Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Depuis que j'ai lu il y a quelques années "Le serment", Arttu Tuominen est devenu un auteur dont j'attends avec impatience la sortie de ses nouveaux romans.
Pourtant, lorsque j'ai commencé "tous les silences", j'ai eu beaucoup de mal à rester concentrée sur cette lecture.
Roman à la double temporalité, le commissaire Jari Paloviita et son équipe vont devoir enquêter sur la tentative de meurtre d'un ancien commandant finlandais médaillé de la Seconde Guerre mondiale. Qui peut bien en vouloir à cet homme de plus de 90 ans ?
Après une mise en place que j'ai trouvée un peu longue, l'auteur a finalement réussi à faire basculer la tendance et j'ai finalement adoré cet ouvrage fort riche et instructif. Et pour cause, Arttu Tuominen aborde ici une période sombre de la Finlande au moment de la montée du nazisme et l'émergence des SS :
"La Finlande a envoyé des soldats en Allemagne, pendant la Grande Trêve entre la guerre d'Hiver et la guerre de Continuation, pour qu'ils reçoivent une formation de maniement des armes".
Côté personnages, j'avoue m'être très attachée à eux et j'ai été heureuse d'en apprendre plus dans ce tome sur celui de Linda qui n'avait jusqu'alors pas été très développé.
Je tiens à remercier les Éditions de La Martiniere et Netgalley France pour cette très bonne lecture du troisième tome de la série Delta Noir.
Outre la plume d'Arttu Tuominen que j'adore et qui m'est addictive, j'apprécie énormément le fait que l'auteur écrive toujours sur des sujets de société, polémiques ou qui poussent à la réflexion...
Le seul conseil que je peux maintenant vous donner es de penser aux conséquences de vos actes, car, les démons du passé semblent venir hanter les vivants...
C’est avec plaisir que l’on retrouve Arttu Tuominen en Finlande, ses personnages et sa nouvelle intrigue prennent cette fois leurs racines aux années de la Seconde Guerre mondiale. Ce nouveau roman, paru le 20 septembre dernier aux Éditions de la Martinière, est le troisième tome du cycle Delta noir, on y retrouve les policiers Jari Paloviita et Henrik Oksman, avec lesquels on a fait connaissance dans les tomes précédents. J’avais beaucoup aimé les deux premiers titres, Le serment et La revanche, des romans policiers tout autant que sociaux. Pour ce troisième titre, Arttu Tuominen choisit de traiter un aspect historique de son pays, et disons-le très sensible encore, la collaboration de la Finlande aux côtés de l’Allemagne nazie.
Albert Kangasharju, un retraité de près de 95 ans, est victime d’une tentative de meurtre alors qu’il sort faire sa promenade nocturne en compagnie de son infirmière attitrée. Gravement blessé, mais encore en vie, il est transporté à l’hôpital, où il est victime d’une seconde tentative alors que la police arrive à peine sur les lieux. Avec un Jari Paloviita qui finit avec le visage en bouillie, après une échauffourée en bonne et due forme avec l’un des assaillants surentraîné. Le profil peu commun de la victime va déboucher sur une enquête longue et périlleuse pour l’équipe de police, au sein de laquelle on retrouve des personnages déjà connus si on a lu les deux titres précédents. En parallèle, nous lisons l’histoire d’Albert Nousiainen, depuis avril 1941, qui s’apprête à s’engager dans l’armée finlandaise, ces jeunes gens qui doivent aller rejoindre en renfort les troupes d’élite de l’Allemagne Nazie, les Waffen-SS (la branche armée de la SS), juste après la fin de la guerre d’Hiver, qui a retracé la frontière sovieto-finlandaise, laissant aux soviets l’isthme de la Carélie. Comme ce que l’on appelle les Jägers finlandais (chasseurs finlandais venus de Finlande, entraînés en Allemagne, qui formaient des unités d’infanterie pendant la Première Guerre mondiale).
Albert Kangasharju a tout du citoyen respectable, et bien sous tous rapport, et c’est ce qui rend cette succession de tentatives d’assassinant d’autant plus trouble, qui a pu attendre l’âge de pour tenter de mettre fin à sa vie alors que vraisemblablement son espérance de vie se compte en une paire d’années, si ce n’est de mois. Les réponses se cherchent et se retrouvent dans le passé, celui de la Finlande, celui d’Albert, celui aussi de la Seconde Guerre mondiale et de cette guerre de Continuation, un passé que l’on va déchiffrer peu à peu – et j’ai été marquée par l’impression d’avancer à l’aveuglette, sous un éclairage encore tamisé, avec des réponses que seul l’auteur détient et qui nous seront révélées en fin de roman. Si dès la deuxième agression d’Albert à l’hôpital, un doute peut germer dans notre tête sur l’identité des agresseurs, le dénouement nous réserve une surprise de taille, que je n’avais pas vue venir, soyons honnête.
Cette lecture est incidemment venue compléter ma lecture de Quand les oiseaux reviendront de Merja Mäki – Editions Charleston, qui m’avait éclairé sur cette guerre d’Hiver, et la prise d’une partie de la Carélie par l’armée soviétique. Ici, nous avons en tant que lecteur une position plus globale qui observe la Finlande, et la guerre de Continuation qui comme son nom l’indique fait suite à la guerre d’Hiver, depuis sa position européenne et ses relations avec cette Allemagne nazie, qui vient en sauveuse des « cocos » rouges de l’est. Un canevas historique, sous prétexte de roman policier, où l’importance du nom du coupable s’efface derrière le mobile du crime et de l’identité de la victime. C’est d’ailleurs toute la qualité de ses romans, celle d’explorer des dimensions sociales, politiques ou bien historiques, comme ce fut le cas dans les deux romans précédents.
La Finlande est l’une de ces nations que l’on englobe de façon généralisante de pays du nord, car elle ne fait pas partie de la Scandinavie (pas d’unité linguistique ni géographique), pourtant en tant que pays frontalier de la Russie, elle a toujours entretenu un rapport explosif avec le pays (qui de toute façon entretien des rapports « explosifs » avec chacun de ses voisins, mais ceci est une autre histoire) dans la mesure où elle a dû elle aussi subir les velléités russes d’expansion territoriale. Et c’est cette prise en étau entre ce voisin envahissant et belliqueux et une Allemagne, qui se présente volontiers en grande sauveuse, quand bien même il s’agit d’envoyer des milliers de juifs à l’échafaud que restitue le récit de Arttu Tuominen. D’autant que ça leur permet, du moins au jeune Albert, de se donner l’image de celui qui suit les traces de son père en 1915, celui qui se bat pour un idéal qui le dépasse, celui de la grande Finlande. Un père rescapé de la guerre civile de 1918. (...)
11 septembre 2019
Albert Kangasharju se repose dans sa chambre au quatrième étage de la maison de retraite. Des images tenaces du passé lui reviennent dans son demi-sommeil. Quelques minutes plus tard, pendant sa promenade, il sera attaqué par deux hommes vêtus de noir qui le laissent pour mort. Une énigme pour Jari Paloviita et ses collègues du commissariat de Pori.
Ses deux premiers romans, Le serment et La revanche, ont remporté de nombreux prix littéraires en Europe. Tous les silences poursuit donc cette série "Delta noir" qui éclaire les zones d'ombre de la Finlande. Il explore ici un passé qu'on a préféré oublier, l'engagement des jeunes finlandais dans les waffen SS pour lutter pendant la guerre contre l'ennemi bolchévique. Des secrets enfouis que certains n'ont pas envie de déterrer et que d'autres veulent punir.
J'avais déjà beaucoup aimé les deux premiers tomes de la série et je n'ai pas été déçu par ce troisième. Il y a d'abord un ton, plutôt mélancolique et très humain. Et des personnages très incarnés, Paloviita bien sûr mais aussi Linda Toivonen et Henrik Oksman. Des caractères et des vies différentes, que l'on suit également avec attention.
Et cette volonté de fouiller les zones d'ombre de son pays donne lieu ici à un excellent roman. Arrtu Tuominen alterne entre le présent et le passé pour nous placer dans les coulisses de l'Histoire. Coup de cœur !
3ème roman de l’auteur, renommé en Finlande, traduit en français et s’il se situe bien dans le créneau roman policier c’est aussi un roman historique qui aborde un thème douloureux du passé finlandais. C’est aussi le 3ème volume de la série Delta noire qui relate les enquêtes de Jari Paloviita et Henrik Oksman de la brigade criminelle de Pori.
Ukraine en en 1941, deux jeunes SS décident d’épargner une jeune femme et son bébé lors d’une mise à sac d’un village.
Finlande en 2019 quand un nonagénaire a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement et d’assassinat dans sa maison de retraite, alors que rien dans sa vie ne laisserait supposer qu’il puisse en être victime. Une seconde tentative à l’hôpital est déjouée par Paloviita qui enquêtait sur la première.
Les époques alternent et 2 histoires se tissent qui vont révéler un engagement peu connu de certains jeunes, vétérans de la Guerre d’Hiver contre l’URSS, qui vont s’engager dans les SS, l’ennemi étant le même : le communisme !
L’auteur ne tire pas à boulets rouge sur ces jeunes engagés qui n’avaient pas commencé à combattre avec la même idéologie fasciste mais ne s’y sont pas moins intégrés jusqu’au-boutisme. Il s’exprime ici comme un historien qui montre sans juger.
Un roman âpre et rude qui utilise des faits reconnus pour tisser une histoire qui trouve sa presque résolution en 20219. Il aborde les thèmes de la culpabilité et de la honte, de l’oubli, du mensonge et du silence mais aussi de la haine et la rédemption. Les violences de la guerre sont très présentes, sans qu’il y ait trop d’insistance sur les horreurs.
Une série que je relirai dès la sortie du tome suivant. L’écriture et la traduction sont addictives et rendent le livre difficile à poser mais une pause est souvent bienvenue pour assimiler les tenants et aboutissants de ce roman très noir et pas uniquement policier.
#Touslessilences #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2024
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