Roman d'apprentissage et hommage rempli de tendresse, Vivre avec Picasso raconte le quotidien de l'artiste vu par sa compagne, Françoise Gilot. À son contact, elle découvre l'excentricité du peintre un brin manipulateur, ses facéties et ses instants de gravité. À la fois mentor et amant, elle narre sa vie à l'ombre de l'enfant terrible de la peinture.
Avec un relief extraordinaire et un humour sans pareil le mythe et la réalité de Picasso s'exposent dans ce portrait intime, brossant au passage quelques uns des grands hommes de son époque, de Matisse à Chaplin.
VIVRE AVEC PICASSO.
Publié en 1964 et co-écrit avec Carlton Lake, ce recueil de souvenirs détaille les années que Françoise Gilot a partagées avec Pablo Picasso.
L'artiste revient ainsi sur leur rencontre en 1943 dans un café, sur les premières visites dans son atelier, sur les séjours dans le sud à Vallauris, sur son soutien artistique à Picasso, sur les rapports de ce dernier avec Matisse, Eluard, Aragon, Braque...C'est tout un quotidien de neuf années qui se dévoile page après page.
Françoise, c'est la femme qui a dit non. Contrairement à Olga, Marie-Thérèse et Dora Maar qui malgré le départ de Pablo ont continué à évoluer dans son orbite. Acceptant le moindre de ses cadeaux, la moindre de ses attentions. Même la plus cruelle. Malgré son peu d'expérience, on ne peut qu'admirer cette force qui lui permet de résister.
C'est je crois un des aspects que j'ai préférés de ce livre trouvé un jour lors d'une de mes pérégrinations chez Book off et sorti par hasard ce week-end. Ce portrait d'une femme qui parvient à ne pas s'oublier ni se perdre. Sans pour autant devenir un tableau à charge de son ancien conjoint. Certes, elle dépeint le côté "ogre" de cet homme qui admirait ceux qui savaient s'opposer à ses diktats et réduisait les autres à une forme d'esclavage. Un manipulateur capable de jouer avec les sentiments. Un colérique qui ne voulait jamais avoir tort. Mais un homme aussi qui nourrissait bien des peurs.
Néanmoins, je dois confesser que j'ai ressenti souvent une forme d'ennui.
Une forme d'ennui liée à des paragraphes trop techniques.
Une forme d'ennui liée également à la trame même du récit. Malgré ce je de Françoise Gilot, j'ai eu souvent la sensation d'être à distance. Comme si le "je" n'était qu'illusion et que toujours, l'autrice introduisait une forme de recul. Comme si elle se tenait éloignée de son sujet qui aurait pu tout aussi bien être raconté du coup à la 3ème personne.
Peut-être aurais-je aimé qu'elle soit plus présente et incarnée dans ses mots. Matière vivante et vibrante de cet apprentissage de l'existence qu'elle a fait auprès de Picasso.
Bref, vous l'aurez compris: une lecture qui m'a laissée avec des sentiments mitigés.
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