Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Paul est encore adolescent quand il s’éprend de Giovanni, le menuisier de ses parents, pendant des vacances estivales sur une petite île italienne. Premier amour. Plus tard, à New York, c’est avec la belle Maud qu’il pense construire une vie de couple. Il l’aime et la jalouse fiévreusement. Trop peut-être.
Manfred, lui, est d’abord une silhouette aperçue sur un court de tennis à Central Park, avant d’obséder Paul, corps et âme. Il finira par vivre avec lui. Puis Chloé revient dans sa vie et tous deux retournent sur le campus en Nouvelle-Angleterre où ils se sont rencontrés étudiants, pour faire le bilan de leurs vies. Trop tard ? Et lorsque Heidi, une jeune musicologue, lui envoie un article pour sa revue, Paul tombe sous le charme. Ce jeu de séduction intellectuelle permettra-t-il à Paul d’être à nouveau amoureux ?
Récit à la première personne, journal intime, la peur, le doute, l'amour, le mépris. Un livre sur le thème du désir, et sur l'envoûtement mais aussi les désillusions. C'est un bon roman qui se dévore facilement. Une lecture aussi douce que mélancolique.
"Le regret est le moyen d'espérer des choses que nous avons depuis longtemps perdues sans pourtant les avoir jamais vraiment eues... L'espoir sans la conviction."
"Une impression presque douloureuse me serra le cœur. J'aimais cette douleur... les variations de mes sentiments, la brûlure et le baume entrelacés comme deux serpents jumeaux."
Le roman commence de façon très feutrée et secrète. Ça sent la chaleur écrasante du sud, l'hospitalité, les grandes tablées, la torpeur postprandiale au bord de la piscine, le farniente.
C'est l'histoire d'une quête, celle de l'attention de l'autre, de son coeur, de désir, de doutes, une histoire de séduction, d'attirance et de peur qu'elle ne soit pas réciproque, peur de se planter, de se tromper, d'être rejeté.
Elio est attiré par Oliver, jeune universitaire hébergé par ses parents dans leur villa en Italie durant un été des années 80. Il se dit que leur judéité pourrait les rapprocher, lui qui vit la sienne un peu cachée, presque honteuse semble-t-il, tandis que Oliver porte son étoile de David ostensiblement sous sa chemise ouverte.
Elio à les désirs et les fantasmes de son âge, avec toutefois une inquiétude, il voudrait que l'objet de ses désirs lui dise qu'il n'y a rien d'anormal en lui.
On suit ses pensées délirantes d'adolescent amoureux et concupiscent. C'est fou comme on aime le mélodrame à cet âge !
J'ai retrouvé dans ce récit toute l'ambivalence de l'adolescence, où l'on n'ose pas ce qu'on souhaite le plus, où l'on va à l'encontre de ses désirs les plus intenses pour finir par dire ou faire le contraire de ce qu'on voulait, par peur ou par orgueil, en se maudissant d'être la personne la plus stupide au monde et aussi la plus désespérée.
Il nous rappelle aussi à quel point il est nécessaire de jouir de l'instant présent, d'en déguster tous les arômes, toutes les saveurs et les sensations les plus subtiles pour se faire des souvenirs, tant le temps présent est éphémère, et qu'il laisse place au manque.
C'est un roman érudit, qui fourmille de références que je n'ai pas, et qui, de ce fait, a été enrichissant pour moi. Même si je sais que je vais oublier très vite, hélas.
J'ai bien aimé, et en même temps non. J'ai été épuisée par tant de tergiversations, j'ai trop souvent trouvé le temps long, trop dans la narration, pas assez de dialogues à mon goût. Ce roman rejoint ma liste des "ai-je-aimé-ou-pas ?". Pourtant le désir, la passion, et la fébrilité qui en découle, tout est tellement bien exprimé, dans une langue si juste ! Tout est profond dans ce roman, la justesse des sentiments, l'intensité de la peine, l'idéalisation de ce qui est vécu, la fugacité des événements, l'outrage du temps toujours. Malheureusement, beaucoup trop lent pour moi, même si je pense que la lenteur sied parfaitement à cette histoire lumineuse.
C'est plutôt l'histoire d'un premier amour, d'un amour d'été. De celui où tu sais que tu n'as que quelques semaines pour profiter de l'autre, et qu'ensuite chacun retournera chez soi. C'est aussi l'histoire d'un désir interdit, celui d'un très jeune homme pour un jeune homme, et de tout ce moment où tu te tournes autour, où tu testes à tâtons, tu fais évoluer la relation, comme ça du bout du doigt, est-ce-que je peux lui masser l'épaule ? lui dire qu'il me manque ? caresser son pied sous la table ?
J'ai adoré toute cette première partie du livre. Très introspective, on a toutes les pensées d'Elio, la force de son désir mêlée à sa timidité, à sa sensibilité... C'est très fort, très prenant.
J'ai moins accroché à la fin, mais l'ambiance de cette Italie en été est magnifique.
Ce livre dresse le portrait d’un homme, Paul, à travers cinq histoires de sa vie amoureuse, de l’aube de l’adolescence à l’âge adulte.
Cinq variations de l’amour partagé, inaccessible ou contrarié envers un homme ou une femme, avec tout ce qu’il suscite de troublant : désir, passion, obsession, rêves, fantasmes, illusion, désillusion, …
Le style composé de longues phrases rend merveilleusement les subtilités émotionnelles et les pensées fantasmatiques du personnage toujours en quête de désir.
Un roman d’une grande sensualité qui brille par sa justesse et son intelligence. Il me restera longtemps cette impression d’avoir réellement vécu ces cinq histoires d’amour.
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