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Ils sont médecin, interne, infirmier, brancardier, mais aussi esthéticienne, musicienne, lectrice bénévole. A l'hôpital, un à un, ils prennent la parole pour raconter les patients et les familles qui les ont marqués, les liens subtils qu'ils ont noués, les dilemmes auxquels ils ont été confrontés. Par petites touches, ils décrivent la vie au jour le jour quand il s'agit d'apporter des soins au corps, mais aussi à l'âme de ceux qui leur sont confiés au sein de cette unité différente des autres celle des soins palliatifs.
Les malades, ici, ne guériront pas, et les soignants s'efforcent de trouver non la distance idéale, mais la présence idéale auprès d'eux. Car ils ont cette vocation singulière : apaiser ceux qui partent, réconforter ceux qui restent. En côtoyant la mort au plus près, Eduardo Berti parvient, avec une sobriété et une simplicité exemplaires, à dire ce qu'est la vie. Et livre, avec ce vibrant hommage aux soignants, un magnifique portrait de la condition humaine.
j'ai été particulièrement touchée par les situations décrites. Et pourtant, l'idée de suivre une cinquantaine de témoignages différents, dont il faut préciser que ce sont des témoignages romancés car le livre est bien un roman, ne m'enchantait guère. Ce sont toutes ces voix qui vont de la lectrice de l'hôpital au seul infirmier, en passant par la secrétaire médicale, qui donnent une âme au service de soins palliatifs du CHU. On perçoit à la fois la dureté du travail mais aussi les conditions particulières qui font que les infirmières ont beaucoup plus de temps à consacrer à chaque patient. Je pense que même si, comme moi, vous n'êtes pas particulièrement friand des romans hospitaliers, celui-ci vous touchera car c'est aussi, à mon avis, un livre sur l'humanité, porteur d'un optimisme qui fait du bien: l'homme n'est pas toujours un loup pour l'homme. Chacun y trouvera une histoire qui le touchera particulièrement, une histoire d'amour peut-être ou au contraire, celle d'une mère qui refuse jusqu'au dernier moment de revoir son fils.
Il n'est pas certain qu'Eduardo écrive à nouveau en français puisqu'il explique que cette fois, les témoignages recueillis lors de sa résidence étaient en français et qu'il lui est apparu vite artificiel de les traduire, mais il pourrait tout à fait le faire: sa langue est simple mais pas simpliste et agréable à lire. Si vous avez l'occasion d'entendre Eduardo parler de son roman, je vous conseille d'y aller, il parle très bien de son expérience dans le service palliatif et on sent que cela l'a profondément marqué.
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