"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Kevin a développé une haine féroce du monde, de sa famille, des étrangers, de tout le monde seul, son grand père avait grâce à ses yeux. A dix huit ans à peine, il se retrouve à la rue et trouve refuge chez un ancien camarade de classe qui vit avec son père et son grand frère dans une ferme vraiment répugnante. En échange de cet hébergement et d’un peu d’argent, il va rapporter le produit de sa chasse nocturne. Un camp de Rome a élu domicile aux abords du village et cela est insupportable pour Kevin. Dès lors une nouvelle marche est franchie dans l’ignominie. Même si il y a quelques éléments qui nous permettent de comprendre pourquoi il se sent exclu de la société, comme un mauvais aiguillage scolaire, une situation géographique peu avantageuse, un village du centre de la France paumé où il ne se passe rien avec une population vieillissante, je suis restée stupéfaite par toute la haine qu’il porte en lui. Il est rare de rencontrer un personnage aussi exécrable de bout en bout d’un roman, sa violence et son art de la manipulation en font une véritable petite ordure. Il faut dire que pas un seul des personnages ne vient rattraper l’autre, ils ont un côté cul terreux de la France profonde avec des idées d’extrême droite. Ils sont à vomir et en ce sens l’auteure nous en parle à la perfection. Pas évident de tenir une ligne si sombre et j’ai aimé sa façon de maintenir le lecteur sous emprise lorsque l’on atteint des sommets de violence. Je dis souvent que pour m’attacher à un personnage j’ai besoin d’éprouver un minimum d’empathie pour lui et bien je me trompais, lorsque j’éprouve de la haine, cela fonctionne aussi, c’est une découverte pour moi. J’ai aussi aimé tous les passages qui se passent dans la nature, dans la forêt à ces moments là j’ai apprécié de voir Kevin se ressourcer et donner le meilleur de lui-même. L’écriture ne nous épargne rien de la saleté, de la vulgarité, de la torture. On peut même percevoir les odeurs nauséabondes mais c’est pour mieux nous immerger dans un monde révoltant, celui de Kevin Vergne. Cette lecture est un coup de cœur tout autant qu'un coup de poing. Bonne lecture.
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