"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pulitzer du mois
Deux universitaires américains en congé d'études à Londres, deux personnages aussi opposés qu'il est possible de l'être.
Vinnie Miner est vieille, petite et, de son propre aveu, moche. Elle traine avec elle Fido, un chien imaginaire charriant ses mauvaises pensées et son apitoiement sur soi. Elle s'accommode parfaitement de son célibat et se réjouit de passer une saison à Londres, ville qu'elle aime énormément.
Fred Turner est jeune, grand, beau, un physique de mannequin ou d'acteur, et fait se tourner les têtes sur son passage. Sa femme vient de le quitter et il erre comme une âme en peine dans cette ville qui lui parait hostile et désagréable.
C'est peu de dire que j'ai adoré ce roman !
Je me suis immédiatement plongée dans les aventures frôlées de Vinnie et Fred, qui se croisent, repartent chacun de leur côté, puis se croisent à nouveau.
J'ai beaucoup aimé la façon qu'a la romancière de nous rapporter les changements importants dans la vie de chacun de ses personnages au travers du regard de l'autre.
Les personnages d'Alison Lurie sont finement travaillés, très savoureux, qu'il s'agisse des expatriés américains qui ne trouvent rien à leur goût ou de l'aristocratie anglaise.
Les comparaisons entre Amérique et Angleterre sont justes et drôles, et j'ai souvent souri pendant ma lecture.
En lisant Liaisons étrangères, on sort aussi des clichés habituels. Les personnages moches ou vieux ont tout de même droit à une vie sexuelle, à parler de désir.
La quatrième de couverture présente ce roman comme "le plus anglais des romans américains", je n'aurais pas dit mieux et je termine sur cette phase qui n'est pas la mienne mais qui représente parfaitement mon ressenti.
1935, Deux couples de citadins New Yorkais se retrouvent pour le week-end du 4 juillet avec leur enfants chez Anna qui vit dans une ferme et qui est directrice d’une école progressiste. Les deux filles du couple sont élèves dans cette école.
On entre dans l’intimité et les pensées des deux couples, les petites jalousies, bassesses et comparaisons.
Alison Lurie nous fait explorer les rivalités et scènes entre adultes sous le regard de Mary-Ann, petite fille intelligente et curieuse qui a aussi son petit caractère, sait s'affirmer et défendre son point de vue. Cela donne une dimension très intéressante au roman et un ton innocent qui adoucit les tensions qui pourtant sont parfois extrêmes.
Le regard d'une enfant sur le comportement des adultes ainsi que son incompréhension mettent souvent en relief l'absurdité de leur réaction.
Ainsi des sujets graves entraînent des questionnements innocents, les événements qui peuvent paraître mineurs comme la perte d’un nounours prennent une ampleur bien triste.
C'est une plongée intimiste dans le week-end de ces amis décrite avec justesse et une écriture très fluide. La psychologie de chacun nous est finement révélée à travers ses pensées ou ses actes.
Une très belle lecture.
UN ETE A KEY WEST d’ Allison Laurie (Editions Rivages 1998)
Résumé Nathalie Bullat 14 07 2018
Profitez de l’été pour vous plonger dans une histoire aigre-douce de relation conjugale torturée. Vous aimerez le style ironique et réaliste d’Allison Laurie ( je l’avais découvert dans « conflits de famille », il y a bien longtemps). Elle aime croquer le milieu universitaire !
Et si nous partions pour Key West en compagnie du célèbre et ennuyeux professeur Wilkie Walker et Jenny son épouse bien plus jeune ?
Key west en Floride, réputé pour ses récifs coralliens et ses belles maison de couleurs.
Le professeur vieillissant est angoissé, persuadé qu’il est atteint d’un cancer. Il souhaiterait une fin rapide. Jenny ignore son état et espère que le climat de la Floride apaisera l’humeur querelleuse et sombre de son mari. Elle a toujours vécu dans l’ombre de son époux, le secondant dans ses travaux de chercheur.
Kay West c’est aussi un rendez vous d’artistes, d’intellectuels, de poètes ; Jenny découvre un autre univers, des gens charmants, différents. Hélas nous sommes au début des années sida.
Mais Wilkie ( bien connu pour son homophobie !) a une autre vision de l’île, pour lui c’est un rendez vous de clochards, d’ivrognes, d’homosexuels et de beatniks désoeuvrés !
Plus son mari se replie sur lui-même plus Jenny s’épanouit. Il faut dire qu’ils sont attachants ses nouveaux amis surtout la séduisante Lee aux allures de gitane, Gerry le poète, Molly la peintre maintenant une dame âgée, et Jacko si beau mais qui préfère les garçons.
N’hésitez pas ! Dévorez cet ouvrage qui fleure bon l’été, le soleil, vous allez rencontrer toute une galerie de personnages hauts en couleurs, généreux, drôles ou irritants… Par contre je m’attendais à un autre dénouement !!!
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