Les livres indispensables pour fêter toutes les mères !
«Tu viens quand alors? Bientôt quand? Ton frère dit ça aussi mais je ne vous vois plus que pour Noël... Pourquoi tu ne demandes pas ta mutation? Si vous viviez plus près, je vous inviterais à manger, j'irais chez vous faire le ménage... Si par malheur vous n'aviez plus d'argent, je m'occuperais de vous. Je pourrais même vous aménager la cave, y installer le chauffage pour l'hiver, elle est grande, vous auriez toute la place. Tatata, tu verras quand tu auras mon âge. Tu penseras à moi, à tout ce que je te disais. Tu diras, eh oui, maman avait raison et j'avais tort, et maintenant elle n'est plus là... Une mère, on n'en a qu'une, vous devriez en profiter...».
Charlène, la soixantaine, est restée jeune. Mais quand le vide l'envahit soudain, elle enchaîne les appels téléphoniques à sa fille. Mère touchante et toxique à la fois, elle l'atteint toujours là où ça fait mal.
Les livres indispensables pour fêter toutes les mères !
Rentrée littéraire janvier 2017 éditions L’arbalète Gallimard
Un petit livre sous forme de monologue.Le récit est la transcription des coups de téléphone qu'une sexagénaire, Charlène, donne de façon incessante à sa fille qui va devenir à son tour maman.Ces paroles conduisent a s'interroger sur soi comme mère /et /ou fille, sur les relations mère-enfants.
.Vieillissante, Charlène s'octroie une liberté de parole qui étonne. le lecteur a de l'empathie pour cette mère qui s'exprime sans filtre, qui est avant tout dans la vie alors qu'elle est en chimiothérapie, qui est inscrite sur des sites de rencontres . En filigrane, les propos qu'elle tient sur ses propres parents , sur ses enfants et leurs conjoints sont intéressants et confirment une personnalité que la vie n'a pas ménagée.
Il s'agit pour moi plutôt d'une nouvelle sur la solitude d'une femme de 60 ans, sa maladie, ses ennuis, ses espoirs vains, ses tentatives désespérées sur les sites de rencontres, ses échecs avec les hommes rencontrés sur ces mêmes sites, et puis, à la fin, un peu de lumière avec un homme un peu plus sérieux que les autres... Tout cela relaté uniquement par elle-même lorsqu'elle est au téléphone avec sa fille, dans un long monologue, qui est le fil du livre, comme un appel, un besoin d'écoute, un S.O.S., un message de détresse lancé dans l'appareil.
Charlène, la petite soixantaine, téléphone à sa fille. Des échanges qu'elle a, nous n'aurons que la partie de la mère.
Une acrimonie doublée d'une mauvaise foi absolue !
"Ton frère me dit que je deviens maniaco-dépressive à tendance casse-couilles."
Divorcée et à la recherche du grand amour via les sites de rencontres, Charlène va de déconvenues en déconvenues, plus hilares les unes que les autres.
Impossible de ne pas au moins sourire en parcourant ce "one woman show" !
"Souvent je me parle toute seule, je me dis "tu devrais faire ceci, tu devrais faire cela...", oui, je me tutoie, je m'entends bien avec moi-même."
De la dynamite de bonne humeur.
"Dire qu'il m'a fallu attendre cet âge-là pour connaître ça. le pied. Cinquante nuances de plein gré, c'est rien à côté."
Un petit plaisir !
« Jamais je n’ai autant ri. Toujours drôle, touchante, émouvante. De la dynamite de bonne humeur. »
Voilà ce que dit Bernard Pivot de ce livre.
Alors, soit on n’a pas le même sens de l’humour, soit je ne suis pas très réceptive en ce moment, mais ça m’a superbement agacé. C’est de l’humour plutôt noir et grinçant qui m’a à peine fait sourire.
C’est la suite, sans interruption, de tous les messages qu’une mère a laissé sur le répondeur de sa fille. Un très long monologue.
Elle passe des flatteries aux reproches, des plaintes à l’euphorie, des geignements à l’exaltation, exerce un véritable chantage affectif. Un véritable envahissement à distance
Elle m’a semblée particulièrement égoïste, extravagante, parfois amusante, mais rarement sympathique.
Il faut quand même reconnaître que c’est à peine caricaturé. Des mères comme ça, ça existe !
Comme sa fille, je n’aurais pas eu souvent envie de décrocher, mais j’ai quand même eu malgré tout envie d’écouter ces messages jusqu’au bout.
Si la plume de Carole Fives était une personne, elle serait douce et pleine de caractère. A son écoute, l’auditeur serait attentif, l’écoutant consciencieusement, puis deviendrait admiratif devant la justesse et le rythme de ses phrases.
Et c’est exactement ce que l’on ressent en la lisant, en découvrant ce court roman qu’est Une femme au téléphone.
En tant qu’artiste, l’autrice prend les mots, comme des couleurs et matières, prête à créer son œuvre d’arts. Elle les assemble à sa façon d’une manière originale, presqu’unique. Distribuant au lecteur, avec une simplicité efficace, une multitude d’émotions à la fois douces et fortes.
Dès la première page du roman, on fait ainsi la connaissance d’une femme, d’une mère. On lit ce qu’on l’on pourrait écouter : ses conversations téléphoniques avec sa fille, les messages qu’elle lui laisse sur son répondeur… En quelques instants, face à ce dialogue à sens unique, on rentre dans l’intimité de cette femme, on écoute ses paroles, on rit, on la plaint… On ressent sa solitude, on comprend ses envies, on entend ses regrets…
Mais, c’est aussi une drôle de femme que l’on rencontre. Une mère aux paroles redondantes, qui se contredit de temps à autre. Une femme désirant vivre avec son temps, qui nous dévoile autant de situations plausibles que loufoques.
Avec ce mélange, cette femme aux personnalités contrastées, cette mère envahissante arrive tant bien que mal à toucher son lecteur. Le laissant alors se bercer, prenant tantôt la place d’observateur curieux, tantôt celle de la fille derrière son téléphone.
Je découvre avec ce roman prêté par une amie la plume de l’auteure.
La mise en scène est originale : nous n’avons pas les dialogues en entier, juste ceux de la mère ; nous n’entendons pas la voix de sa fille.
Nous devinons donc que cette femme d’une soixantaine d’années a eu deux enfants : la fille à qui elle parle, et un garçon qui a lui-même une petite Valentine ; une vieille amie Colette ; elle est atteinte d’un cancer ; fait une rechute dépressive ; et cherche désespérément un homme après son divorce d’avec le père de ses enfants.
L’occasion pour l’auteur de nous parler des différents sites de rencontres que la mère fréquente assidûment sans trouver l’âme soeur.
J’ai aimé suivre les sautes d’humeur de cette mère représentative de sa génération (même si je n’aurai pas aimé être à la place de sa fille – Maman, je t’aime, ne change pas !).
L’image que je retiendrai :
Celle du pseudo de la mère : toujours en rapport avec son chinchilla.
http://alexmotamots.fr/une-femme-au-telephone-carole-fives/
Un roman qui gagne à être lu deux fois de suite. le lecteur y gagne aussi. C'est donc du gagnant gagnant, pour paraphraser une expression à la mode et néanmoins insupportable.
Pour moi qui ai tendance à choisir mes lectures au hasard d’un titre accrocheur ou d’une belle couverture, ce dernier roman de Carole Fives, "Une femme au téléphone" ne pouvait m’échapper. Colorée et fleurie – j’adore les rhododendrons – la première est très réussie…
… Et le roman aussi. Petit fascicule de 99 pages, je l’ai lu à la vitesse d’un cheval au galop d’abord parce qu’il est court, mais aussi grâce à son écriture vive, énergique, mordante qui m’a entraînée page après page et presque, je dois l’avouer, essoufflée. Il s’agit d’un monologue, les appels téléphoniques incessants d’une mère – la soixantaine – à sa fille, bientôt "quadra".
La différence entre l’apparente légèreté de certains propos qui porte plutôt à rire tant c’est outré – une mère qui harcèle sa fille, se plaint du manque de nouvelles, du frère, de son petit-fils, mal élevé, du chien des voisines qui ne cesse d’aboyer, et des hommes qu’elle rencontre sur nombres de sites auxquels elle s’abonne comme on s’accroche à une bouée – et la profondeur des problèmes abordés. J’ai, en effet, beaucoup ri, mais souvent… jaune.
Car, petit à petit, derrière ces problèmes de la vie quotidienne, se dessinent la maladie, la solitude, l’hôpital, les difficultés relationnelles. Pour agaçante, ennuyeuse, toxique même qu’elle soit, cette mère m’a touchée. Non, je ne m’y suis absolument pas reconnue, déjà je n’ai pas de fille. Mais elle m’a touchée par cette difficulté à aimer, à comprendre, à s’aimer aussi. Ses coups de griffes, de gueule, ses réflexions à l’emporte-pièce ne traduisent-ils pas la douleur, la soif de plaire sans y parvenir, le désir de se sentir vivre, de recevoir ce qu’elle n’est pas capable de donner. En ne nous donnant pas à connaître les réponses de la fille l’auteur nous permet aussi d’imaginer, de répondre, d’argumenter ou… de nous taire.
J’ai aimé la construction originale, le ton juste, les phrases courtes et saccadées qui donnent du rythme au texte et rendent compte à merveille du tourbillon mental dans lequel vit la mère. Elle ne cesse de décortiquer, critiquer, affirmer tout et son contraire. Et la fille dans tout ça… on doit, on peut comme je l’ai déjà dit, l’imaginer, répondre à sa place ou observer un même silence. Mais mère et fille, fille et mère, je garde en moi cette harangue comme une blessure : celle d’une mère malheureuse – le malheur rend parfois méchant – et d’une fille dont on peut imaginer, l’exaspération, la douleur, le chagrin… ou pas.
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