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Un récit à deux voix, celles de l'autrice et de sa mère, sur la transmission et la mémoire traumatique.
Peut-on aimer quand on a survécu à l'horreur ? Comment trouver sa place quand on vient après ? Ce texte autobiographique est une rencontre inespérée entre une mère rescapée des camps de concentration et sa fille qui lutte pour grandir. C'est aussi un récit universel qui sonde la manière d'être au monde après un trauma et son empreinte sur la relation mère-fille.
Danièle Laufer reprend des témoignages (écrits) de sa mère sur sa vie et particulièrement ce qu’elle a vécu en Allemagne pendant la montée du nazisme étant juive allemande et notamment les camps de concentration. Ce texte a été écrit à la demande de Danièle Laufert à sa mère qui a fini par le réaliser ; peut-être pour permettre à sa fille de mieux comprendre son parcours de vie : découverte qu’elle est juive alors que sa famille n’est pas pratiquante, les brimades des juifs, ses débuts comme secrétaire et son premier amant / amour, la fuite de certains de ses proches de l’Allemagne nazi, la déportation pour elle et les souvenirs dont elle parvient à se rappeler, ses amants et la difficulté de construire un couple et d’accepter des enfants et notamment sa fille, les migrations au Maroc, puis en France, …
Danièle Laufert entrecoupe des extraits du texte de sa mère avec ceux de ses propres souvenirs d’enfance au Maroc ; mais aussi d’un amour maternel absent dont elle a manifestement souffert. Mais aussi son besoin de comprendre sa mère, y compris en projetant d’aller sur ces lieux comme Bergen-Belsen : « il faut voir pour tenter de sentir à défaut de comprendre » p 112
Assez vite (quand la parole a été donné au texte de sa mère) j’ai dépassé mon « ras le bol » des textes narcissiques et des difficultés affectives pour laisser la place au témoignage d’une vie atrocement banale dans cette période terrible, et pourtant tellement singulière : témoignage qu’il faut préserver précieusement pour, comme on dit, ne pas oublier.
Ce livre n’est pas un roman (!), il n’a rien d’exceptionnel (modulo une amorce de prise en compte de la problématique de ceux qui vivent à côté des déportés à leur retour) par rapport à d’autres témoignages. Mais chaque souvenir, même «déjà vu / lu » de ces histoires individuelles (et collectives) dans le maelstrom barbare du nazisme et des déportations mérite d’être préservé et partagé en prenant place sur certaines étagères à côté d’autres livres similaires pour des lectures à tous âges (petit texte de 130 pages édité chez Bayard collection Récits).
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