"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La question de l'intime dans l'art n'a cessé d'être commentée, critiquée, voire censurée.
Pourtant les expositions et les ouvrages, sur ce thème, offrent encore bien une image de l'état des mentalités actuelles. Qu'ils s'appuient sur la fiction ou la caricature, les scénarios nous invitent tous à regarder ce qu'il n'est pas permis de voir publiquement, ce qui n'est pas racontable. Corps, parties de corps, identités, genres, sexes... L'intime serait par définition indicible et sans morale.
Le plus intérieur, intimus, il est lié aux secrets, aux scandales, aux menaces et à la surveillance. Tout montrer, tout dire procèdent de tentatives impossibles : elles restent cependant des fantasmes explorables par les artistes. Plus loin. Plus haut. Trop voyeurs. Trop pudiques. Trop silencieux. Autoportraits, autofictions, récits de soi, corps désirés, affamés, manqués, secrets enfouis, étalés, pornographies, corps mourants, malades...
Ces confrontations d'images nous permettront de souligner que l'intime (et ses définitions multiples) ne se laisse toujours pas border et poursuit son rôle de grand perturbateur du réel : les intrusions, discrètes, ou, parfois, figures d'effractions, manifestent que l'intime dans l'art contemporain représente toujours une façon de traverser les frontières et de les mettre en crise, bien au-delà des frontalités entre ancien et actuel.
Un point de résistance politique ?
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