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Chalon-sur-Saône, son musée de la photo, son histoire industrielle, ses célébrités montés à la capitale, son ennui ouaté : une ville française comme mille autres. Johanne y est née, l'a quittée, y reste attachée. Car c'est là, quartier des Charreaux, qu'elle a construit son approche du monde. Des amitiés solides aussi. Ça aurait pu être le cas avec Sara, la discrète camarade de primaire qui a grandi à deux pas, Cité du Stade. Mais il y a trente ans, Sara a assassiné sauvagement une femme puis s'est suicidée à sa sortie de prison. De quoi ce drame est-il fait ?
Chalon-sur-Saône, une ville ordinaire en France, a vu grandir Johanne Rigoulot dans le quartier de Charreaux. Elle a tissé des amitiés précieuses avec des camarades de jeu, dont Sara, une élève discrète de l'école primaire, et une autre amie, Leila.
Cependant, il y a trente ans, un événement tragique s'est produit. Sara a commis un meurtre brutal, puis s'est suicidée après sa libération de prison. La question reste entière : qu'a-t-il bien pu se passer pour que Sara en arrive à un acte aussi horrible ?
La vie de Sarah a basculé irrémédiablement dans l'épouvante et l'incompréhension. Johanne Rigoulot s'efforce de comprendre cette histoire tout en explorant ses propres souvenirs, sa vie actuelle, ainsi que celle de ses parents.
J'ai apprécié l'écriture fluide de l'autrice, qui relate de manière sincère et impartialité le quotidien des individus les plus vulnérables et isolés dans notre société.
Ce roman avait tous les éléments pour me plaire, mais il lui a manqué ce petit quelque chose pour me captiver complètement. C'est donc une lecture en demi-teinte, car j'ai trouvé l'ensemble un peu trop « sage » malgré une intrigue intéressante.
Cette histoire m'a rappelé le roman "Offenses" de Constance Debré, sur un autre fait divers.
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Chalon-sur Saône. La petite ville de province. Sara la fille de province.
Sara a commis l’irréparable. Johanne était en classe avec elle. Johanne veut comprendre. Elle se lance alors dans ce roman qui est une véritable analyse d’un fait divers mais aussi une analyse de la vie en province dans les années 1980.
Entre confessions sur sa vie personnelle et la vie de Sara, de nombreux prallèles apparaissent. De nombreuses questions.
Sara est née dans la même maternité que Johanne, que Rachida Dati. L’auteure fait de nombreuses références à cette personnalité politique et établit des parallèles avec le destin de Sara : deux femmes qui viennent de la même ville, du même milieu social et dont les routes ont pris des directions totalement opposées.
Ce roman est passionnant, très documenté, très émouvant. Il décrit avec justesse toute une époque, un passé pas si lointain qui constitue nos racines. Il interroge sur la culpabilité des gens jugés irresponsables, sur le rôle de la société, de la famille, de l’entourage dans la condamnation.
J’ai maintenant très envie de découvrir les précédents romans de cette auteure.
A nouveau, un texte surprenant, interpellant publié par les éditions Les Avrils, qui au fils de leur ligne éditoriale, nous font découvrir de nouvelles plumes.
Un titre qui m'a questionné, "province" est souvent utilisé par les Parisiens pour désigner les autres, ceux qui ne vivent pas dans la Capitale.
Johanne Rigoulot est "une fille de province", elle vit à Paris mais est née à Chalons sur Saône et y a vécu son enfance, son adolescence et dans ce texte, elle va revenir dans sa ville, sur les traces de ses souvenirs et pour se souvenir de ses amies d'école (que sont devenues les enfants sur les photos de classe). Elle nous parlera aussi d'une "célébrité" de la ville qui a "réussi" Rachita Dati. Des pages sur la façon dont Rachita Dati raconte, elle, son enfance et son ascension sociale, politique.
Elle raconte sa ville, de belles pages sur l'architecture de la ville et de la région, sur l'économie de cette région mais surtout sur les souvenirs de son enfance et adolescence et ses souvenirs de camarades de classe. De différentes classes sociales d'ailleurs.
Elle est une fille d'une famille de ce que l'on appelle la classe moyenne, des parents attentionnés, une nourrice qui s'occupe des enfants et c'est ainsi qu'elle ira au début de a scolarité dans une école "populaire". Puis elle quittera cette école pour une école plus "bourgeoise", mais elle gardera le souvenir de copines de classe. Et en particulier, de Sara et là le livre pourrait devenir un polar. Car la petite Sara, déjà une enfant un peu sauvage à l'école va faire la une des journaux car elle va assassiner une commerçante de la ville, où elle était logée en échange de petits services. L'auteure va alors enquêter sur ce fait divers et tenter de comprendre.
Le portrait de Sara est impressionnant, son chemin de vie est difficile, une enfance avec un père violent, une famille nombreuse, très proche de la précarité, des problèmes psy soignés par une médication excessive.
Un texte qui mêle beaucoup de thèmes mais c'est aussi un hommage à la vie de province, de petits gens. C'est un constat alarmant aussi de notre société et de ses changements.
L'auteure parle très bien du déterminisme social, des changements sociétaux.
Avec une écriture simple, plaisante, nous cheminons avec l'auteure dans les rues de sa ville, dans ses recherches, dans ses souvenirs.
Elle fait le constat de l'évolution de la société française en nous narrant la vie des années 80, de l'éducation (échec de l'école publique laïque qui a du mal à insèrera des enfants "difficiles") , de la gestion de la santé mentale (des pages impressionnantes de la façon de prescrire des médicaments dangereux pour des problèmes psychologiques et sur la sur médicalisation).
Des sujets graves, difficiles mais la lecture n'est pas plombante, au contraire car l'auteure sait nous entraîner dans ses souvenirs, dans des descriptions poétiques.
#Unefilledeprovince #NetGalleyFrance
Quel point commun entre Rachida Dati, la narratrice et Sara, une jeune femme au destin tragique ? …Chalons sur Saône !
C’est là qu’elles ont grandi, toutes les trois, où elles se sont croisées dans un quartier déshérité comme on en a construit tant dans les années 60. Mêmes rues arpentées, même école et pourtant, leurs parcours seront tellement différent. On connaît celui de l‘avocate qui deviendra garde des Sceaux, députée européenne et j’en passe. Remarquable quand on est issue d’une famille de onze enfants aux moyens plus que modestes. Si le destin s’est montré plutôt clément envers la narratrice , il n’en a pas été de même pour Sara, dont la souffrance physique et psychique s’exprime au cours de crises de somnambulisme. La détresse conduit à la prise de sédatifs, qui ruinent les capacités déjà amoindries, et créent l’addiction. Jusqu’au drame.
Avec beaucoup de tendresse pour ce personnage si malmené par l’existence, Johanne Rigoulot essaie de comprendre. Comment Sarah en est-elle arrivée à une impasse existentielle ? Quelles conditions, quel contexte social, et quels rendez-vous funestes ont pu mettre en place le scénario final ?
Sans parti pris, sans jugement, une belle analyse de ce que la société fait aux plus fragiles, portée par une plume sobre et agréable.
Merci à Netgalley et aux éditions Les avrils
160 pages Les Avrils 20 septembre 2023
#Unefilledeprovince #NetGalleyFrance
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