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Eva est retrouvée dans une arrière salle d'un restaurant, totalement amnésique, elle ne sait ni ce qu'elle fait là ni comment elle y est arrivée. Sego va prendre soin d'elle en lui offrant un boulot de plongeuse, Daniel va peu à peu la ramener vers son passé. Elle va croiser Jérome, qu'elle est persuadée de reconnaitre mais il va ne faire que la fuir.
Eva, Irlandaise, perdue dans Paris et amnésique, a un caractère bien trempé. Elle semble se complaire dans cette amnésie et en profite pour vivre en totale liberté, se moquant éperdument des autres. On a donc bien du mal à s'attacher à elle et à comment elle va s'en sortir.
Peu à peu des bribes de son passé apparaissent mais de manière tellement décousue que l'on se perd dans les méandres de cette histoire construite comme un labyrinthe.
Je suis malgré tout allée jusqu'au bout espérant au moins comprendre pourquoi ce titre. Mais je reste perplexe.
Dire que ce roman me faisait envie serait un euphémisme, j'avais repéré cette couverture intrigante depuis plusieurs semaines avant sa sortie ; et j'aime beaucoup les Éditions Joelle Losfeld (si vous n'avez pas encore lu Elmet, je vous le conseille).
"La plongeuse irlandaise", c'est le surnom de la jeune femme au centre de ce roman.
Mais rien à voir avec une quelconque pratique de sport, elle est en fait employée à la plonge dans un restaurant à Paris.
Amnésique, elle a été prise sous l'aile de la patronne du restaurant.
Un jour, il lui semble reconnaître un homme dans une pâtisserie. La plongeuse irlandaise se lance alors à la recherche de cet homme dont elle pense qu'il détient la clé de son passé.
Au fil des pages, nous allons remonter avec elle le cours de son histoire, comprendre qui est cet homme et comment elle en est arrivée là où elle est.
À la première étoile s'éloigne des schémas narratifs habituels dans les histoires d'amnésie, l'auteur n'essaie pas de nous égarer pour épaissir le mystère.
En effet, c'est moins la vérité que l'errance et l'état d'esprit de cette jeune femme qui comptent.
Les supports de son histoire sont divers : son récit, des extraits de son ancien journal intime, le récit d'un de ses amis...
Ces errances parisiennes, cette quête trouble installent une atmosphère qui a su me convaincre.
Impression à la page 100 :
Est-ce un livre sur la folie, l’autisme, ou toute autre chose ? Je suis une lectrice malmenée par son auteur, comme un navigateur non amariné. Mais j’ai envie d’atteindre le port de destination... Le ballotement n'est pas désagréable...
Andrew MEEHAN nous présente dans ce roman une drôle de fille dont le comportement, si déroutant, ne cesse de nous interroger. Est-elle amnésique ? Est-elle autiste ? Est-elle atteinte d’une certaine folie ou est-ce une simulatrice ? Est-elle en pleine anomie ? Quelles sont ses valeurs et en a-t-elle ? Qu’a-t-elle pu vivre pour en arriver là ?
Dans les premières pages, la narratrice et héroïne semble souffrir d’amnésie. Elle semble être sur la voie de la guérison lorsqu’elle est persuadée de reconnaître un homme ou plutôt son T-shirt illustré d’un dos d’aigle. Elle le suit. Elle le chasse comme un félin sa proie. Plus rien ne compte à ses yeux, elle coupe – sans aucun affect – tous les liens qu’elle a construit pour mettre la main sur l’objet de son obsession (ami(e)s – mais sont-ce des amis ? – travail -logement.
L’auteur se joue de nous lecteurs. C’est un sacré metteur en scène. Il a un certain talent pour nous chahuter. Mais nous en redemandons, car il sait s’arrêter à temps et revenir nous titiller quand il faut. Cette lecture, c’est un peu comme si j’étais montée sur un voilier sans être amarinée. J’ai connu le mal de mer en mer agitée puis le calme et de nouveau la tempête et de nouveau le calme, comme cela jusqu’en arrivant à ma destination finale.
J’ai été bien distraite, je dois l’avouer. Le livre, savamment bien construit et l’on comprend pourquoi en lisant la courte biographie de l’auteur, est fort en suspens. Certes. Mais peut-être au détriment d’un message à passer me semble-t-il. Où suis-je passée à côté ? Le seul message que je pourrai retenir est cette veille phrase pleine de sagesse : « rien n’est jamais acquis ».
Andrew Meehan nous offre un roman bouleversant de vérité, de démesure, d'imagination pure (celle de l'auteur bien sûr mais surtout celle de la protagoniste). Il nous fait virevolter entre diverses périodes de la vie d'Eva, amnésique depuis peu, Eva dont le mystère, le grain de folie, la personnalité tranchée, nous séduisent. Eva ne laisse pas indifférent et nous la découvrons petit à petit, sous forme kaléidoscopique, alors qu'elle renoue (voire accepte de renouer) avec un passé bien lourd !
Les thématiques de notre animalité, de l'amour sous toutes ses formes, de la liberté, l'indépendance, de notre humanité et du besoin de vivre ensemble nous happent au détour d'une anecdote, d'un souvenir, d'un extrait de journal intime.
Nous apprenons avec elle qu'un certain Jérôme a beaucoup compté pour elle, lui échappant sans cesse, comme lui échappe un passé qu'elle veut à la fois repousser et retrouver, désespérément, dans une quête obsessionnelle et craintive.
De la confusion émergent petit à petit des réponses et des bribes d'identité, le puzzle se reforme mais l'image finale recomposée sera-t-elle conforme à celle d'origine ? À la vérité, et laquelle ?
Un livre à l'écriture fluide, efficace, sans fioritures, qui nous parle de fuite et de passage à l'âge adulte, et nous rappelle à quel point notre passé nous définit aussi.
Une très belle lecture !
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