« Les immondices et les épices » est le premier recueil d’une jeune poétesse séduite par ce pays multiculturel et mystérieux qu’est l’Inde.
Intimiste, la poésie d’Aude Constant témoigne de son émotion envers le monde.
« Il y a encore cette image :
Un être qui dérive- Moi ! -
Et qui a atteint son point de rupture,
Un arbre sorti de terre
Allongé sur le flanc
Les racines arrachées
Irrémédiablement convulsées vers le ciel
Alors qu’elles espèrent encore la terre. »
Elle cueille ici et là des petits riens, des choses intimes, significatifs de son être profond et ce tout forme une mosaïque d’impressions et d’émotions éclatées comme ces entrelacs de marbre sur les monuments indiens. De l’Inde, il est beaucoup question dans ce recueil qui égrène souvenirs, rencontres et sensations lors d’un voyage mémorable.
« Il se raconte que seul un cœur pur
Peut sincèrement ressentir l’Inde.
Et pourtant avant de te connaître,
Je ne savais pas
Que je pouvais à ce point aimer
Ce qui m’est étranger. »
Doute existentiel et évocation de la mort s’invitent dans cet infatigable émerveillement, mais c’est pour mieux instiller dans le malheur la note d’espoir, note de vie et d’amour.
« Inde, tu m’as redonné vie. »
On plonge dans les origines de la vie, c’est la rencontre de l’homme originel dans l’évocation d’Adam, « Adam revient à moi comme reviennent les cycles »
On croise aussi la femme des origines
« On reconnait la femme sauvage
À la terre qu’elle a sur les mains. »
L’amour est très présent, clairement exprimé ou bien en filigrane tout du long des poèmes. Et c’est un amour vécu dans la liberté et le mélange des cultures
« Ta peau a la saveur de Babel »
La dernière partie est différente, elle aborde le thème de la création artistique à travers le portrait fictionnel de Camille Claudel.
Dans une alternance de vers libres et de prose, Aude Constans interroge autant les mots que la vie. Si ses poèmes sont empreints de sensualité et d’émotion véritable, on peut regretter parfois une surabondance de mots qui affadit le texte.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Lovecraft comme vous ne l'avez jamais lu, à travers une sélection de lettres qui rend son univers encore plus complexe et fascinant
Des conseils de lecture qui sentent bon la rentrée !
Ambassadrice passionnée du Prix Orange du Livre, Joëlle nous a quittés jeudi 29 août
Après "Celle qui parle", l'autrice nous embarque dans un road-trip en compagnie d'un couple qui bat de l'aile
