"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Suite au très bel hommage envers sa mère l’an dernier, Alain Pompidou signe à nouveau un précieux document, cette fois coécrit avec le jeune journaliste César Armand, pour relater la passion de ses parents pour l’art sous toutes ses formes, de toutes les époques et de tous les avenirs.
Après une préface de Serge Lasvignes, président du Centre Pompidou, les auteurs remontent le parcours de l’ancien couple présidentiel uni par l’amour des lettres, de la musique, de la peinture. De l’art avant toute chose… art qui permettait de compenser la dureté du monde politique auquel l’un comme l’autre ont été confrontés.
Un livre à l’image d’un musée, un musée universel où tout se conjugue, à l’instar de cette citation de Paulo Coelho (p.43) cette « vie qui nous prend par surprise et nous ordonne d’avancer vers l’inconnu », on pourrait presque y ajouter ces vers de Werther « Quel trouble inconnu me pénètre »…
Il est rare que se côtoient en un seul ouvrage, la musique de Pierre Boulez, la peinture de Nicolas de Staël, les vers de Louis Aragon, la verve d’André Malraux, la magie de Maurice Béjart, puis découvrir avec le sourire une citation de Giuseppe Tomasi di Lampedusa…, le tout enveloppé de nombreuses anecdotes qui pimentent, parfois avec humour, la lecture. De nombreux paragraphes sont également consacrés à l’empreinte éternelle de Georges Pompidou : son Centre, qui ne fut hélas construit et inauguré qu’après le décès de son fondateur, mais qui a pu voir le jour grâce à la ténacité indéfectible de Claude Pompidou et de l’aide de quelques amis sincères.
Si l’ensemble n’est qu’un vaste et tendre enchantement, j’ai été subjuguée par le passage sur la fameuse fontaine Stravinsky, inaugurée en 1983, animée par les œuvres de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, ce dernier ayant illustré le poème visionnaire de Robert Desnos. C’est d’ailleurs par ces vers qu’Alain Pompidou a clôturé la présentation de son livre lors de la soirée de lancement au Centre Pompidou le 8 novembre dernier :
« D’une place de Paris jaillira une si claire fontaine
Que le sang des vierges et les ruisseaux des glaciers
Près d’elle paraîtront opaques.
Les étoiles sortiront en essaim de leurs ruches lointaines
Et s’aggloméreront pour se mirer dans les eaux près de la Tour Saint-Jacques »
S’ajoutent, de nombreuses annexes qui permettent de compléter ce voyage culturel et historique ainsi qu’un entretien d'Hervé Mikaeloff par Alain Pompidou, en épilogue, sur la création contemporaine et les nouveaux outils technologiques, où la pensée du Commissaire d'exposition d'art contemporian pourrait se résumer, entre autres, ainsi : la technologie au service de l’artiste et non l’artiste au service de la technologie, « l’artiste restant l’artisan d’une liberté absolue »
Celui qui a été bercé dans son enfance par Homère, ne pouvait qu’offrir une fresque, un chant sur la vision d’un monde de joyaux artistiques qui scellèrent un amour de deux êtres baignés dans une odyssée de contemplation. De l’art, splendeur immortelle…
« Ô muse, conte-moi l’aventure de l’inventif » (Homère)
http://squirelito.blogspot.fr/2017/11/une-noisette-un-livre-pour-lamour-de.html
Un prénom, deux noms : Claude Pompidou née Cahour
Claude, incontournable Claude Pompidou. Avec son mari Georges, ils ne faisaient qu’un. Ont lutté la main dans la main, cœur dans le cœur lors des tempêtes immondes comme celle de l’affaire Markovic. Ont partagé un amour commun pour l’art.
Leurs fils Alain a repris la plume pour honorer sa mère et retracer un chapitre de l’histoire française. Un hommage sous forme de récit dont le ton est donné dès les premières pages avec cette très gracieuse définition d’un fils pour sa maman : "Sa vie illustre une profonde interaction entre la tête et le cœur".
Au fil des pages, à travers la vie de cette femme hors du commun, on redécouvre les riches heures du patrimoine culturel français ainsi que les méandres (évidemment moins harmonieux) de la politique . Car Claude n’aimait pas ce monde, rejetant le Palais de l’Elysée qui pour elle n’avait été qu’une tragique demeure. Quelle délicieuse promenade vous ferez, une visite personnalisée de tout ce que le 20° siècle a créé en richesses artistiques : de Nicolas de Staël à Marc Chagall, d’André Malraux à Françoise Sagan, de Pierre Boulez à Guy Béart , de Coco Chanel à Marc Bohan en passant par Aimé Maeght, Alberto Giacometti sans oublier le 7° art comme, par exemple, la généreuse Jacqueline Delubac.
A l’élégance permanente s’est mariée l’attention portée aux autres via la création de la Fondation Claude Pompidou œuvrant pour apporter soutien/réconfort aux enfants handicapés et personnes âgées.
Un livre que l’on referme avec la ferme conviction que les plus belles âmes ont cette pudeur des sentiments pour mieux approcher la sensibilité des autres.
http://squirelito.blogspot.fr/2016/12/unenoisette-un-livre-une-interview.html (Avec interview de l'auteur)
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