"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L’esclavagisme sous toutes ses coutures, vu de chaque angle… Un tableau complet…voilà comment on pourrait résumer « Wash » de Margaret Winkle.
Wash, abréviation de Washington, mais aussi l’anglais pour « se laver »… Se laver du poids de la culpabilité pour le maître Richardson, le laver de la honte et de la peur pour les esclaves.
Ce livre ne raconte pas juste le destin cruel d’un pauvre esclave mais fait le portrait, tout en nuances, des maîtres, des esclaves libérés, des abolitionnistes…
Voilà le piège auquel Margaret Winkle fait face avec talent. Il est difficile de s’effacer en tant qu’auteur au profit de ses personnages. Dans Wash, les personnages parlent, vivent, chacun avec son histoire, son accent, son style. Ils prennent vie pour vous engloutir dans leur monde avec tout ce qu’il a de tristesse, de peur mais aussi de joie et d’espoir.
C’est ce tourbillon d’émotions qui m’a transporté pendant ma lecture au cœur du monde quotidien de Wash. C’est aussi ce qui m’a tenu en haleine tout le long de ce roman qui au premier abord peut sembler assez long mais que j’ai lu avec facilité.
Je ne peux pas vraiment dire que j’ai aimé ce livre car pour cela son sujet est trop grave, trop profond. J’ai été émue, touchée profondément par le parcours de Wash et de Pallas.
Wash est un livre touchant, juste et écrit avec talent. Une lumière au fond du tunnel sombre que fût l’esclavage dans l’histoire des Etats-Unis.
Wash nous entraine dans le sud profond des Etats-Unis du début de XIXème siècle, à la rencontre d'une société esclavagiste plus ou moins bien ancrée dans les mœurs. Nous faisons connaissance avec différents personnages, des maîtres et des esclaves, et rentrons de plain-pied dans le sordide : enlèvements, tortures, viols, etc., rien ne nous est épargné, jusqu'à l'utilisation de l'esclave Wash comme étalon reproducteur. Et bizarrement, malgré la noirceur du sujet, j'ai été littéralement transportée par ce roman, en grande partie grâce au style de l'auteur. En effet, Margaret Wrinkle mêle habilement dans son récit les voix de plusieurs personnages, qu'ils soient maitres ou esclaves. J'ai adoré le changement de style et de point de vue entre les différents narrateurs, il se fait de manière harmonieuse et très vivante et permet de comprendre les actions et ressentis de chacun. Roman sur l'esclavage, Wash parle également de la solitude et de la force que l'on peut trouver en chacun de nous pour surmonter le pire. Une petite perle que je recommande chaudement.