’enseignements et plein d’une humanité éloquente.
Avec Simon, leur père, et Édith, se retrouvent Audrey, Anna, Jeanne et Théo, leurs enfants. L’autrice leur donne la parole et ce sont leurs interventions, leurs pensées qui se succèdent tout au long du livre, permettant de comprendre leur histoire et de suivre leur parcours.
Juste avant de perdre le contrôle de ses pensées et de sa vie, Édith a choisi de mourir. Comme cela est encore interdit en France, elle pense à la Belgique mais choisit la Suisse pour éviter un trop long déplacement.
Si Édith, après avoir été infirmière, est devenue avocate, se dévouant souvent bénévolement pour défendre les plus démunis. Son mari, Simon, comme Audrey, Anna et Théo, est médecin. Seule Jeanne, l’artiste de la famille, a fait les Beaux Arts. Simon et Théo sont généralistes, Audrey obstétricienne et Anna bosse en soins palliatifs et soigne les plus malades en prison ainsi que les sans-papiers. Une pareille famille de médecins, cela doit être plutôt rare…
Peut-être que Carole Fives a choisi ce même métier pour bien nous faire comprendre toute la profondeur du choix d’Édith, un choix qui va être débattu, contesté et finalement accepté devant la détermination de la principale concernée.
Alors, sur un rythme non linéaire, chacune et chacun s’exprime, fait remonter des souvenirs, parfois des rancœurs, des jalousies et me fait partager le voyage en Peugeot sept places, comme avant, depuis la gare de Lyon Part-Dieu, jusqu’à Bâle, en Suisse.
Pourtant, chacun sait que, partis à six, ils ne seront que cinq au retour. Édith, bien comprise enfin, prouve que, pour elle, il ne s’agit pas d’une pulsion de mort mais, d’une leçon de liberté. En effet, quand le moment décisif arrive, toutes les précautions sont prises, les mêmes questions sont posées, la scène est filmée.
Impossible de ne pas être ému par cette séquence familiale, cette fin décidée et assumée, cette mort qui fait partie de la vie et qui nous attend tous. Simon continuera sa vie seul. Audrey, Anna, Jeanne et Théo retrouveront leur vie familiale, les petits-enfants d’Édith, une mère qu’ils auront accompagnée jusqu’au bout, en pleine conscience avant que la maladie ne détruise ses facultés cognitives. Il serait temps qu’en France, des décisions soient prises pour éviter de laisser aux seules familles ayant les moyens la possibilité de se payer cette fin de vie, cette mort assumée.
Le jour et l’heure fait partie des huit livres sélectionnés pour le Prix de Lecteurs des 2 Rives 2024.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/01/carole-fives-le-jour-et-l-heure-1.html
Gravement malade, Édith ne veut pas vivre l’agonie qui va avec ni la faire vivre à ses proches. Elle a choisi la mort volontaire assistée. Cette femme forte et éprise de liberté a voulu être libre jusqu’au bout. Elle a convaincu son mari et ses quatre enfants devenus adultes de l’accompagner à Bâle, en Suisse vers sa dernière destination. Elle a choisi la date et l’heure.
Les voilà donc, Édith et son mari Simon, partis de Saint Just, leurs trois filles Audrey, Jeanne, Anna et leur fils Simon récupérés à la Part-Dieu, filant dans la Peugeot à sept places vers le territoire helvétique, comme à la belle époque, « ne manquaient que les scoubidous et les cartes Panini. »
Ce voyage à six leur rappelle leurs nombreux périples en camionnette lorsqu’ils étaient enfants et, à se rendre ensemble dans une ville inconnue, a comme un petit goût d’aventure. La radio fait diversion et fait oublier un temps, que si l’on part à six, au retour, on ne sera plus que cinq.
Avec ce roman choral, Carole Fives nous donne à entendre le voyage intérieur de chacun des personnages, tous ont fait médecine sauf la benjamine Jeanne qui a fait les Beaux-arts, et la façon dont ils traversent cette épreuve.
Impossible de ne pas être touché et ému devant cette famille soudée qui n’hésite pas, quoiqu’il en coûte à chacun ou chacune, à accompagner cet être cher pour un dernier week-end pour lui offrir d’ultimes moments de joie.
Sans pathos, même si le dernier câlin de Léon, le petit-fils, se révèle un moment très court mais si intense, par chapitres alternés, chacun revient sur sa situation familiale, sur son vécu professionnel, et son ressenti face au choix fait par leur épouse et mère de cette fin choisie et à la perte irréductible de celle qu’ils aiment. Personne n’est prêt à perdre un parent…
Avec ce roman, Carole Fives aborde avec délicatesse et sobriété notre rapport à la mort et le droit à mourir dans la dignité, sujet de la plus haute actualité en France, actuellement, et appelle à la reconnaissance d’un non-acharnement thérapeutique et au respect de la liberté individuelle pour pouvoir choisir sa fin de vie.
Elle évoque également, par la voix de Simon, la place de la mort dans notre société et la distance que l’on met avec celle-ci en oubliant que « La mort entre dans la normalité du vivant au même titre que la vie. La mort, c’est la vie. Il faut l’accepter pour mieux vivre. »
Ce tableau d’un clan confronté à l’indicible peint avec une grande délicatesse n’omet pas, toujours par le souvenir de leur vie professionnelle, de se pencher sur d’autres maux qui affectent notre société et qui mériteraient une plus grande écoute, comme les violences conjugales, la prise en charge médicale des plus démunis ou des migrants, l’avortement interdit dans tous les pays africains générateur entre-autres d’enfants handicapés et le business de trafics humains avec les mères-porteuses…
Sous un ton qui pourrait paraître léger, Carole Fives nous livre avec Le jour et l’heure un récit plein d’humanité, un récit plein de vie, une belle leçon de liberté.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/01/carole-fives-le-jour-et-l-heure.html
Choisir le jour et l'heure de sa mort. Edith va traverser ce moment de vie, entourée de son mari et de ses enfants... un dernier voyage ensemble. Sensible, un roman intense qui nous renvoie à notre propre liberté, à nos choix. ce roman est rempli d'amour et de vie tout simplement.
Une belle lecture
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