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La collection Ekphrasis s'offre un nouveau titre.
Autour du buste de marbre de La Petite Châtelaine de Camille Claudel, Caroles Fives déploie de multiples scénettes comme autant de points de vue de spectateurs. Elle nous fait entendre leurs dialogues, leurs pensées, tandis qu'ils traversent la salle d'exposition. Certains remarquent à peine le buste et poursuivent leurs conversations ; un étudiant des Beaux-arts arrive pour le dessiner ; un chercheur qui a traversé les États-Unis et l'Europe s'arrête pour le contempler. Le texte se veut polyphonique, témoignage des paroles et des pensées de passants face à cette oeuvre si particulière de Camille Claudel, rare car représentant une enfant, sur laquelle chacun projette ses peurs, ses attentes, ses désirs et même son insensibilité.
Je suis très contente d'avoir lu cette (très) courte histoire, et ce à plusieurs titres.
D'abord, parce que ce livre traînait dans ma PAL depuis quelques années après l'avoir acheté à l'occasion d'une rencontre avec l'auteure lors d'une lecture dans un café très connu de ma ville qui, hélas !, changement de propriétaire oblige, a arrêté depuis ce genre de dédicace.
Ensuite, parce que Carole Fives est très très sympa, je me souviens beaucoup de sa gentillesse et de son humilité.
Enfin, parce que l'histoire se déroule au sein du sublime musée La Piscine de Roubaix, un bijou niché au coeur d'une ville à la mauvaise réputation.
La Petite Châtelaine de Camille Claudel se trouve au centre de ces huit destins croisés de personnages, chacun aux prises avec ses propres contradictions, ses propres désirs, face à son passé ou, au contraire, à son avenir, certains au carrefour de leur vie ou sur le point de prendre une décision irrémédiable. Et cette sculpture représentant une petite fille semble porter, c'est selon, tout l'espoir, la tristesse ou la joie du monde sur ses frêles épaules.
Et qui mieux que Caroles Fives, artiste plasticienne de formation, diplômée de l'école des beaux-arts de Tourcoing, ville tout aussi mal considérée que sa voisine roubaisienne, pour retranscrire toute l'émotion apportée par cette sculpture de cette artiste maudite que fut Camille Claudel ?
Une plume très imagée, très franche, très brute, à l'image de ces personnages en perdition.
Une jolie découverte
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