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Almudena Grandes

Almudena Grandes

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Avis sur cet auteur (11)

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    Couverture du livre « Les patients du docteur García » de Almudena Grandes aux éditions Lattes

    silencieuse sur Les patients du docteur García de Almudena Grandes

    A la fois fiction et récit historique, ce roman permet de suivre la destinée de deux hommes profondément impliqués pour la liberté en Espagne, l'un médecin, l'autre diplomate. 660 pages qui se lisent avec passion et enthousiasme, une envie de comprendre le rôle de ces combattants courageux qui...
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    A la fois fiction et récit historique, ce roman permet de suivre la destinée de deux hommes profondément impliqués pour la liberté en Espagne, l'un médecin, l'autre diplomate. 660 pages qui se lisent avec passion et enthousiasme, une envie de comprendre le rôle de ces combattants courageux qui ont voulu faire tomber Franco et se sont battus en prenant tous les risques. Un voyage dans la grande histoire entre Madrid et Buenos Aires, qui vient d'être adapté avec brio pour la télévision par José Luis Martin.

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    Couverture du livre « Les secrets de Ciempozuelos » de Almudena Grandes aux éditions Lattes

    Regine Zephirine sur Les secrets de Ciempozuelos de Almudena Grandes

    Ce roman et cette autrice que je découvre ont été pour moi une découverte. Les secrets de Ciempozuelos est le cinquième volume de la série « Épisodes d'une guerre interminable » mais il peut se lire indépendamment des précédents.
    L’autrice nous plonge dans les années 50, sous la dictature de...
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    Ce roman et cette autrice que je découvre ont été pour moi une découverte. Les secrets de Ciempozuelos est le cinquième volume de la série « Épisodes d'une guerre interminable » mais il peut se lire indépendamment des précédents.
    L’autrice nous plonge dans les années 50, sous la dictature de Franco, dans une Espagne verrouillée que la guerre civile a rendu schizophrène.
    Dans cet imposant roman choral, se déroulent les récits de plusieurs protagonistes. Il y a Maria, aide-soignante à l’asile de Ciempozuelos. Cette jeune orpheline, peu considérée parce que pauvre et femme, a une analyse très fine des évènements. Elle voit chez ces malades mentaux des êtres humains qui ont besoin d’amour. Elle a su créer des liens affectifs particuliers avec une malade qui est aussi une meurtrière : Doña Aurora Rodriguez Carballeira qui avait défrayé la chronique lorsqu’elle avait tué sa fille Hildegart pendant son sommeil, expliquant qu’elle n’était pas réussie
    « Hildegart était mon œuvre et je l’ai ratée…j’ai fait ce que fait un artiste qui comprend qu’il s’est trompé et détruit son œuvre pour recommencer de zéro ».
    La voix particulière de cette femme infanticide parsème l’histoire de ses monologues délirants, nous faisant entrer dans le monde de la maladie mentale et c’est vertigineux.
    Germàn, fils d’un psychiatre républicain, est exilé en Suisse. Il revient à Madrid alors qu’il est devenu un psychiatre spécialiste de la chlorpromazine, cette nouvelle molécule qui améliore l’état des malades schizophrènes. Il a, grâce à sa formation dans un pays calviniste, ce regard distancié et critique vis-à-vis du gouvernement et de la religion. Lorsqu’il arrive à l’asile de femmes de Ciempozuelos, il va être fasciné par Aurora l’infanticide qu’il avait croisée enfant.
    L’asile psychiatrique, lieu fermé et surveillé, est le reflet de la dictature espagnole. L’Eugénisme se pratique sous couvert de médecine et on découvre le trafic de ces nourrissons enlevés à leur mère pour les donner à des couples méritants.

    Almudena Grandes mêle admirablement l’histoire, la grande, aux destins chaotiques de ses personnages. Elle fait la part belle à la condition des femmes qui, sous le joug de la religion et des hommes, doivent être irréprochables. Elle aborde aussi le sujet de l’homosexualité, considérée comme une maladie et traitée comme telle.
    Almudena Grandes fouille aussi les traumatismes de la seconde guerre mondiale à travers le destin tragique du fils de la famille Goldstein qui a fui l’Allemagne nazie pour se réfugier en Suisse.
    Le dernier chapitre nous ouvre les coulisses de la genèse de ce roman puissant. Almudena Grandes cite toutes ses sources documentaires et en particulier celles concernant Aurora Rodriguez Carballeira qui a vraiment existé et que l’on a surnommé « La madré de Frankenstein »

    L’écriture d’Almudena Grandes est fluide, ample et l’histoire se déroule avec clarté malgré de nombreux retours en arrière. La psychologie de ses personnages et l’observation, le décryptage social et politique font de ce récit un grand roman. J’ai été emportée par cette fresque, véritable kaléidoscope d’une époque dont on a encore beaucoup à apprendre.

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    Couverture du livre « Inés et la joie » de Almudena Grandes aux éditions Le Livre De Poche

    catherine a sur Inés et la joie de Almudena Grandes

    Un sacré roman historique que ce premier tome des "épisodes d'une guerre interminable" d'Almuneda Grandes. J'avais lu "les patients du docteur Garcia" en premier et avais déjà apprécié cette façon de mêler des faits historiques et une partie romanesque de cette période.
    Bien sûr il faut mieux...
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    Un sacré roman historique que ce premier tome des "épisodes d'une guerre interminable" d'Almuneda Grandes. J'avais lu "les patients du docteur Garcia" en premier et avais déjà apprécié cette façon de mêler des faits historiques et une partie romanesque de cette période.
    Bien sûr il faut mieux les lire dans l'ordre.
    J'ai donc lu ce premier tome qui s'intitule "Inés et la joie" : Inés est le personnage romanesque de ce texte et étrange de mettre l'idiome joie pour nous raconter un des épisodes tragiques de la Guerre d'Espagne. Ce terme de joie peut être associée à un optimisme qui restera tout le long des pages dans l'esprit d'Inés malgré les malheurs qu'elle va vivre. Fille d'une famille aisée et franquiste (son frère a un haut poste dans l'armée franquiste) va s'émanciper et "changer de camp". Pendant la fin de la guerre, elle va même s'impliquer dans le secours rouge (organisme social qui va aider les républicains pendant la guerre civile). A la fin de cette guerre, elle va être emprisonnée mais grâce aux appuis de son frère, celui ci va la faire libérer et après un séjour chez des bonnes soeurs, va l'enfermer dans sa maison de campagne avec sa jeune épouse, Elle va réussir à s'échapper et va participer aux événements de la vallée l'histoire méconnue de l'invasion du val d'Aran, une opération militaire orchestrée par des guérilleros espagnols exilés en France (4 000 hommes vont franchir les Pyrénées), pour reconquérir l'Espagne en octobre 1944 mais qui va s'avérer un échec. Elle va alors rencontré Galan et une belle, romanesque, troublante histoire d'amour va commencer. Nous allons suivre alors suivre la vie de ses exilés espagnols, qui ont dû quitter l'Espagne et se sont installés à Toulouse avec l'espoir de pouvoir rentrer dans une Espagne libérée, républicaine et démocratique. de belles pages, terribles sur cet vie d'exil, sur les espoirs, les tentatives de rentrer au pays. de belles pages sur un restaurant où vont travailler, géré en coopérative (bien sûr) les femmes des exilés. Car dans ce texte, la cuisine a un rôle essentiel, que ce soit la cuisine que fera Inés dans la vallée d'Aran et ensuite dans le restaurant de Toulouse.
    Ce texte est aussi l'histoire de cette année 44 et de cette tentative de reprendre le pouvoir en Espagne franquiste. C'est aussi l'histoire de la Pasionnaria et du Parti communiste Espagnol, contraint à l'exil mais qui aura toujours des cellules clandestines en Espagne. C'est le portrait donc de l'icone de la pasionaria, sa vie militante, sa vie personnelle. Sans concession Almuneda nous narra les conflits d'influence et de pouvoir entre les membres du Parti.
    Bref un sacré roman historique où on apprend beaucoup sur cette période et les personnages historiques (La Pasionaria, Jésus Monzon, Francisco Anton) mais aussi des anonymes (ici des personnages fictifs), ces exilés installés à Toulouse et qui garderont chevillés au corps l'espoir de rentrer dans leur pays. de belles pages sur les repas dans les restaurants toulousains, où ils se retrouvent, où ils se soutiennent, s'entraident.
    Je vais continuer la lecture de ces épisodes (hommage aux textes de Benito Pérez Galdos, dont Alumneda Grandes nous conseille la lecture) car hâte de recroiser certains des personnages fictifs et si romanesques mais aussi découvrir un pan de l'histoire de l'Espagne.

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    Couverture du livre « Le lecteur de Jules Verne » de Almudena Grandes aux éditions Le Livre De Poche

    Sandrine Fernandez sur Le lecteur de Jules Verne de Almudena Grandes

    Andalousie, 1947.
    La guerre d’Espagne s’est achevée dans le sang il y a déjà huit ans mais à Fuensante de Martos, petit village de la Sierra Sud de Jaén, elle n’est pas terminée. Les guérilleros républicains, réfugiés dans la montagne, continuent le combat, tandis qu’au village, leurs mères,...
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    Andalousie, 1947.
    La guerre d’Espagne s’est achevée dans le sang il y a déjà huit ans mais à Fuensante de Martos, petit village de la Sierra Sud de Jaén, elle n’est pas terminée. Les guérilleros républicains, réfugiés dans la montagne, continuent le combat, tandis qu’au village, leurs mères, leurs femmes, leurs enfants sont continuellement harcelés par la Garde civile. A neuf ans, Nino est le fils d’un garde civil et vit dans la maison-caserne du village. Nino et sa famille sont du bon côté de la loi mais quand, la nuit venue, il entend les cris des prisonniers torturés par les policiers, il ne peut s’empêcher de se poser des questions. Cela fait belle lurette qu’il ne croit plus les histoires de sa grande sœur Dulce qui lui raconte que le bruit des coups et les hurlements provient de la télévision de la caserne. Sa rencontre avec Pépé el Portugués va confirmer ses pires soupçons. L’homme vit seul dans un moulin abandonné, il ne se mêle de rien mais il sait tout sur tout. Avec lui, Nino découvre l’amitié, le plaisir des parties de pêche et les grandes conversations sur la course du monde. Pépé devient son modèle. C’est lui aussi qui l’introduit auprès des femmes de la ferme des Rubio, toutes mères, filles, femmes ou veuves de rouges. Il va admirer leur courage, leur rage de vivre et oublier les horreurs du monde qui l’entoure dans les romans de Jules Verne qui lui prête doña Elena. Grâce à ces héros de papier, Nino se fait ses propres idées et se forge la conviction que jamais il ne sera garde civil.

    Almudena Grandes continue son cycle ‘’Episodes d’une guerre interminable’’ mais cette fois du côté des vainqueurs.
    Mais sont-ils réellement des vainqueurs ces gardes civils au salaire misérable, obligés d’obéir aux ordres, de procéder à des arrestations arbitraires, de torturer, de risquer leur vie dans la montagne et d’appliquer la ‘’loi des fuyards’’ qui consistait à laisser partir un prisonnier pour le tuer d’une balle dans le dos en prétextant une tentative d’évasion. Pourtant, dans ce petit village andalou, les gardes civils sont de braves hommes, bons pères et bons maris quand ils s’installent le soir, à la table de la cuisine, avec sur les épaules le poids des exactions commises au nom des lois iniques promulguées par Franco.
    Almudena Grandes nous prouve encore une fois que rien n’est tout noir ou tout blanc, qu’il y avait des traîtres chez les Républicains, des Rouges chez les gardes civils, que derrière la paix retrouvée se cachait une guerre larvée. Elle raconte un pays gangréné par le fascisme, la violence, la loi du plus fort, l’ambiance délétère de l’Espagne franquiste où les vainqueurs se pavanent sur les corps de leurs ennemis réduits à rien.
    Roman d’apprentissage, Le lecteur de Jules Verne a le souffle des romans d’aventures dont le petit Nino admire les héros. On y croise des femmes au caractère bien trempé, des hommes lâches ou courageux, des femmes loyales, des hommes fidèles, des hommes héroïques devenus légendaires, de braves qui font ce qu’ils peuvent pour survivre à tout ça et le petit Nino qui cherche la vérité, la justice et qui va apprendre à faire ses propres choix.
    Avec cette série, Almudena Grandes a entrepris un immense travail de mémoire, ambitieux et nécessaire. Ce deuxième volet raconte les premières années de la dictature à travers le regard d’un enfant vif et attachant qui expérimente le courage, la lâcheté, les semi-vérités, les mensonges nécessaires, la fidélité à un idéal. De la belle ouvrage, comme d’habitude.

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