"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L’œuvre aborde le mythe du surhomme à travers le récit autobiographique fictif d’un être humain composé de chair et de composants électroniques. Entre souvenirs intimes décrits et vivacité des événements vécus, c’est l’occasion pour le héros de livrer sa conception du sens de sa vie dans l’attente de la mort.
Le héros, Duane Fitzgerald, vit sa retraite anticipée de soldat américain dans la maison de ses ancêtres, à Dingle, petite bourgade irlandaise.
Depuis une décennie, il rythme sa vie de ballades et de lectures. Il reçoit régulièrement de l’armée des colis postaux lui assurant des doses de substances nutritives ou « infecte mélasse grisâtre », dont son corps pourvu « d’implants technologiques qui renforcent au–delà de [son] organisme, […] ses facultés […] » a besoin pour vivre. Au gré du récit qui s’apparente au « roman de [sa] vie », à un journal intime, on apprend comment Duane Fitzgerald protège son secret d’avoir participé à un programme Secret Défense baptisé « Steel Men », prévoyant avec d’autres hommes, d’être transformé en un soldat cyborg capable d’affronter des nouvelles techniques de combat lors de la Guerre du Golfe.
En effet, de nombreuses interventions chirurgicales ont été nécessaires pour lui implanter des « amplificateurs de force » et « des pans entiers de [son] squelette […] ont été remplacés par des armatures en titane […] [d]es capteurs lui permett[a]nt de percevoir les ultraviolets, les infrarouges, les rayons X et gamma, les virus, les armes chimiques, etc. ».
Aussi, en l’espace d’à peine une semaine à peine, sa vie va être bouleversée, menacée.
Suite au meurtre d’un avocat cherchant à défendre ses intérêts, mais également à celui du médecin qui s’occupait confidentiellement de son état, Fitzgerald est traqué, pourchassé.
Signe de son arrêt de mort programmé : on lui coupe les vivres.
Son élimination est imminente. Alors, « en homme accompli » qui s’en va, grâce au livre de Sénèque dans lequel il a trouvé refuge pour apprendre à mourir et désapprendre à être esclave ; il décide d'entrer en résistance...
De l'évasion à revendre aux portes de la science-fiction.
Un suspense haletant, dont une adaptation télévisée allemande a été tirée. Sans aucun doute, préférer l'original.
Comme toujours chez Andreas Eschbach, il y a, derrière l’histoire du livre, une réflexion de fond sur notre société. Ou, du moins, c’est comme cela que je lis ses livres.
Dans Le dernier de son espèce, il y avait une réflexion sur ce que signifie le fait d’être humain, réflexion alimentée par l’idée d’un « homme augmenté ». Dans En panne sèche, il s’agissait d’une réflexion sur ce que l’épuisement des ressources naturelles (le pétrole, d’abord, mais aussi l’eau…) pourrait provoquer. Ici, même si c’est sous une forme plus « jeunes adultes », j’y vois une réflexion sur la différence. Être différent, se sentir différent (une problématique classique à l’adolescence, et qui demeure, parfois), accepter la différence des autres. Ou, au contraire, refuser l’autre, le combattre, voire vouloir le détruire.
L’histoire est facile à lire ; elle démarre vite et bien. Dès les premières pages, on est « dans le bain », si j’ose dire. Et on va accompagner Saha, qui va devoir commencer par apprendre à s’aimer, mais aussi découvrir, petit à petit, qui était sa mère. Certes, les spécialistes de Eschbach trouveront probablement que l’histoire est un petit peu « légère », par rapport à ce qu’il nous avait habitué à écrire. Mais, pour autant, l’idée de départ et la réflexion ne me semble pas moins intéressante.
Un autre point à signaler : il y a deux éléments narratifs qui auraient pu être des « retournements de situation », mais que l’on devine assez aisément. Cela pourrait être dommage, mais pour moi ce n’est pas le cœur du récit, donc cela ne m’a pas posé de problème important.
Visiblement, il y a au moins deux autres livres à suivre, formant une série : Submarine, sorti en juin dernier en allemand, et un troisième prévu pour 2019 (pour la version allemande également). Aquamarine m’a suffisamment plu pour que attendre la suite avec intérêt ! Alors, sauf si vous avez la phobie de l’eau, vous pouvez donner une chance à ce livre !
un livre totalement à part, de science fiction certes, mais qui parle surtout d'abrutissement total et d'annihilement de la volonté et la capacité de penser et de se révolter, jusqu'à ne même plus se poser de questions sur le "pourquoi" de ses actes ... et ça à l'échelle d'une planète entière ... terrible et efficace
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