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Une œuvre d’art est toujours le témoignage d’une époque et de son milieu culturel. Le Louvre conserve dans ses salles tant de tableaux emblématiques que cela en devient une histoire de l’art en soi. Une fois encore, dans la collection Solo, un volume consacré à un « incontournable » de cette collection fabuleuse. Roulements de tambour ! Voici un tableau de Rembrandt (Haaa !) : la « Bethsabée au Bain » (Hooo !). En effet, comme les nus féminins de Rubens, cette femme hollandaise du XVIIe siècle, surprise dans son intimité, ne déclenche que très rarement l’admiration. Pour la simple raison qu’elle est très éloignée du goût, de l’imaginaire, des préoccupations de notre époque.
Le sujet est religieux. Aujourd’hui, la connaissance de la Bible étant ce qu’elle est, bien souvent le spectateur n’y voit qu’un nu féminin alors que Bethsabée est l’héroïne d’une multitude de représentations : de l’enluminure moyenâgeuse au tableau rococo, en passant par la fresque ou la tapisserie. Non, le spectateur moderne y voit plutôt une lourde et grasse femme, plutôt trapue, presque anti-érotique alors que ce sont les canons de cette beauté féminine qui ne correspondent plus à ceux de notre époque.
De plus, pour beaucoup d’amateurs d’art, Rembrandt est un peintre essentiellement de portraits et occasionnellement de paysages, mais pas de peinture d’histoire. Pourtant, il existe dans l’œuvre peint de Rembrandt un grand nombre de scènes religieuses, d’Abraham jusqu’au Christ. Si bien que les représentations de figures bibliques ou mythologiques sont fréquentes chez Rembrandt : Bethsabée, Suzanne, Diane, Andromède… Il existe donc toute une iconographie liée à Bethsabée, même s’il semblerait que Rembrandt ait fait appel à une source antique.
Historiquement, nous ne sommes qu’au niveau des spéculations pour connaître le contexte de la réalisation de ce grand tableau carré (142 x 142), faute de documents probants. Mais ce qui a fait sa célébrité est la technique du clair-obscur exploitée ici par Rembrandt, loin de la violence du caravagisme initial. Ce qui explique probablement pourquoi elle figurait en bonne place dans la collection La Caze, afin d’être donnée au Louvre.
Une petite monographie de vulgarisation assez complète que tout amateur du maître hollandais devrait avoir lu pour (re)découvrir tout un pan de son œuvre et de sa vie. Les illustrations sont parfaitement bien intégrées dans le texte, ce qui facilite grandement la compréhension du propos.
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