« My body, my choice » : Lili et Malika se découvrent enceintes et souhaitent arrêter leur grossesse. Oui mais voilà, elles vivent au Maroc où l’avortement est illégal. Il y a beau avoir un débat sur la légalisation de l’avortement depuis plusieurs années, les médecins qui proposent un avortement font l’objet d’une chasse aux sorcières et se retrouvent poursuivis.
Lili et Malika, aidées de Nisrine, militante féministe, se lancent dans un road-trip marocain en quête d’un médecin. Mais cela s’avère très compliqué…
Le sujet de la légalisation de l’avortement, essentiel, est ici traité par le biais d’un road-trip, à la fois rocambolesque, éreintant, drôle et inacceptable.
J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture. C’est aussi un hymne à la sororité : face aux hommes qui débattent du sort du corps des femmes à la télévision, ces trois femmes vont montrer toute leur force et leur courage pour affronter le poids de la société et les règles qui leur sont imposées.
J’ai beaucoup aimé les dessins, très colorés, très ronds et très aérés qui donnent une forme de légèreté à ce récit tout en le mettant en valeur.
A la lecture de cette bande dessinée, je ne peux pas m’empêcher de penser à « Bobigny 1972 » sorti au début de l’année 2024. Certes, les lieux et les époques sont différents mais ces récits sont indispensables. Gardons toujours en tête qu’il faut continuer à se battre pour que les femmes puissent faire leurs choix en toute liberté et sans honte.
Je recommande absolument !
L'histoire de Lila, une jeune femme célibataire, prend un tournant inattendu lorsque, confrontée à une grossesse non désirée, elle fait le choix de son interruption. Cependant, au même moment, le Maroc est au cœur d'un débat national sur l'avortement, exerçant une pression croissante sur les médecins pratiquant ces interventions. Ne trouvant pas de gynécologue disponible, Lila décide de partir sur la route à la recherche d'une solution, accompagnée de son amie Nisrine, militante féministe, et de Malika, une femme mariée et mère de cinq enfants...
Cet album raconte le parcours de femmes, confrontées à des grossesses non désirées dans un pays où l'avortement est interdit. Bien qu'elles aient des parcours, des aspirations et des caractères différents, elles vont s'entraider tout au long de leur cheminement, faisant preuve d'une touchante solidarité. Le récit explore des thèmes complexes tels que la liberté de procréation, des aspirations personnelles, de la pression sociale, du militantisme, de l'amitié et de la solidarité féminine. Les difficultés de leur situation les mènent sur des chemins compliqués, dans la peur et l'angoisse. Le dessin en rondeur, le choix des couleurs ainsi que les instants de tendresse et d'humour apportent une touche de lumière à cet album au sujet sensible.
C'est une bande dessinée engagée qui met en lumiére le combat pour le droit à l'avortement et l'autodétermination des femmes. Elle souligne que derrière chaque situation se cache des histoires et des personnes qui demandent à être entendues.
Imaginer une BD sur le Samu social, il fallait oser ! Pari réussi pour Aude Massot avec sa Chronique du 115, une histoire du Samu social.
Après un bac arts plastiques, la jeune Francilienne se forme à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, une référence en matière artistique. Elle dessine beaucoup Aude, elle publie et elle voyage aussi. C’est au retour d’un an passé au Québec comme storyboarder dans le dessin animé que, grâce à sa coloc assistante sociale, lui vient l’idée de cet ouvrage. Et cette fois, elle en sera la scénariste en plus d’en être la dessinatrice…
C’est tout cela et bien plus encore que la jeune femme raconte devant un public nombreux en ce samedi après-midi pluvieux, invitée par La Nouvelle Librairie sétoise. Les questions fusent : sur les formes de l’exclusion ; sur les publics que touche le 115 ; sur les limites de son action, sur sa coordination avec les associations d’aide aux plus démunis, et plus largement sur la façon de faire société… Et, bien entendu, sur la méthode qu’a utilisée l’auteur pour réaliser cet ouvrage. Elle évoque alors ses rencontres avec Xavier Emmanuelli – le créateur du 115 –, le soutien que l’ancien secrétaire d’État lui a apporté, car le projet a d’abord rencontré une certaine méfiance au sein même de l’institution. Puis les « maraudes » de jour et de nuit qu’elle a suivies avec une équipe. Sa manière de travailler, assez rapidement pour ne rien perdre de ce qu’elle voyait ou entendait.
Le résultat est là. Une BD en noir et blanc, au trait sobre qui s’efface devant le sujet et rend un hommage certain à la ténacité du fondateur et au travail des équipes, sans toutefois négliger les questionnements sur cette réalité galopante que représente l’exclusion dans nos sociétés.
De l’excellent travail – dans le style « caméra embarquée » – et une dessinatrice à suivre de près.
Nisrine et Lila sont amies d'enfance, aujourd'hui en coloc'.
Le sujet sur toutes les lèvres : l'IVG.
Débats et articles de journaux, la polémique est à son comble et les autorités marocaines font une véritable chasse aux médecins qui la pratiquent, de plus en plus clandestinement.
Mais lorsque Lila a des nausées, c'est le drame !
Elle est enceinte !
C'est la panique !
Il faut absolument qu'elle avorte...
Dans le cabinet du médecin, elles rencontrent Malika, mère de famille nombreuse, qui est là dans le même but.
Mais de médecin, ce n'est que le premier qu'elles verront, car trouver un praticien qui veuille bien les accompagner de la bonne façon ne va pas être simple.
En voiture !
~
Joie. Nous vivons, mes très chères, dans un pays où le droit à l'IVG est entré au cœur même de la Constitution (depuis peu).
Mais c'est loin d'être le cas partout !
Car nombreux sont les pays concernés.
L'av0rtement étant prohibé, les femmes doivent trouver un autre moyen de disposer de leur corps comme elles l'entendent !
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Fedwa Misk, par la voix de Lila, Nisrine et Malika, nous raconte ce road-trip coloré et gai mais sérieux en nous offrant une multitude d'images de ce qu'on peut affronter ou subir dans cette situation.
Précarité médicale, peur de l'oppression, pression religieuse ou sociétale, souci du qu'en dira-t-on, déshonneur familial...
De jugements en faiseuse d'ange, ces femmes qui ne souhaitent pas mener une grossesse à terme se voient obligées de chercher le saint-graal du médecin ni mort de trouille, ni sous serment d'hypocrite.
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Fedwa parvient même à nous faire rire !
Elle est bien aidée par Aude Massot qui, de son trait gai et coloré, paie sa tournée de bouilles terribles, d'expressions rigolotes et vivantes à souhait.
On passe par toutes les peurs et les questions, de la plus vitale à la plus existentielle, pour accompagner nos trois courageuses de Marrakech à Agadir, sur un ton assez léger pour ne pas sombrer dans le pathos.
Parce qu'on y voit aussi l'amitié, l'entraide, le respect, l'écoute et l'amour !
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