Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Un tremblement de terre déclenche une épidémie d'origine inconnue qui transforme la ville de Santiago en paysage apocalyptique. Un journaliste doit entrer dans la ville pour sauver son épouse, qui vient d'apprendre qu'elle est enceinte. Mais la capitale est assiégée. Des troupes étrangères interdisent l'accès à la « Zona Cero », où règne le chaos depuis que ses habitants se sont transformés en créatures meurtrières et destructrices.
Avec l'aide d'un militaire américain et d'un groupe de mineurs en grève, il traversera les rues de Santiago, infestées de monstres. Sa mission : sauver un curé déchu qui a la clé pour affronter le mal légendaire qui les menace.
La « Zona Cero » était l'endroit où se retrouvèrent manifestations et mouvements sociaux pendant les grèves de 2019 à Santiago, au Chili. Gilberto Villarroel construit un récit qui se nourrit d'une force collective insoumise, et présente ce moment de l'histoire chilienne sous un angle unique. Allégorie sombre d'un pays qui a le visage de la démocratie, mais qui n'a pas chassé les restes de la dictature qui l'a asservi, Zona Cero est un roman fantastique et politique : un miroir tendu à notre monde.
Zona Cero par Gilberto Villarroel, Traduit de l’espagnol (Chili) par Carole Fillière, Aux Forges de Vulcain, 2024
Je ne suis vraiment pas adepte de la culture zombie. Selon moi, ces revenants amateurs de chair humaine ne véhiculent ni la poésie du fantôme ni le magnétisme du vampire. Que diable allais-je faire dans ce roman ? En effet, même si dans sa postface, l’auteur fait référence au mythe du vampire, je classe ce roman dans l’univers de walking Dead.
Un tremblement de terre déclenche une épidémie d'origine inconnue qui transforme la ville de Santiago en paysage apocalyptique. Le séisme a libéré Vlad Tepes, dit l’Empaleur ou encore l’homme qui ne peut pas mourir.
La capitale du Chili est en état de siège. Des troupes étrangères interdisent l'accès à la « Zona Cero », où règne le chaos depuis que ses habitants se sont transformés en créatures meurtrières, cannibales, suceuses de sang et destructrices.
Une étrange galerie de personnages, obligés de s’unir et de s’entraider malgré des motivations divergentes…
Un journaliste est revenu à Santiago pour sauver son épouse, qui vient de lui apprendre qu'elle est enceinte et qui se trouve tout en haut d’un gratte-ciel en compagnie d’hommes d’affaires.
Un militaire américain doit retrouver et exfiltrer un curé déchu, caché dans la cathédrale, qui a la clé pour affronter le mal légendaire qui les menace.
Un petit groupe de mineurs grévistes s’est justement réfugiés dans ce lieu de culte pour échapper aux zombies.
Un périple périlleux dans les rues de la capitale chilienne, inondées de chaleur et de soleil. Seul point positif : les zombies ne supportent pas la lumière. Point négatif : ils évoluent et s’adaptent, apprenant vite…
Je reconnais que j’ai eu un peu de mal avec tout ce qui tourne autour des topoï du genre. Je suis certaine que les amateurs apprécieront les dialogues percutants, les péripéties gores et explosives, le rythme effréné de la poursuite, les scènes dans le centre commercial et le gratte-ciel, lieux emblématiques de la littérature zombie…
J’ai préféré me raccrocher à des clefs de lecture plus métaphoriques.
Déjà, le titre du roman annonce l’angle allégorique : la « Zona Cero » était l'endroit où se retrouvèrent manifestations et mouvements sociaux pendant les grèves de 2019 au Chili. Gilberto Villarroel construit son écheveau narratif dans un récit qui se nourrit d'une force collective insoumise, et présente ce moment de l'histoire chilienne sous un angle original pour montrer un pays qui a le visage de la démocratie, mais qui n'en a pas chassé les restes de la dictature qui l'a asservi.
J’ai apprécié la critique avérée de l’Église catholique et de ses dérives, secrets pontificaux, magouilles politiques et scandales sexuels notamment, les trafics de confessions aussi quand les informations récoltées sous le sceau du secret dans les confessionnaux font l’objet de chantage ou sont vendues, comme à la bourse, aux plus offrants.
De même, la figure du zombie comme allégorie du capitalisme, méprisant et sacrifiant les classes populaires m’a servi de fil conducteur.
Une lecture intéressante malgré mon a priori de départ.
#ZonaCero #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Zona cero de Gilberto Villarroel est un roman qui se lit 2 fois : la première fois comme une dystopie d'urban fantasy (amateur de vampires et zombies vous allez adorer ces nouveaux "suceurs de sang"!) et la deuxième fois avec une grille de lecture totalement différente, politique et engagée…
Je n'y connais pas grand-chose en politique chilienne mais ça a l'air costaud, Gilberto Villarroel en fait un portrait sans concessions, absolument tout y passe : les curés sans vertu, les hommes d'État et les industriels corrompus qui vampirisent littéralement le pays et la démocratie de façade.
Car bien sûr, les suceurs de sang sont un symbole de ces hommes sans moral qui évoluent dans la débauche de sexe et d'argent. Ce sont eux les véritables "chupacabra" de la société chilienne (créature des légendes d'Amérique latine qui attaquerait les troupeaux en les saignant).
Aux autres, il ne reste rien : leurs bras pour travailler dans les mines peut-être ? (les mines de cuivre et autres sont l'un des piliers de l'économie chilienne).
Le récit ne manque pas de rythme, il va falloir survivre dans un environnement hostile sans se faire "manger" accompagné d'une caricature de G.I. (qui n'est bien sûr là que pour sauver ce qui compte le plus : le pouvoir en première ligne) et de mineurs (qui sont sans doute les véritables héros de cette histoire). Dans cet enfer, les qualités survivalistes sont particulièrement appréciées…
Gilberto Villarroel nous dépeint avec férocité, et non sans humour, sa vision de la politique chilienne : si tout commence dans la "zona cero" à Santiago (lieu de convergence de luttes sociales et de manifestations en 2019), ce n'est donc pas pour rien ! Méfiance le mal rôde, il ne suffirait pas de vous faire mordre à votre tour…
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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